Maisune censure impartiale triomphe des critiques passionnĂ©es ; elle distingue et place les hommes ; elle dĂ©truit l’imposture des rĂ©putations ; elle Ă©pargne au talent supĂ©rieur ces concurrences inĂ©gales, et ces rivalitĂ©s factices auxquelles on voudrait toujours le rabaisser ; elle rĂ©pand, elle autorise les leçons du goĂ»t ; elle prĂ©pare des instructions aux successeurs des Le jeu simple et addictif CodyCross est le genre de jeu oĂč tout le monde a tĂŽt ou tard besoin d’aide supplĂ©mentaire, car lorsque vous passez des niveaux simples, de nouveaux deviennent de plus en plus difficiles. Plus tĂŽt ou plus tard, vous aurez besoin d’aide pour rĂ©ussir ce jeu stimulant et notre site Web est lĂ  pour vous fournir des CodyCross Écrivain critiquant la sociĂ©tĂ© et les hommes rĂ©ponses et d’autres informations utiles comme des astuces, des solutions et des astuces. Ce jeu est fait par le dĂ©veloppeur Fanatee Inc, qui sauf CodyCross a aussi d’autres jeux merveilleux et dĂ©routants. Si vos niveaux diffĂšrent de ceux ici ou vont dans un ordre alĂ©atoire, utilisez la recherche par indices ci-dessous. CodyCross Cirque Groupe 94 Grille 2MORALISTE
1 Les fondements du réalisme et du naturalisme. Le réalisme prend sa source dans une double volonté de rupture, avec la société bourgeoise du Second Empire et avec la littérature en place, c'est-à-dire le romantisme . L'évolution du concept de réalisme est étroitement liée à l'évolution de l'histoire, de la sociologie et des

Codycross est un jeu mobile dont l'objectif est de trouver tous les mots d'une grille. Pour cela, vous ne disposez que des dĂ©finitions de chaque mot. Certaines lettres peuvent parfois ĂȘtre prĂ©sentes pour le mot Ă  deviner. Sur Astuces-Jeux, nous vous proposons de dĂ©couvrir la solution complĂšte de Codycross. Voici le mot Ă  trouver pour la dĂ©finition "Écrivain critiquant la sociĂ©tĂ© et les hommes" groupe 94 – grille n°2 moraliste Une fois ce nouveau mot devinĂ©, vous pouvez retrouver la solution des autres mots se trouvant dans la mĂȘme grille en cliquant ici. Sinon, vous pouvez vous rendre sur la page sommaire de Codycross pour retrouver la solution complĂšte du jeu. 👍

TÊTESDE GONDOLE. La romanciĂšre aux 5 millions de romans vendus, qui caracole en tĂȘte des ventes, connaĂźt les joies et les douleurs d’une transfuge de classe.
dimanche 09/06/2019 Ă  16h18 - Mis Ă  jour Ă  16h21 SociĂ©tĂ© Chaque semaine, dans l'Ă©dition Marseille de la Provence, une intellectuelle d’ici prend la plume autour d’une actualitĂ© marseillaise ou d’une problĂ©matique qui touche le territoire L'affaire convoque un peu de colĂšre, de tristesse, et une bonne dose de rĂ©flexion. Nous nous Ă©tions laissĂ©s, dans un prĂ©cĂ©dent article, adultes insouciants retrouvant leur Ăąme d'enfant ; enfants devenus adultes et se prenant au sĂ©rieux de leurs affaires quotidiennes. Nous avions tant aimĂ© la confusion des genres, le tĂ©lescopage des grands moments de nos vies. C'Ă©tait le temps du voilĂ , dĂ©sormais, tombĂ©s sous le coup de la loi. Celle sur la mobilitĂ© 2019, dĂ©taillĂ©e par la ministre des Transports Elisabeth Borne, et rĂ©glementant l'usage des EDPM les Engins de dĂ©placement personnel motorisĂ©s, dont les trottinettes Ă©lectriques ; et qui devrait entrer en vigueur en septembre. La rĂ©glementation est stricte la trottinette Ă©lectrique sera interdite sur les trottoirs sauf si le maire l'autorise. Elle sera interdite aux enfants de moins de 8 ans. Les enfants de moins de 12 ans devront porter un casque. Un avertisseur sonore sera obligatoire. Le transport de passagers sera interdit. Le stationnement sur trottoir sera encadrĂ©. Je passe sur les amendes prĂ©vues, et les difficultĂ©s Ă  appliquer les de moi, l'idĂ©e de critiquer l'utilitĂ© d'une loi qui encadrerait la pratique de ces vĂ©hicules ; plutĂŽt l'envie de vous faire remarquer que, dĂ©sormais, nous laissons la loi rĂ©pondre Ă  la question "Que dois-je faire ?" Il fut un temps, cette question Ă©tait le fait de l'Ă©thique. Seulement, elle aussi a changĂ© de nature. Elle devient plus dĂ©fensive, plus protectrice du droit des individus et de leurs biens face aux abus et autres dĂ©rives. Alors qu'elle devrait renvoyer chacun, d'abord et avant tout, Ă  son propre esprit critique elle devrait mĂȘme en faire l'Ă©loge ; elle ne se pose dĂ©sormais que dans les termes de la dĂ©fense d'une vie privĂ©e que l'on confond avec des donnĂ©es, d'un bien-ĂȘtre, d'une santĂ©, d'une mise en sĂ©curitĂ©. Encore et toujours la mĂȘme idĂ©e revient dĂ©fendre, et non pas garantir la capacitĂ© de l'individu Ă  penser par lui-mĂȘme ce qui, rappelons-le quand mĂȘme est, chez Montesquieu, auteur de De l'esprit des lois, le problĂšme politique central. Mais, Montesquieu n'avait pas de trottinette."Nous avons cachĂ© notre manque de rĂ©flexion et d'action derriĂšre la loi"Imaginons la chose. Nous sommes dans le futur, dans un futur trĂšs proche. Les trottinettes sont dĂ©sormais Ă©quipĂ©es d'intelligence artificielle. Elles nous reconnaissent, nous parlent, nous accueillent, et ont comme mission de nous transporter en toute sĂ©curitĂ©. Jusqu'ici, tout va bien. Seulement, nous avons oubliĂ© ce que voulaient dire les mots "rĂ©flĂ©chir", "initiative", "responsabilitĂ©" et bien d'autres ; alors nous faisons n'importe quoi, n'importe comment, avec nos trottinettes. Imaginons qu'elles soient Ă©quipĂ©es de capteurs pour le dĂ©celer et qu'elles dĂ©clenchent directement un procĂšs contre nous pour maltraitance... Nous avions perdu le mouvement de notre pied qui engageait tout notre corps dans la motorisation de ces engins ; allons-nous y laisser, Ă©galement, notre propre capacitĂ© Ă  rĂ©flĂ©chir par nous-mĂȘmes avant d'agir ? Alors que le progrĂšs technique tend Ă  se confondre avec l'automatisation du monde, nous nous sommes laissĂ©s aller Ă  une forme d'apathie qui n'est pas que physique nous avons cachĂ© notre manque de rĂ©flexion et d'action derriĂšre la prochaine fois que vous monterez sur votre trottinette, aprĂšs avoir mis le casque, vĂ©rifiĂ© que vous avez bien l'Ăąge requis, que vous ĂȘtes moins de deux dessus, compris que vous ne pouvez pas faire les pires imprudences avec ; vous vous rappellerez cette phrase tirĂ©e de ResponsabilitĂ© et jugement Ă©crit en 1971 par Hannah Arendt "La manifestation du vent de la pensĂ©e n'est pas la connaissance, c'est l'aptitude Ă  dire ce qui est juste et ce qui est injuste, ce qui est beau et ce qui est laid, et cela peut empĂȘcher des catastrophes, du moins pour moi, dans les moments cruciaux".Ce qui vaut pour les trottinettes vaut pour tous les vĂ©hicules, comme pour les piĂ©tons. En fait, cela vaut pour tous nos gestes du quotidien.

Cest une poésie qui critique les vices et les ridicules des hommes, qu'il s'agisse d'individus ou de groupes sociaux, ou encore de toute une société. Qu'est-ce qu'un roman satirique ? C'est un roman qui se caractérise par sa volonté de dénoncer et de corriger, en s'en moquant, des comportements des personnes ou des institutions.

De son regard et de ses rĂ©flexions naissent Les CaractĂšres ou les MƓurs de ce siĂšcle 1688, dont les Ă©ditions successives 9 Ă©ditions revues et augmentĂ©es jusqu'en 1696 dĂ©montrent le succĂšs. La BruyĂšre ne publie qu'une autre Ɠuvre, Dialogues sur le quiĂ©tisme, dans laquelle il condamne cette thĂ©ologie mystique. Il est Ă©lu Ă  l'AcadĂ©mie française en 1693, trois ans avant de mourir d'apoplexie. 1. PrĂ©sentation des CaractĂšres ou les MƓurs de ce siĂšcle Cette Ɠuvre inclassable est une collection de rĂ©flexions et une galerie de portraits ; ses 16 chapitres sont constituĂ©s de fragments formellement trĂšs divers, puisqu'on y relĂšve des maximes et une multitude de portraits qui oscillent entre analyse psychologique et anecdote significative. La BruyĂšre y apparaĂźt comme un critique et un moraliste ; il offre au lecteur un document prĂ©cieux sur les mƓurs de la fin du rĂšgne de Louis XIV. En effet, il peint toutes les classes de la sociĂ©tĂ©, aborde diffĂ©rents phĂ©nomĂšnes sociaux comme le prouvent ces titres de chapitres aussi variĂ©s Du mĂ©rite personnel », Des femmes », De la sociĂ©tĂ© et de la conversation », De la mode », De la chaire », De la cour », etc. 2. Les cibles de la critique dans Les CaractĂšres Dans sa prĂ©face, La BruyĂšre souligne sa volontĂ© d'exposer au grand jour les vices des hommes afin qu'ils puissent s'en corriger. Il reprend les cibles traditionnelles de la critique de son temps. Les institutions ne sont pas Ă©pargnĂ©es l'Eglise dans le chapitre De la chaire », la monarchie et la cour dans De la cour » et Du souverain et de la rĂ©publique ». La BruyĂšre s'attaque aussi aux riches, Ă  la haute bourgeoisie et Ă  l'aristocratie avec une virulence qui traduit l'amertume et l'aigreur d'un Ă©crivain issu d'un milieu modeste. Enfin, il dĂ©nonce aussi toute forme de corruption individuelle et souligne l'injustice d'une sociĂ©tĂ© qui rĂ©duit le tiers Ă©tat Ă  la misĂšre. La tonalitĂ© des CaractĂšres est donc critique et annonce le vent de contestation qui s'exprime plus systĂ©matiquement au cours du XVIIIe siĂšcle. 3. L'art du portrait Le succĂšs et l'intĂ©rĂȘt des CaractĂšres reposent aussi sur le talent de portraitiste de La BruyĂšre. Son sens de l'observation, son goĂ»t du dĂ©tail pittoresque, de l'anecdote, sa capacitĂ© Ă  peindre un personnage en quelques lignes sont remarquables. De mĂȘme, les procĂ©dĂ©s rhĂ©toriques qu'il emploie, comme par exemple ceux qui crĂ©ent l'ironie, font de lui un grand Ă©crivain. Mais l'originalitĂ© de cette galerie de portraits naĂźt de la dimension universelle qu'il donne aux personnages qu'il Ă©voque. Chaque personnage dĂ©crit est emblĂ©matique d'un caractĂšre, d'un vice. On passe du personnage singulier Ă  l'homme en gĂ©nĂ©ral, du portrait au type. L'essentiel Jean de La BruyĂšre est cĂ©lĂšbre pour son Ɠuvre Les CaractĂšres. Le talent de critique et de moraliste de l'auteur s'exprime dans une sĂ©rie de maximes et de portraits, souvent ironiques, qui permettent au lecteur d'aujourd'hui de mieux connaĂźtre le siĂšcle de Louis XIV. Vous avez dĂ©jĂ  mis une note Ă  ce cours. DĂ©couvrez les autres cours offerts par Maxicours ! DĂ©couvrez Maxicours Comment as-tu trouvĂ© ce cours ? Évalue ce cours !
Onpeut distinguer, en effet, comme trois parts dans cette littĂ©rature glorieuse. La premiĂšre, Ă  laquelle Louis XIV ne fit que donner son nom et que prĂȘter plus ou moins sa faveur, lui vint toute formĂ©e de l’époque prĂ©cĂ©dente ; j’y range les poĂštes et Ă©crivains nĂ©s de 1620 Ă  1626, ou mĂȘme avant 1620, La Rochefoucauld, Pascal
HonorĂ©e par le prix Goncourt 2021, la coĂ©dition franco-sĂ©nĂ©galaise entre Philippe Rey et Jimsaan met en pleine lumiĂšre Mohamed Mbougar Sarr, jeune trentenaire, pour son quatriĂšme ouvrage, La plus secrĂšte mĂ©moire des hommes. Un roman, objet de nombreuses critiques dithyrambiques et quelques unes, trĂšs rares, laissant apparaĂźtre une non adhĂ©sion du lecteur. La critique et l’avis du livre. Cet article vous est proposĂ© par le chroniqueur Chris L. Vibrant hommage Ă  l’écrivain oubliĂ© malien, Yambo Ouologuem Pour apprĂ©cier la qualitĂ© de l’écriture, la construction, les thĂšmes, des mots de la langue française devenus rares, il faut se laisser guider par DiĂ©gane Latyr Faye dans un vĂ©ritable dĂ©dale. Jeune Ă©crivain, il suit les traces laissĂ©es par Elimane, le Rimbaud nĂšgre ». Une gloire Ă©phĂ©mĂšre l’a submergĂ© aprĂšs son unique livre, Le labyrinthe de l’inhumain. AprĂšs de terribles accusations de plagiat, il disparaĂźt dĂšs 1938, devenant insaisissable. Un destin semblable frappera en 1968 Yambo Ouologuem, malien, premier romancier africain aurĂ©olĂ© d’un prix littĂ©raire d’envergure, le Renaudot, pour Le Devoir de violence. AprĂšs des critiques acerbes l’accusant d’impostures, il disparaĂźt de la scĂšne littĂ©raire dans les annĂ©es 1970, se rĂ©fugiant sur sa terre natale, dans un total anonymat. Mohamed Mbougar Sarr rend un vibrant hommage Ă  cet Ă©crivain oubliĂ©. La plus secrĂšte mĂ©moire des hommes, clame son amour pour la littĂ©rature, la crĂ©ativitĂ©, les Ă©crivains et leurs Ă©ternelles interrogations. C’est l’histoire d’un livre culte, devenu maudit, dont une suite existe sans doute, sans ĂȘtre jamais Ă©ditĂ©e. De rencontre en rencontre, du SĂ©nĂ©gal aux quatre coins de la France, d’Amsterdam Ă  Buenos Aires, DiĂ©gane va dĂ©couvrir peu Ă  peu des pans de la vie du fantĂŽme qu’est devenu Elimane. De la fin du XIXe siĂšcle Ă  2018, de la colonisation Ă  nos jours, des tranchĂ©es de la Grande guerre aves ses tirailleurs sĂ©nĂ©galais Ă  la Shoah, de la dictature argentine aux rĂ©voltes du XXIe siĂšcle en Afrique, une foule de personnages surgit des souvenirs des uns et des autres, d’articles de presse. À la diffĂ©rence de son frĂšre qui toute sa vie durant vĂ©cut au SĂ©nĂ©gal, c’est sa passion pour la culture française qui a permis Ă  Elimane de venir taquiner la bourgeoisie française sur les bancs des grandes Ă©coles Ă  Paris. Ainsi il suit les traces de son pĂšre, disparu durant la premiĂšre guerre mondiale. ConsidĂ©rĂ© comme une curiositĂ© exotique, non reconnu pour son talent, il se jette corps et Ăąme sur ce qui doit ĂȘtre l’Ɠuvre de sa vie, rejetant tous les cursus d’enseignement supĂ©rieur. un livre captivant, plein d’intelligence AprĂšs prĂšs avoir enfin lu Le labyrinthe de l’inhumain grĂące Ă  MarĂšme Siga D., l’AraignĂ©e-mĂšre, la scandaleuse Ă©crivaine sĂ©nĂ©galaise, c’est aprĂšs l’ombre du mythique Elimane que court DiĂ©gane. VĂ©ritablement hantĂ©, il partage son enthousiasme avec ses amis, Musimbawa, Fausti, Eva et la sensuelle et Ă©nergique BĂ©atrice Nanga ». Un vĂ©ritable jeu de pistes s’engage, Ă  l’écoute des rĂ©cits de diffĂ©rents interlocuteurs ou de ceux retransmis par un tiers, et par le Journal estival de DiĂ©gane. Pour apprĂ©cier la prose magnifique qui traverse La plus secrĂšte mĂ©moire des hommes, laissez vous guider par AĂŻda, jeune mĂ©tisse algĂ©ro-colombienne, Brigitte BollĂšme et ses compĂšres critiques littĂ©raires, Charles Ellenstein et ThĂ©rĂšse Jacob, Ă©diteurs, ou Denise, avec de longues jambes fines et un beau cul ». Et il y a aussi Ousseynou Khoumak, l’oncle d’Elimane, l’homme aux trois femmes, qui n’aima que Mossane. Et il y a tant d’autres connaissances Ă  faire, comme Ă  Buenos Aires, avec les cĂ©lĂšbres Ă©crivains Ernesto SĂĄbato et Witold Gombrowicz, devenus de vĂ©ritables acteurs du roman. De ci, de lĂ  sont Ă©parpillĂ©s les noms de grands auteurs du XXe siĂšcle, avec en arriĂšre fonds une rĂ©flexion lancinante sur le rapport qu’entretiennent crĂ©ation littĂ©raire et sociĂ©tĂ©. La plus secrĂšte mĂ©moire des hommes, est un livre captivant, plein d’intelligence, complexe mais fluide, qui relĂšve le niveau des traditionnelles distributions des prix d’automne. La plume de Mohamed Mbougar Sarr, critique, sans concession est alimentĂ©e par le pouvoir de l’imagination, alliĂ© Ă  celui de la rĂ©flexion. TrĂšs nombreux sont les auteurs qui se sont Ă©loignĂ©s de la littĂ©rature, 
 trop asservis aux prix littĂ©raires, aux flatteries, aux dĂźners mondains, aux festivals, aux chĂšques 
 ». Avec ses mystĂšres, ses secrets, ses lĂ©gendes, sa profusion de sujets abordĂ©s, sa richesse lexicale, le talent de conteur de l’auteur, La plus secrĂšte mĂ©moire des hommes, est tout simplement passionnant. En savoir plus La plus secrĂšte mĂ©moire des hommes, Mohamed Mbougar Sarr, CoĂ©dition Philippe Rey / Jimsaan, aout 2021, 461 pages, 22 euros À propos Articles rĂ©cents Ouvert sur l'extĂ©rieur, Bulles de Culture accueille les Ă©crits de rĂ©dactrices et rĂ©dacteurs extĂ©rieurs. Paul si souvent accusĂ© de misogynie, affirme l’égalitĂ© fondamentale entre l’homme et la femme qui dĂ©pendent tous les deux de Dieu : « Aussi bien, dans le Seigneur, la femme n’est pas autre que l’homme, et l’homme n’est pas autre que la femme ; car, de mĂȘme que la femme a Ă©tĂ© tirĂ©e de l’homme, ainsi l’homme naĂźt par la femme, et tout vient de Dieu. » (1 Co 11,11-12) Corpus il est demandĂ© d'intĂ©grer des rĂ©fĂ©rences personnelles dans la dissertation Prendre des textes de classiques type Zola... Travail initial Analyse de l'Ă©noncĂ© - Limites du sujet Ă©crivain diffĂ©rent d'artiste sauf Ă©crivains philosophiques ou polĂ©miques de circonstance - prĂ©supposĂ©s action directe ou indirecte, efficacitĂ© sociale, politique ou morale 1. Pourquoi l'oeuvre littĂ©raire ne peut pas avoir d'action directe? problĂšme de rĂ©ception par le public 2. PossibilitĂ© d'une action indirecte. Prise de conscience; information; reprĂ©sentation/ mise Ă  distance; action par identification Ă©motion axe est-ce qu'une oeuvre littĂ©raire vise Ă  ĂȘtre utile et efficace? Les meilleurs professeurs de Français disponibles4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !C'est partiConseils du correcteur La question portant sur le "comment", il me paraĂźtrait judicieux d'envisager, dans l'action "indirecte", les moyens qui suscitent "la prise de conscience, l'information et l'Ă©motion" en examinant les genres, registres et tons mis en oeuvre par l'auteur "engagĂ©" l'humour MoliĂšre, l'ironie Montesquieu, Voltaire, la fable et le conte, la poĂ©sie voir "LibertĂ©", Eluard, l'argumentation dialoguĂ©e, le roman, etc. Plan Sujet Un Ă©crivain, peut-il, par ses oeuvres, contribuer Ă  l'amĂ©lioration de la sociĂ©tĂ©? A. L’écrivain poursuit un but moral ou politique et contribue Ă  amĂ©liorer la sociĂ©tĂ© 1. Le dĂ©sir de corriger les vices des hommes » animait MoliĂšre. Il reste celui de certains dramaturges contemporains Grumberg, par exemple 2. Au 18e siĂšcle, la lutte des philosophes a prĂ©parĂ© la RĂ©volution de 1789. exemple plus prĂ©cis Voltaire, Montesquieu et Condorcet ont dĂ©noncĂ© l’esclavage 3. Au 19e siĂšcle, le roman voulait ĂȘtre un miroir » de la sociĂ©tĂ© ou une dĂ©nonciation des injustices sociales voir les combats de V. Hugo contre la misĂšre » ; le fĂ©minisme » de G. Sand ; le naturalisme de Zola B. Pourtant, l’efficacitĂ© de la littĂ©rature peut ĂȘtre limitĂ©e par 1. la censure voir la cabale des dĂ©vots » contre MoliĂšre ; l’interdiction de l’EncyclopĂ©die ; l’exil de V. Hugo 2. l’Histoire L’empire – retour Ă  l’autoritarisme - qui succĂšde Ă  la RĂ©volution 3. l’origine sociale de l’écrivain C. Quel que soit le but qu’elle poursuit, la littĂ©rature contribue Ă  l’amĂ©lioration de la sociĂ©tĂ© des individus qui la composent en dĂ©veloppant le sens esthĂ©tique, l’esprit critique, la connaissance de soi. Introduction De la Renaissance Ă  la RĂ©volution, les conditions de production et de lecture ont changĂ© lentement. C'est au XIXe siĂšcle que l'invention de la rotative,l'instruction gratuite et obligatoire ont permis aux auteurs de toucher un public plus large par le feuilleton publiĂ© dans les quotidiens et le roman de librairie. A la fin de ce siĂšcle, Balzac, Hugo, Dumas et Zola, par exemple, Ă©taient connus du grand nombre. La question est donc de savoir si la littĂ©rature peut rĂ©ellement et directement influencer le dynamisme social. Quels sont les obstacles Ă  son efficacitĂ© ? Que l'Ɠuvre soit "gratuite" comme le souhaitait ou engagĂ©e, la littĂ©rature nous apprend Ă  rĂ©flĂ©chir sur notre vie et sur nous-mĂȘmes. Travailler Ă  l'Ă©lĂ©vation de l'individu, n'est-ce pas indirectement s'employer Ă  l'amĂ©lioration de la sociĂ©tĂ©? DĂ©veloppement A. 1. Aujourd'hui, l'ambition de MoliĂšre a survĂ©cu chez nos auteurs contemporains. Les comĂ©dies de Jean-Claude Grumberg, par exemple, sont souvent des rĂ©quisitoires. De "L'Atelier", un succĂšs mondial, il dit "L'atelier est une piĂšce souvent jouĂ©e par des amateurs. Quand ils montent la piĂšce, ces gens lisent des livres d'histoire sur cette pĂ©riode, rĂ©flĂ©chissent ensemble, deux fois par semaine durant un an. C'est Ă  cela aussi que sert un auteur faire circuler les idĂ©es autrement que ne peuvent le faire des cours ou des livres." A. 2. Les philosophes des LumiĂšres ont attaquĂ© les fondements de l’Ancien rĂ©gime au nom de la tolĂ©rance et du progrĂšs qui allait, selon eux, apporter le bonheur Ă  l’humanitĂ©. Ils ont revendiquĂ© les libertĂ©s fondamentales basĂ©es sur le droit naturel. Ils ont prĂŽnĂ© les principes politiques et Ă©conomiques de la dĂ©mocratie libĂ©rale. La DĂ©claration des Droits de l’Homme s’est inspirĂ©e de leurs revendications bourgeoises. La sociĂ©tĂ© pluraliste et libĂ©rale est devenue l’idĂ©al de nos dĂ©mocraties ou rĂ©publiques, en assurant Ă  tous un certain nombre de droits fondamentaux. A. 3. En 1837, dans Le livre du peuple », Lamennais dĂ©crivait une sociĂ©tĂ© coupĂ©e en deux Le repos, l’opulence, tous les avantages pour les uns ; pour les autres, la fatigue, la misĂšre et une fosse au bout. Ceux-lĂ  forment, sous diffĂ©rents noms, les classes Ă©levĂ©es ; de ceux-ci se compose le peuple ». On retrouve cette opposition dans les romans du siĂšcle. Les MisĂ©rables » de Hugo traduisent une rĂ©alitĂ© sociale la misĂšre est responsable de l’infamie » Lutte de V. Hugo contre la misĂšre voir le site G. Sand et le fĂ©minisme Ceux qui m'ont lu sans prĂ©vention comprennent que j'ai Ă©crit Indiana avec le sentiment non raisonnĂ©, il est vrai, mais profond et lĂ©gitime, de l'injustice et de la barbarie des lois qui rĂ©gissent encore l'existence de la femme dans le mariage, dans la famille et la sociĂ©tĂ©. » Indiana, PrĂ©face Ă  la 2e Ă©dition Quant Ă  Zola, il veut dĂ©crire l’histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire » et souligner le dĂ©terminisme de la physiologie, des milieux et des circonstances. Le naturaliste a le mĂ©rite d’observer les conditions d’existence des ouvriers, des paysans, des mineurs. Il laisse une Ɠuvre qui a l’odeur du peuple » et qui a contribuĂ© Ă  poser la question sociale ». En effet, le travail en usine regroupait alors des ouvriers appauvris par les bas salaires, dĂ©cimĂ©s par le chĂŽmage, les accidents de travail et les maladies professionnelles. B. 1. En 1741, il y avait encore soixante-seize censeurs officiels. Avant que le livre n'obtienne "la permission et le privilĂšge du roi", le censeur devait attester que le livre ne contenait rien de contraire Ă  la religion, Ă  l'ordre public ou aux bonnes mƓurs. Un livre publiĂ© sans la permission du gouvernement pouvait ĂȘtre brĂ»lĂ© par l'exĂ©cuteur public, l'imprimeur et l'auteur arrĂȘtĂ©s et mis en prison. Ce fut le sort de Voltaire et de quelques-unes de ses oeuvres. B. 3. Jusqu’au XXe siĂšcle, l’écrivain est restĂ© un intellectuel », malgrĂ© sa volontĂ© de comprendre et de dĂ©fendre la masse. Ainsi, Ă  partir de 1848, les Ă©crivains engagĂ©s s’adressent au peuple mais Michelet souligne la difficultĂ© Je suis nĂ© peuple, j’avais le peuple dans le cƓur. 
 Mais sa langue, sa langue, elle m’était inaccessible. Je n’ai pu la faire parler. » Nos Fils Zola a fait entrer l’argot dans le roman mais cette vision d’un peuple dont la dĂ©gradation et la misĂšre sont inĂ©luctables, lui a valu des critiques fort nĂ©gatives selon ses dĂ©tracteurs, les insultes et la verdeur du langage rapprochaient le roman du rĂ©cit oral et crĂ©aient un univers dont la morale semblait exclue. A la parution de L’Assommoir, V. Hugo mĂȘme lui a fait ce procĂšs 
 Vous n’avez pas le droit de nuditĂ© sur la misĂšre et sur le malheur ». Les romans Ă  vocation sociale ont longtemps oscillĂ© entre une vision paternaliste et un excĂšs de rĂ©alisme accusĂ© alors de complaisance. C. Les Ă©crivains eux-mĂȘmes sont partagĂ©s sur le but de la littĂ©rature. En rĂ©action au rĂ©alisme et au naturalisme, ThĂ©ophile Gautier, chef de file de L’Art pour l’art », refuse l’idĂ©e d’une Ɠuvre utile », au nom de la beautĂ© qui doit rester gratuite », c’est-Ă -dire ne servir Ă  rien ». D’autres, comme Raymond Aron, affirment que le domaine de l’action est Ă©tranger Ă  celui de la rĂ©flexion et de la crĂ©ation artistique. L’imaginaire n’aurait donc aucune influence sur le dynamisme social. On peut cependant penser que toute littĂ©rature amĂ©liore si non la sociĂ©tĂ©, du moins le niveau des individus qui la composent, en dĂ©veloppant le sens esthĂ©tique, l’esprit critique, la connaissance de soi. Au siĂšcle dernier, Boris Vian nous entraĂźne dans un univers fantastique oĂč la matiĂšre cicatrise et oĂč les souris parlent aux chats. La fantaisie, l’humour cachent une rĂ©flexion plus grave sur un monde violent dans lequel la mort est toujours gagnante. Jusqu’aux romans de science-fiction qui en nous distrayant, nous mettent en garde contre un progrĂšs trop rapide. Harry Potter mĂȘme apprend Ă  l’enfant que la vie est faite de choix, plus importants que les aptitudes. Conclusion L'Ă©crivain est en situation dans son Ă©poque chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi.", Ă©crivait Sartre en 1945. C'est ainsi que la lutte des philosophes des LumiĂšres et celle des Ă©crivains du XIXe siĂšcle n'a pas Ă©tĂ© vaine leurs idĂ©es, leurs combats ont soutenu les hommes d'action, alertĂ© l'opinion et contribuĂ© Ă  amĂ©liorer les conditions sociales. Ils se sont exposĂ©s Ă  la censure, l'exil et parfois, la prison. Zola, dit-on, serait mort dans des circonstances bien Ă©tranges. Ces obstacles, joints Ă  la difficultĂ© pour des intellectuels bourgeois de trouver un langage juste, limitent l'efficacitĂ© immĂ©diate de la littĂ©rature. Pourtant, tĂ©moin, guide ou conteur, l'Ă©crivain aide l'individu dans ses prises de conscience personnelles ou politiques. Voltaire ne dit pas autre chose dans son texte ironique sur "l'horrible danger de la lecture" "Il se pourrait, dans la suite des temps, que de misĂ©rables philosophes, sous le prĂ©texte spĂ©cieux, mais punissable, d'Ă©clairer les hommes et de les rendre meilleurs, viendraient nous enseigner des vertus dangereuses dont le peuple ne doit jamais avoir de connaissance."

DĂ©noncer voire de corriger les travers d'une situation. Établir une complicitĂ© avec le public, pour qu'il adhĂšre aux idĂ©es de l'auteur. La devise de MoliĂšre, le cĂ©lĂšbre castigat ridendo mores, signifie qu'il faut corriger les dĂ©fauts par le rire. Le rire permet donc

Cette section a pour but d’aider Ă  mieux faire connaissance avec la vie et la personnalitĂ© de Cezanne. C’est pourquoi elle s’ouvre sur une biographie permettant de mieux apprĂ©hender les principales pĂ©riodes de son existence selon diffĂ©rents niveaux de dĂ©tail en fonction des curiositĂ©s de chacun. Suit une revue des principaux Ă©lĂ©ments du contexte historique Cezanne en son temps, puis gĂ©ographique Cezanne en ses lieux dans lequel l’artiste a vĂ©cu. Enfin, faire connaissance avec l’ensemble des personnes dont il fut proche, en illustrant ces relations par la correspondance qu’il a entretenue avec les uns et les autres permet d’approcher plus encore l’homme dans l’intimitĂ© de sa vie.

Leconcept de littĂ©rature a Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement contestĂ©e par des Ă©crivains tels que par les critiques et les thĂ©oriciens: Ă  l’initiative de la SociĂ©tĂ© des Auteurs et Compositeurs Dramatiques en 1777 , et HonorĂ© de Balzac avec sa «Lettre aux Ă©crivains du XIXe siĂšcle», publiĂ© dans la Revue de Paris en 1834 qui a conduit en 1838 Ă  la crĂ©ation d’entreprise des hommes

Download Free PDFDownload Free PDFDownload Free PDF2017Raluca BatranuThis PaperA short summary of this paper37 Full PDFs related to this paperDownloadPDF PackPeople also downloaded these PDFsPeople also downloaded these free PDFsPeople also downloaded these free PDFsLe pouvoir symbolique de la littĂ©rature une exception française ?, ConfĂ©rence Ă  l'universitĂ© de Barcelone, Joseph JurtDownload Free PDFView PDFGenĂšse de la ville imaginaire. Paris au XVIIIe et au XIXe siĂšcleby MICHEL CONDÉDownload Free PDFView PDFCe corps qui n’est pas soi nihilisme, dualisme et autofiction chez Nelly Arcanby Melissa TheriaultDownload Free PDFView PDFL’homme et ses passions aux XIXe, XXe et XXIe siĂšclesby Pierre GlaudesDownload Free PDFView PDFProses du mondeby Nelly WolfDownload Free PDFView PDFNo future forever. L’interartialitĂ© et l’intermĂ©dialitĂ© post-punk dans le roman français contemporainby Eva VoldƙichovĂĄ BerĂĄnkovĂĄDownload Free PDFView PDFLes Annees 80 et L'Epanouissement De L'Autofiction Annie Ernaux et Aliiby Francisca Romeral RoselDownload Free PDFView PDFLe pouvoir symbolique de la littĂ©rature une exception française ?, in Interfaces [Rio de Janeiro], n° 23, vol. II, juillet-dĂ©cembre 2015, p. Joseph JurtDownload Free PDFView PDF Promenades et flĂąneries Ă  Paris du XVIIe au XXIe siĂšcles la marche comme construction d’une identitĂ© urbaine », Marcher en ville. Faire corps, prendre corps, donner corps aux ambiances urbaines. sous la direction de Rachel Thomas, Paris, Ed. des Archives Contemporaines, 2010, p. Laurent TurcotDownload Free PDFView PDFRELATED PAPERSQuelques aventures de l’ekphrasis dans la littĂ©rature contemporaineby Alexandra Vranceanu PagliardiniDownload Free PDFView FLUP 15-18 mars Organisationby fĂĄtima outeirinhoDownload Free PDFView PDFPromenades et flĂąneries Ă  Paris du XVIIIe au XXIe siĂšcles. La marche comme construction d'une identitĂ© urbaine», Marcher en ville. Faire corps, prendre corps, donner corps aux ambiances urbaines. sous la direction de Rachel Thomas, Paris, Ed. des Archives Contemporaines, 2010, p. Laurent TurcotDownload Free PDFView PDFPoĂšme en prose et conte poĂ©tique dans La Jeune Belgique 1881-1897 et La Wallonie 1886-1892by Giuseppe FondacaroDownload Free PDFView PDFBourdieu, vingt ans aprĂšs que reste-t-il des 'RĂšgles de l'art' ?, ConfĂ©rence, SociĂ©tĂ© d'Etudes de BĂąle, 1er Octobre Joseph JurtDownload Free PDFView PDFL'Ă©crivain et les mĂ©diasby David MartensDownload Free PDFView PDFA travers champs. Pour une sociologie de la production culturelle. ConfĂ©rence d'ouverture du IVe SĂ©minaire Interntional de sociologie de culture, ffch, UniversitĂ© de SĂŁo Paulo, 9 dĂ©cembre 2019by Joseph JurtDownload Free PDFView PDFÉcrivains. Modes d’emploi. De Voltaire Ă  bleuOrange revue hypermĂ©diatique, 2012by MusĂ©e royal de MariemontDownload Free PDFView PDF"Chacun de nous est un desert" Ruth Amarby Ruth AmarDownload Free PDFView PDFAu risque du mĂ©tatexte Formes et enjeux de l’autocommentaire littĂ©raireby Genevieve De ViveirosDownload Free PDFView PDF"Au risque du mĂ©tatexte. Formes et enjeux de l’autocommentaire littĂ©raire" avec GeneviĂšve De Viveiros, n° 15 - fĂ©vrier 2015, InterfĂ©rences littĂ©raires texte original d'auteur/preprintby Karin SchwerdtnerDownload Free PDFView PDFLittĂ©rature et sociologie - Sociologie et littĂ©rature de Balzac Ă  Bourdieu, in C. Bastien, S. Borja, D. Naegel Ă©d., Le Raisonnement sociologique Ă  l'ouvrage. Paris, L'Harmattan, 2010, Joseph JurtDownload Free PDFView PDFLois et punitions dans le monde absurde de W ou le souvenir d’enfance de Georges Perecby Jisa SimonaDownload Free PDFView PDFLA CRITIQUE LITTERAIREby MĂ©gane GraoDownload Free PDFView PDF Petit essai de littĂ©rature appliquĂ©e Ă  l’idĂ©ologie avec Romain Gary », LittĂ©ratures, Les irrĂ©guliers, un autre aprĂšs-guerre », n° 70, 2014, p. Maxime DecoutDownload Free PDFView PDF"Plus immuable et lourd qu'une colonne de diamant" Leopardi entre la noia e l'otiumby Cosetta VeroneseDownload Free PDFView PDFLa poĂ©sie francophone selon Senghorby Adou BouateninDownload Free PDFView PDFUNIVERSITÉ BORDEAUX III – MICHEL DE MONTAIGNE ÉCOLE DOCTORALE MONTAIGNE-HUMANITÉS » THÈSE DE DOCTORAT Le Jeu des objets dans le roman français contemporain Une expĂ©rience de la quotidiennetĂ©by Florence BouchyDownload Free PDFView PDFLe contexte de l OL 1993 page 041by ilyes MeghlaouiDownload Free PDFView PDFLa transmission autobiographique de Simone de Beauvoir une Ă©criture du fĂ©minin entre singulier et universelby Manon PalmaDownload Free PDFView PDF L’immoralitĂ© littĂ©raire et ses juges problĂšmes et perspectives », L’ImmoralitĂ© littĂ©raire et ses juges, dir. Jean-Baptiste Amadieu, Jean-Charles Darmon et Philippe Desan, Paris, Hermann, Des morales et des Ɠuvres, 2019, p. Jean-Baptiste AmadieuDownload Free PDFView PDFElena PRUSby petronela manicaDownload Free PDFView PDFDe l'homme hyperbolique au texte impossible théùtralitĂ©, théùtres, Ă©bauches de piĂšces chez Baudelaireby Ioan Pop-CurßeuDownload Free PDFView PDFMetamorphoses des roles et des statuts par les ecritures femininesby Cecile GouardDownload Free PDFView PDFZola et ses rĂ©seaux l'Ă©crivain entre le champ artistique et le champ scientifique, in Cahiers d'Histoire des LittĂ©ratures Romanes, t. 40, 1-4, 2016, p. 127-148by Joseph JurtDownload Free PDFView PDFLa culture ne s'hĂ©rite pas elle se conquiertby ilyes MeghlaouiDownload Free PDFView PDFEthos d'une transfuge intellectuelle prĂ©sentation de soi dans L’écriture comme un couteau et Les annĂ©es d’Annie Ernauxby BĂ©atrice Lefebvre-CĂŽtĂ©Download Free PDFView PDFJean Cortot. La lettre et le pinceauby Bruno LigoreDownload Free PDFView PDFPanoramas et ,romans vrais de la sociĂ©tĂ© formes et stratĂ©gies de la reprĂ©sentation sociale en France XIXe-XXIe siĂšcle, in Itineraires [En ligne], 3/2017, Robert LukendaDownload Free PDFView PDFPanoramas et romans vrais » de la sociĂ©tĂ© formes et stratĂ©gies de la reprĂ©sentation sociale en France xixe-xxiby Robert LukendaDownload Free PDFView PDFTrains de vies » cycle et collections biographiques dans les annĂ©es 1930by Alexandre GefenDownload Free PDFView PDF2 Auteur / Abdelghani EL HIMANI Titre Jean giraudoux nĂ©o-romantisme ou nouvelle modernitĂ© Publication FacultĂ© des Lettres et des Sciences Humaines SaĂŻs- FĂšs SĂ©rie ThĂšses et monographies Mots clĂ©sby Abdelghani El HimaniDownload Free PDFView PDFDe l'homme de la rue aux rues de l'homme. RĂ©tif de la Bretonne et la manie de l' Christian GaldĂłnDownload Free PDFView PDF"Introduction" Ă  Balzac contemporainby Chantal MassolDownload Free PDFView PDFChamp littĂ©raire et champ artistique en France 1880-1900, in Terceira Margem [Rio de Janeiro], ano VII, n° 8, 2003, p. Joseph JurtDownload Free PDFView PDFLe texte des origines GĂ©rard MacĂ©by Alexandre GefenDownload Free PDFView PDFL’EPANCHEMENT DU SONGE DANS LA VIE REELLE DANS AURELIA DE GERARD DE NERVALby Fuat BoyacioğluDownload Free PDFView PDFLe gentil rĂ©cit littĂ©raire et le grand mĂ©chant storytelling anatomie d’un conte contemporainby RaphaĂ«lle GuidĂ©eDownload Free PDFView PDFLa transgression entre recherche de la vĂ©ritĂ© et punition dans le roman L’attentat de Yasmina Khadraby Jisa SimonaDownload Free PDFView PDFLa GenĂšse sociale de l'individualisme romantiqueby MICHEL CONDÉDownload Free PDFView PDFUNITÉ 1 Le XIX e siĂšcle – approche globaleby Diana GeorgianaDownload Free PDFView PDF Les40 Ă©crivains cĂ©lĂšbres les plus lus et les plus connus de l'histoire. Chaque mot Ă©crit a un pouvoir trĂšs spĂ©cial. Il est capable de devenir l'inspiration de beaucoup pour atteindre leurs objectifs. Changer notre regard sur nous-mĂȘmes, voire inspirer des rĂ©volutions Ă  travers Ă©crivains cĂ©lĂšbres. C'est pourquoi des Ă©crivains cĂ©lĂšbres se sont chargĂ©s de changer le monde Ă 
1S’intĂ©ressant au cas Alexandre Avdeenko, Michel Niqueux traque ce qui relĂšve du mythe et de la rĂ©alitĂ© dans le parcours d’un auteur soviĂ©tique Ă  l’époque de Staline. Comment le pouvoir sĂ©lectionne-t-il les Ă©crivains destinĂ©s Ă  incarner la littĂ©rature soviĂ©tique ? Quels types d’Ɠuvres produisent-ils ? Quelles sont leurs conditions de vie ? Quelles limites aussi ne doivent-ils pas franchir sous peine d’ĂȘtre vouĂ©s Ă  une chute rapide ? Quelles possibilitĂ©s de rĂ©demption s’offrent alors Ă  eux ? 2 Alexandre Ostapovitch Avdeenko est nĂ© le 21 aoĂ»t 1908 Ă  Makeevka Donbass dans la famille d’un mineur. Encore jeune, il perd ses parents, devient enfant vagabond [besprizornik] [1] et erre Ă  travers le pays durant la RĂ©volution et la guerre les annĂ©es 1920, Avdeenko est placĂ© dans une commune d’anciens besprizorniki, Ă©tudie et acquiert un mĂ©tier. À sa sortie de la commune, il est mineur dans les mines du Donbass, travaille dans une usine mĂ©tallurgique puis va Ă  Magnitogorsk, oĂč il devient aide-mĂ©canicien puis mĂ©canicien de Ă  Magnitogorsk qu’Avdeenko conçoit et Ă©crit sa premiĂšre Ɠuvre, le roman autobiographique J’aime [Ja ljublju], dont des extraits furent publiĂ©s en 1933 par A. M. Gorki dans la revue Nos rĂ©alisations [Nasi dostizenija]. En 1933, le roman parut en Ă©dition sĂ©parĂ©e et apporta immĂ©diatement Ă  son auteur une grande peu de temps, le roman connut plusieurs Ă©ditions, fut traduit dans plusieurs langues europĂ©ennes, publiĂ© en Chine, au Japon, aux États-Unis. Dans son discours au premier congrĂšs panrusse des Ă©crivains, le 22 aoĂ»t 1934, A. M. Gorki cita le roman d’A. O. Avdeenko parmi les livres Ă  juste titre prĂ©fĂ©rĂ©s du lecteur la fin de 1935 parut Le Destin [Sud’ba], roman sur la construction de Magnitogorsk. Les annĂ©es suivantes, Avdeenko travailla Ă  des scĂ©narios de cinĂ©ma J’aime, La Loi de la vie [Zakon Ćœizni].En qualitĂ© de correspondant de la Pravda, l’écrivain prit part Ă  la campagne de libĂ©ration de l’ArmĂ©e rouge en Ukraine et en BiĂ©lorussie occidentales. Pendant la Grande Guerre patriotique, il fut correspondant de L’Étoile rouge [Krasnaja zvezda], travailla dans la presse de l’armĂ©e et du consacra au travail et Ă  la lutte du peuple soviĂ©tique pendant la guerre un roman, La Grande Famille [Bol’ơaja sem’ja, 1944], une nouvelle, Journal de mon ami [Dnevnik moego druga, 1946], une piĂšce, Sous le soleil Ă©ternel [Pod večnym solncem, 1947]. Le travail crĂ©ateur des mineurs du Donbass est le sujet de la piĂšce De la mĂȘme gĂ©nĂ©ration [Rovesniki, 1947] et du roman Le Labeur [Trud, 1951].En 1954, Avdeenko fit paraĂźtre un roman d’aventures, Au-dessus de la Tissa [Nad Tissoj], d’aprĂšs lequel fut tournĂ© un film du mĂȘme nom 1958, puis en 1955 Printemps montagnard [Gornaja vesna], qui en est la suite. En 1958, la revue Notre contemporain [NaĆĄ sovremennik] publia de nouveaux chapitres de J’ O. Avdeenko s’est vu dĂ©cerner des dĂ©corations et des mĂ©dailles de l’URSS [2]. » 3En quelques lignes, c’est une biographie exemplaire d’écrivain soviĂ©tique qui est ici dressĂ©e une origine prolĂ©tarienne, une enfance difficile, la participation Ă  l’un des grands chantiers industriels des annĂ©es 1930 Magnitogorsk, un premier roman parrainĂ© par Gorki suivi de scĂ©narios et de piĂšces sur l’hĂ©roĂŻsme du peuple soviĂ©tique, puis des correspondances de guerre, le tout couronnĂ© de rĂ©compenses officielles. C’est ce mĂȘme itinĂ©raire sans failles que l’on trouve, avec plus de dĂ©tails, dans l’introduction par I. Kozlov aux ƒuvres d’Avdeenko en quatre volumes parues en 1982 Ă©ditions XudoĆŸestvennaja Literatura. Le lecteur d’aujourd’hui ne saurait deviner que cette notice est un modĂšle de non-dit, et cache entre autres la fracassante chute de l’écrivain qui survint aprĂšs une ascension fulgurante. 4Reprenons donc l’histoire de la fabrication, de l’utilisation en URSS et en France puis du rejet et de la disgrĂące d’un Ă©crivain soviĂ©tique non dissident, qui saura cependant, grĂące Ă  la guerre, se rĂ©habiliter aux yeux du pouvoir, Ă©crira des romans de propagande anti-impĂ©rialiste avant de publier, quelques annĂ©es avant sa mort 1996, une confession antistalinienne au dĂ©but de la perestroĂŻka [3].La refonte et le moulage de l’écrivain [4]5Avdeenko est l’exemple mĂȘme de la refonte reforgement », perekovka de l’homme, de la rééducation par le travail d’un dĂ©linquant en homme nouveau ». C’est le sujet de J’aime 1933, dont le caractĂšre autobiographique pour l’essentiel est confirmĂ© par les dĂ©clarations publiques ultĂ©rieures de l’écrivain 6 J’ai volĂ©, dĂ©valisĂ©, levĂ© le couteau sur l’homme sans le moindre scrupule, le moindre repentir. Pour moi, tout homme Ă©tait un ennemi. Sur les foires du Donbass, j’ai volĂ© dans les charrettes des paysans des pelisses, des morceaux de lard, des pots de beurre. À Bakou, j’emmenais dans les ruelles sombres des hommes ivres et je leur faisais les poches. À Taganrog, dans le jardin de la ville, dans ses recoins les plus sombres, sous la menace de mon couteau, j’ai dĂ©shabillĂ© entiĂšrement des amoureux pour les dĂ©pouiller. À BataĂŻsk, avec un crochet de fer, je faisais descendre des tampons des trains de marchandises les trafiquants avec leurs faisais la chasse Ă  la bonne vie et les hommes me faisaient la chasse ; quand j’étais pris en flagrant dĂ©lit, on me rouait de coups. Sorti de lĂ , je me vengeais au triple de ce que les gens m’avaient Ă  peu, j’étais devenu une bĂȘte humaine. Ce genre de bipĂšde est le plus terrible des animaux fĂ©roces. Il ne restait rien en moi ni amour, ni bontĂ©, ni sensibilitĂ©, ni pitiĂ©, ni compassion [5]. » 7Dans son roman, Avdeenko oppose le passĂ© et le prĂ©sent, l’enfer de Sobatcheevka La Chiennaille, ou Chiennerie, qui dĂ©signe Makeevka et l’avenir radieux qui se construit Ă  Magnitogorsk. Le hĂ©ros du roman, Sania, diminutif d’Alexandre, aprĂšs avoir perdu tous les siens, victimes de la misĂšre, de l’exploitation et de l’alcoolisme, est initiĂ© par un truand au vol, au cambriolage, Ă  la cocaĂŻne. PlacĂ© dans un orphelinat detdom, il se rĂ©volte, s’enfuit, se remet Ă  voler, pille des trains, tue son complice, est recueilli Ă  moitiĂ© mort par une communautĂ© d’anciens besprizorniki dont la pĂ©dagogie s’inspire de celle de Makarenko, finit par se plier Ă  la discipline et Ă  l’étude, est admis au Komsomol et va rejoindre le chantier de Magnitogorsk en 1931. D’aide-mĂ©canicien, il devient vite mĂ©canicien, fait preuve d’hĂ©roĂŻsme aux commandes de sa belle locomotive allemande, suit des cours du soir et est admis au parti [6]. L’avenir radieux lui apparaĂźt dans un rĂȘve utopique, caractĂ©ristique des goĂ»ts esthĂ©tiques, culturels et culturistes d’une gĂ©nĂ©ration qui aspire au bien-ĂȘtre matĂ©riel 8 Dans la salle Ă  manger, la TSF me transmet la voix pleine de sollicitude d’un mĂ©decin de service de l’Institut de diĂ©tĂ©tique – Quel a Ă©tĂ© votre rĂ©gime ces jours derniers ? Qu’est-ce que vous avez mangĂ© hier ? N’oubliez pas que manger des plats de viande tous les jours est malsain. Le matin, buvez le plus possible de lait, du cacao fort. Ce qui est trĂšs utile, ce sont les Ɠufs Ă  la coque. Mangez le plus de fruits possible, le suc en est trĂšs nutritif. [
]Quand j’ai mangĂ©, je descends en ascenseur Ă  l’étage des services communs. AprĂšs m’ĂȘtre rasĂ©, j’essaie un complet neuf dans l’atelier de confection ; puis je lis le journal, je retiens des places pour le théùtre, et je sors. [
]Au-dessus de la citĂ© socialiste, sur l’emplacement de l’ancienne taverne d’Aganessov, s’élĂšve le palais de la Culture, ceinturĂ© de marbre rose et blanc. À cĂŽtĂ©, le palais des Soviets et le quartier des Sciences [7]. » 9Le roman, qui s’ouvrait sur la dissolution d’une famille ouvriĂšre d’avant la RĂ©volution, se termine par l’évocation pudique de la naissance d’une nouvelle famille socialiste 10 – Sania, je crois que je ne peux plus aller dans la ne comprends pas lĂšvres ardentes me soufflent Ă  l’oreille – Mon chĂ©ri, tu vas l’aimer encore plus que tu ne m’ s’enfuit par l’escalier de marbre qui conduit aux appartements de la maison de repos rĂ©servĂ©e aux femmes [8]. » 11J’aime est un hymne Ă  l’amour amour du travail, de la femme, de la vie nouvelle. 12Exemple de transformation d’un dĂ©linquant en hĂ©ros du travail, Avdeenko incarne aussi le travailleur de choc udarnik venu Ă  la littĂ©rature, Ă  la suite de la campagne lancĂ©e en 1930-1931 par l’Association des Ă©crivains prolĂ©tariens RAPP pour noyer sous le nombre les Ă©crivains compagnons de route ». J’aime est le fruit du travail collectif du jeune auteur avec des lecteurs ouvriers et des Ă©crivains qualifiĂ©s », indique le critique A. Selivanosvki [9]. Le manuscrit connut en effet plusieurs phases de rĂ©daction, Ă  la suite d’abord de lectures et de discussions avec des ouvriers et des membres du parti de Magnitogorsk, puis dans les maisons d’édition de Moscou. La rĂ©vision redakcija des manuscrits est une Ă©tape obligĂ©e en Union soviĂ©tique elle oscille entre la correction grammaticale et stylistique, justifiĂ©e pour les auteurs dĂ©butants, et la censure [10]. La chance d’Avdeenko est d’avoir eu comme rĂ©viseurs des Ă©crivains de talent qui ont en particulier conservĂ© l’argot des voleurs. 13Le roman parut en 1933 aux Ă©ditions syndicales Profizdat 147 pages [11], puis dans la revue de Gorki God Sestnadcatyj. Al’manax II L’an 16. Recueil II dans une version raccourcie et corrigĂ©e par Vsevolod Ivanov qui Ă©monda, sur les indications de Gorki, le style par trop hyperbolique et pathĂ©tique de l’édition en livre, ainsi que des scĂšnes trop naturalistes ». Des extraits paraissaient au mĂȘme moment dans la Literaturnaja gazeta 5 aoĂ»t et dans une autre revue de Gorki, NaĆĄi dostiĆŸenija n° 8. Le roman sera rééditĂ© en 1934, 1935, 1936 et 1937 et portĂ© au cinĂ©ma en 1935 scĂ©nario d’Avdeenko, rĂ©alisateur L. Loukov, Ukrainfilm. 14La critique soviĂ©tique vit dans J’aime l’une des Ɠuvres de la littĂ©rature prolĂ©tarienne les plus significatives de l’annĂ©e plus de vingt comptes rendus paraissent en 1933-1935. Dans un article intitulĂ© Le droit au rĂȘve » Literaturnyj kritik, 5, 1933, A. Selivanovski qui avait appartenu Ă  la RAPP, et qui sera liquidĂ© » en 1938 apprĂ©cia l’hyperbolisme, qui prov[enait] de la tendance Ă  dĂ©tacher et Ă  souligner ce qu’il y a de meilleur dans la rĂ©alitĂ© [
] et qui [Ă©tait] organiquement inhĂ©rent au romantisme rĂ©volutionnaire ». Pseudonyme », pour Gorki, du rĂ©alisme socialiste, le romantisme rĂ©volutionnaire avait Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ© en 1932, contre la RAPP, dissoute la mĂȘme annĂ©e [12]. Un autre compte rendu du mĂȘme critique, dans la Pravda 13 dĂ©cembre 1933, dĂ©signa J’aime comme un puissant document artistique de l’optimisme socialiste ». V. Ermilov en fit un des modĂšles du lyrisme prolĂ©tarien » Pravda, 12 novembre 1933. Les dĂ©fauts du roman ne sont toutefois pas ignorĂ©s. Selivanovski relĂšve des dĂ©fauts idĂ©ologiques le travail rĂ©volutionnaire » d’avant 1917 grĂ©vistes, militants du parti est montrĂ© de façon peu expressive », et esthĂ©tiques composition, langue. Pour S. Dinamov liquidĂ© en 1939, le roman est inĂ©gal et l’hĂ©roĂŻsme mĂȘme du travail est critiquable En rĂ©alitĂ©, l’essentiel dans le travail n’est pas l’hĂ©roĂŻsme ou le courage dans des circonstances extraordinaires, mais l’endurance tenace quotidienne [13]. » 15C’est d’abord en France que le roman parut en traduction, pratiquement en mĂȘme temps qu’en URSS, avec des extraits dans LittĂ©rature de la rĂ©volution mondiale [14], puis Ă  la fin de l’annĂ©e 1933 la traduction complĂšte sortit aux Éditions sociales internationales, dans la Collection du roman international », aux cĂŽtĂ©s de classiques [15]. La traduction anglaise parut en 1934 et le roman fut publiĂ© dans de nombreux pays. Avdeenko fut lancĂ© » sur le marchĂ© mondial selon les rĂšgles du marketing et le vertige du succĂšs16La cĂ©lĂ©britĂ© et les privilĂšges matĂ©riels s’abattent sur Avdeenko, d’emblĂ©e incorporĂ© Ă  la machine politico-littĂ©raire. En aoĂ»t 1933, il est invitĂ© Ă  participer Ă  la tournĂ©e des Ă©crivains au nombre de cent vingt sur le canal de la mer Blanche Ă  la Baltique, organisĂ©e par le chef de ce grand chantier de travaux forcĂ©s qui ne fut rĂ©vĂ©lĂ© Ă  l’opinion publique qu’une fois achevĂ©, S. Firin, directeur-adjoint des camps de l’OGPU Goulag. Avdeenko ne figure pas parmi les trente-six auteurs du gros volume collectif dirigĂ© par Gorki, Averbach et Firin ces deux derniers seront victimes des purges. Nous ne connaissons ses impressions que d’aprĂšs sa confession de 1989, ChĂątiment sans crime, qui a le mĂ©rite de ne pas projeter le temps de l’écriture la perestroĂŻka et sa nouvelle dĂ©stalinisation sur le temps racontĂ©. Avdeenko ne cache pas son enthousiasme d’alors pour l’Ɠuvre de rééducation par le travail » de ceux qu’il croit sincĂšrement ĂȘtre des condamnĂ©s de droit commun et des ennemis du peuple » koulaks », saboteurs » . Mais son don d’observation lui fait noter des dĂ©tails qui l’étonnent ou l’intriguent DĂšs l’instant oĂč nous devĂźnmes les hĂŽtes des tchĂ©kistes, commença pour nous le communisme intĂ©gral. Nous mangeons et buvons selon nos besoins, sans rien payer. Saucisson fumĂ©, fromages, caviar, fruits, chocolat, vins, cognac. En pleine annĂ©e de famine [16] ! » Un banquet Ă  Leningrad Ă  l’Astoria digne de Lucullus, une nuit dans le train et un petit dĂ©jeuner mirifique prĂ©cĂšdent la visite d’un premier camp 17 Les baraques sont soigneusement blanchies. Les allĂ©es sont recouvertes de sable jaune ou blanc et bordĂ©es de gazon avec des fleurs. [
] Partout, des bancs de bois peint sur lesquels sont assis des hommes sains et gais. Dans les baraques, des lits superposĂ©s, d’épaisses paillasses, des draps et des couvertures, des oreillers dans des taies propres. La table est recouverte d’une toile cirĂ©e propre. Il y a un journal prisonniers rĂ©pondent sans hĂ©siter Ă  toutes les questions, l’air vif et gai. Oui, ils volaient, pillaient, ils ont Ă©tĂ© condamnĂ©s. Sont devenus des travailleurs de choc terrassement, abattage des arbres, bĂ©tonnage, construction d’écluses [17]. » 18Il n’est pas venu Ă  l’idĂ©e d’Avdeenko qu’il s’agissait du village de Potemkine », peuplĂ© pour l’occasion de tchĂ©kistes. Il est convaincu, pour l’avoir vĂ©cu lui-mĂȘme, que le criminel est refondu en ĂȘtre humain ». Les questions insidieuses du critique Sviatopolk-Mirski, prince devenu communiste, rentrĂ© d’Angleterre en URSS en 1932, qui pousse S. Firin Ă  reconnaĂźtre que les neuf dixiĂšmes des condamnĂ©s sont des paysans dĂ©koulakisĂ©s », gĂȘnent Avdeenko il ne peut ni ne veut voir notre vie Ă  travers les lunettes » de Mirski qui sera liquidĂ© en 1939. La rencontre du poĂšte S. Alymov, auteur de chansons trĂšs connues, qui a les larmes aux yeux, l’étonne mais n’ébranle pas ses convictions. 19Avdeenko est ensuite invitĂ© au premier congrĂšs des Ă©crivains soviĂ©tiques, en aoĂ»t 1934. Son intervention le 23 aoĂ»t, publiĂ©e dans la Pravda du 24 sous le titre Il faut aider les jeunes Ă©crivains » est autobiographique, comme toutes les interventions publiques d’Avdeenko des annĂ©es 1930 il Ă©voque son passĂ© de truand, de bĂȘte sauvage », dĂ©nonce l’indiffĂ©rence des Ă©crivains pour la vie nouvelle, demande plus d’attention envers les jeunes Ă©crivains. 20En dĂ©cembre 1934, la Pravda publie un rĂ©sumĂ© du discours qu’Avdeenko avait prononcĂ© Ă  Sverdlovsk lors d’une rĂ©union de l’ intelligentsia soviĂ©tique » consacrĂ©e aux Ă©lections des soviets. IntitulĂ© Au sujet du travailleur intellectuel » Ob intelligente », ce discours oppose le vieux terme d’intelligent intellectuel devenu une injure chez les ouvriers, mais aussi chez Gorki et LĂ©nine avant la RĂ©volution, Ă  la notion soviĂ©tique d’intelligent qui embrasse tous ceux qui ne sont ni ouvriers ni paysans. Encore une fois, Avdeenko retrace lĂ  son expĂ©rience et termine par une litanie de louanges au pouvoir soviĂ©tique 21 Je rĂȘve de crĂ©er quelque chose d’immortel, de voler sur la lune, de parcourir tout le globe terrestre, de voir le socialisme en Europe et en AmĂ©rique ; je peux faire des rĂȘves si audacieux, car mon imagination crĂ©atrice n’est brimĂ©e par personne, et tout cela grĂące Ă  toi, pouvoir soviĂ©tique [18]. » 22Élu dĂ©lĂ©guĂ© de l’Oural, Avdeenko participe au 7e CongrĂšs des soviets, Ă  Moscou, en janvier-fĂ©vrier 1935. À l’apparition de Staline Ă  la tribune, il est pris par l’hystĂ©rie collective. 23Le discours qu’il prononça ensuite commence et finit par un hymne Ă  Staline, qui encadre des souvenirs autobiographiques sur le passĂ© de besprizornik de l’auteur 24 Je deviendrai trĂšs vieux, mais je n’oublierai jamais comment, il y a deux jours, nous avons accueilli Staline. Je n’ai jamais Ă©tĂ© plus heureux qu’à voir et Ă  Ă©prouver en moi la profondeur de l’amour et du dĂ©vouement pour Staline. Des siĂšcles passeront et les gĂ©nĂ©rations communistes de l’avenir nous tiendront pour les plus heureux des mortels, de tous les vivants de la terre de tous les siĂšcles, parce que nous avons vu Staline, le chef gĂ©nial, sage, riant, affectueux, majestueusement simple [19]. » 25En pĂ©roraison, Avdeenko reprend la doxologie du discours de Sverdlovsk, mais les louanges s’adressent maintenant nommĂ©ment Ă  Staline et non plus au pouvoir soviĂ©tique » [20] 26 Je jouis de tous les droits du citoyen. Je ne suis atteint d’aucune maladie. Je suis fort. Je cultive en moi les meilleurs sentiments humains l’amour, le dĂ©vouement, l’honnĂȘtetĂ©, l’abnĂ©gation, l’hĂ©roĂŻsme, le dĂ©sintĂ©ressement, tout cela grĂące Ă  toi, grand Ă©ducateur Staline [velikij vospitatel’ Stalin]. [
]Je suis heureux, joyeux de vivre, je me sens un courage inĂ©branlable, c’est Ă  regret que je me couche, je suis joyeux de me rĂ©veiller. Je vivrai cent ans, mes cheveux blanchiront, mais je serai Ă©ternellement heureux, joyeux – tout cela grĂące Ă  toi, grand Ă©ducateur Staline. [
]Lorsque ma femme aimĂ©e me donnera un enfant, le premier mot que je lui apprendrai sera Staline [21]. » 27Aragon reproduisit ce discours de l’ homme nouveau » en annexe Ă  son article Ă  l’origine, une confĂ©rence D’Alfred de Vigny Ă  Avdeenko. Les Ă©crivains dans les Soviets » [22]. L’article a pour sujet la science prodigieuse de la rééducation de l’homme », illustrĂ©e par l’ extraordinaire expĂ©rience du Canal de la mer Blanche Ă  la Baltique, oĂč des milliers d’hommes et de femmes, les bas-fonds d’une sociĂ©tĂ©, ont compris devant la tĂąche Ă  accomplir, par l’effet de la persuasion d’un petit nombre de tchĂ©kistes qui les dirigeaient, leur parlaient, les convainquaient, que le temps est venu oĂč un voleur, par exemple, doit se requalifier dans une autre “profession”, parce que je vous demande un peu ce que serait la place d’un voleur dans une sociĂ©tĂ© socialiste ! » Pratiquant l’autocritique, Aragon met en parallĂšle la transformation du singe social de notre temps en l’homme socialiste de l’avenir » et sa propre rééducation de surrĂ©aliste en partisan du rĂ©alisme socialiste, aprĂšs un voyage en URSS qui fut pour lui un BiĂ©lomorstroĂŻ intellectuel [23] ». 28En 1933, le critique S. Dinamov Ă©crivait Avdeenko a fait un beau dĂ©but dans la littĂ©rature. Mais l’ascension, ensuite, est plus difficile [24] ». Avdeenko lui-mĂȘme le pressentait au congrĂšs des Ă©crivains. Le manuscrit de son deuxiĂšme roman intitulĂ© Ă  l’origine La Capitale Stolica fit l’objet d’une critique argumentĂ©e 11 pages de A. Chtcherbakov, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Union des Ă©crivains, qui sera approuvĂ©e sans rĂ©serve par Gorki, toujours trĂšs sĂ©vĂšre pour les Ă©crivains prolĂ©tariens qui, forts de leur origine sociale, nĂ©gligeaient le travail et l’étude Chtcherbakov reprochait Ă  Avdeenko, outre des fautes stylistiques, de ne pas avoir suffisamment reflĂ©tĂ© le rĂŽle hĂ©roĂŻque et dirigeant du parti », d’avoir au contraire fait parler les saboteurs » et contre-rĂ©volutionnaires » avec trop d’expressivitĂ©, et dĂ©crit l’hĂ©roĂŻsme des ouvriers victimes par centaines de graves gelures en termes de sacrifice [25]. Sous le titre de Destin Sud’ba, le roman parut nĂ©anmoins dans la revue Oktjabr’ n° 11-12, 1935 puis en 1936 en Ă©dition sĂ©parĂ©e Ă  Sverdlovsk et Ă  Moscou Goslitizdat, 270 pages. À l’origine, Avdeenko voulait traiter du premier plan quinquennal et de la lutte contre les saboteurs », mais la tĂąche fut au-dessus de ses forces » [26], et il revint au schĂ©ma antithĂ©tique de J’aime d’un cĂŽtĂ©, un paysan pauvre qui fuit la collectivisation, parcourt tout le pays Ă  la recherche d’une vie meilleure, puis devient ouvrier de choc sur le chantier de Zheleznogorsk Magnitogorsk. Il reçoit en prime une bicyclette sur laquelle il ne sait pas monter et un appartement, qu’il meuble bourgeoisement armoire Ă  glace, tapis. On le voit compter et caresser l’argent qu’il a gagnĂ© sa psychologie de petit propriĂ©taire n’a pas changĂ©. À l’opposĂ©, son fils Mikola, petit voyou en puissance, s’intĂšgre Ă  un bataillon d’enthousiastes » qui veulent voler et non ramper » thĂšme gorkien et dont la charte ressemble Ă  celle d’un monachisme fanatique renonciation Ă  toute vie personnelle, fusion avec le collectif. Il devient l’un des meilleurs ouvriers du chantier, toujours prĂȘt Ă  se dĂ©passer. Ce roman de rééducation » est aussi un roman de production » typique, avec des bons et des mĂ©chants les saboteurs », et la figure tutĂ©laire du commissaire du peuple Ă  l’Industrie lourde, S. Ordjonikidze qui se suicidera en 1937 [27]. 29La critique trouva beaucoup de dĂ©fauts au roman. G. Kolesnikova nota une composition lĂąche, avec un mĂ©lange de dialogues interminables, de descriptions lyriques du paysage et de reportages journalistiques ; la majoritĂ© des personnages ont un modĂšle littĂ©raire chez Panferov, Ehrenbourg, Kotchin, Cholokhov, et il y a mĂȘme des scĂšnes plagiĂ©es. De plus, les hĂ©ros d’Avdeenko pensent Ă©tonnamment peu, et de maniĂšre naĂŻve », y compris le chef du chantier et le secrĂ©taire du comitĂ© du parti. Encore moins rĂ©ussis sont les saboteurs, qui rappellent plus des pillards d’un tripot perdu que des gens liĂ©s Ă  une organisation de saboteurs ou autre. » L’hĂ©roĂŻsme du travail, dont Avdeenko est le chantre, est tellement hyperbolique qu’il en devient invraisemblable ou suspect 30 Dans son dĂ©sir de montrer l’hĂ©roĂŻsme des constructeurs, Avdeenko est allĂ© trop loin, et Ă  la place d’enthousiastes, a prĂ©sentĂ© des “martyrs du travail”. L’auteur dĂ©crit le travail comme une autotorture permanente, s’efforçant de prĂ©senter cette torture comme une jouissance suprĂȘme, dans un contexte de solennitĂ© et de fĂȘte. Par moins 50-60 degrĂ©s, les ouvriers travaillent au son d’un orchestre de cuivres. L’un des enthousiastes du chantier, Gitara, touche une rampe de fer et y laisse des lambeaux de peau. [
] Les ouvriers de choc, qui n’ont pas pris de repos aprĂšs trois nuits de travail, demandent de nouvelles tĂąches [28]. » 31La rĂ©alitĂ©, cependant, affleure bien l’hĂ©roĂŻsme masochiste des enthousiastes il y en avait, les cadences et les conditions infernales de travail sont caractĂ©ristiques de ces grands chantiers staliniens. 32Le naturalisme » contre lequel avec le formalisme » une campagne venait d’ĂȘtre lancĂ©e, est aussi dĂ©noncĂ© Les hommes qui arrivent au chantier ont un aspect animal “sales, hĂ©rissĂ©s d’une barbe dure, imprĂ©gnĂ©s de fumĂ©e et de sueur Ăącre de cheval.” » Mais n’est-ce pas dans cet Ă©tat qu’arrivaient au chantier les koulaks » dĂ©portĂ©s, qui constituaient un cinquiĂšme de la main-d’Ɠuvre ce qu’Avdeenko ne dit pas [29] ? La naturalisme est aussi dĂ©noncĂ© dans les scĂšnes d’accouchement il y en a cinq, repoussantes, au dĂ©but du roman et dans des scĂšnes d’amour On ne sait pourquoi l’auteur estime nĂ©cessaire de montrer nue la jeune fille que Mikola aime, Nina, au moment de leur premier rapport [30]. » 33La conclusion du critique est sĂ©vĂšre Le succĂšs a tournĂ© la tĂȘte du jeune Ă©crivain. Il a trop comptĂ© sur son talent innĂ© et a oubliĂ© la nĂ©cessitĂ© d’un labeur opiniĂątre sur lui-mĂȘme. » Et sont donnĂ©s en exemple Knut Hamsun, Jack London, Marc Twain et Maxime Gorki. 34Dans la Pravda 6 avril 1936, D. Zaslavki, initiateur de nombreuses campagnes de dĂ©nonciation d’écrivains, qualifia le roman d’inachevĂ©, brut syraja kniga et reprocha Ă  la revue Oktjabr’ de l’avoir publiĂ© sous cette forme. Zaslavski critique la prĂ©dominance de l’ enthousiasme romantique » des komsomols sur le calcul mĂ©thodique et rigoureux des bolcheviks ». 35Avdeenko n’en continue pas moins une belle carriĂšre il est l’envoyĂ© spĂ©cial de la Pravda en Ukraine occidentale 1939, puis en 1940 en Bucovine du Nord, que l’URSS vient d’annexer aprĂšs la signature du pacte germano-soviĂ©tique [31].La chute36Du roman, Avdeenko passe Ă  l’écriture de scĂ©narios de films. AprĂšs le scĂ©nario de J’aime, en 1935, il Ă©crit en 1939 La Loi de la vie Zakon ĆŸizni, rĂ©alisĂ© par A. Stolper et B. Ivanov aux studios Mosfilm. C’est ce film, sorti sur les Ă©crans le 7 aoĂ»t 1940, avec le visa du vice-prĂ©sident du conseil des commissaires du peuple, A. Vychinski, et du prĂ©sident du ComitĂ© du cinĂ©ma, I. Bolchakov, qui va causer la chute d’Avdeenko. Un article anonyme c’est-Ă -dire venant d’ en haut » et ayant valeur de directive [32] publiĂ© dans la Pravda du 18 juin 1940 dĂ©nonce la morale du film, qualifiĂ©e de fausse », et la calomnie » de la jeunesse Ă©tudiante soviĂ©tique, Ă  cause de scĂšnes de beuverie d’étudiants en mĂ©decine, au cours desquelles le secrĂ©taire du comitĂ© rĂ©gional du Komsomol prĂŽne l’amour libre [33]. Le responsable de l’organisation de base du Komsomol komsorg qui lui est opposĂ© est pĂąlot et faible et si, Ă  la fin, le mal est dĂ©masquĂ© et la vertu triomphe, ce n’est pas convaincant. Ceux qui ont vu le film restent Ă©tonnĂ©s de la franchise avec laquelle Avdeenko dĂ©nonçait la dĂ©pravation de la nomenklatoura [34]. 37La revue Kino qui avait d’abord louĂ© le film pour sa sincĂ©ritĂ© » et son acuitĂ© » [35] dut rectifier le tir en publiant en mĂȘme temps que la Pravda le mĂȘme article anonyme. La dĂ©cision d’interdire le film fut prise par Staline en personne. Le 9 septembre 1940, Avdeenko fut convoquĂ© par un tĂ©lĂ©gramme de Jdanov, secrĂ©taire du ComitĂ© central, Ă  une rĂ©union spĂ©ciale du Bureau politique. Outre Jdanov, qui la prĂ©sida, et Staline, Ă©taient prĂ©sents Ă  cette rĂ©union Malenkov membre du bureau politique du ComitĂ© central, A. Andreev membre du ComitĂ© central, Poskrebychev secrĂ©taire de Staline, Pospelov, Aleksandrov, Polikarpov trois responsables de la direction de l’Agitprop, I. Bolchakov, Fadeev dirigeant de l’Union des Ă©crivains depuis 1939, Lozovski [36], et les Ă©crivains V. Kataev, Lebedev-Koumatch, Fedin, Trenev, Sobolev, Pogodin, Aseev, les deux rĂ©alisateurs et quelques autres vingt-deux personnes en tout. Staline passa Ă  Avdeenko un mĂ©morable savon ». La scĂšne est dĂ©crite de mĂ©moire dans ChĂątiment sans crime [37]. On dispose maintenant du stĂ©nogramme de la sĂ©ance, et notamment de l’intervention de Staline [38], qu’il donna l’air d’improviser, en allant et venant au pied de la tribune et en tirant sur sa pipe. 38Cette intervention, qui eut lieu aprĂšs celle de Jdanov, est assez Ă©tonnante. Staline discourut d’abord sur les notions de vĂ©ritĂ© » et d’ objectivitĂ© » pravdivost’, ob”ektivnost’ la littĂ©rature ne peut ĂȘtre photographique, elle doit ĂȘtre tendancieuse », servir une classe donnĂ©e mais sans tomber dans la caricature 39 Je prĂ©fĂšrerais que l’on nous prĂ©sentĂąt les ennemis non comme des monstres [izvergi], mais comme des gens hostiles Ă  notre sociĂ©tĂ© sans pour autant ĂȘtre privĂ©s de certains traits humains. Le dernier salaud a des traits humains, il aime quelqu’un, respecte quelqu’un, est prĂȘt Ă  se sacrifier pour quelqu’un. [
] Pourquoi ne pas reprĂ©senter Boukharine [39], tout monstre qu’il Ă©tait, avec des traits humains ? Trotski est un ennemi, mais c’est quelqu’un de capable, il faut indiscutablement le reprĂ©senter comme un ennemi, avec des traits nĂ©gatifs, mais aussi avec de bonnes qualitĂ©s, parce qu’elles existaient, c’est indiscutable [40]. » 40Aux hĂ©ros de Shakespeare, Gogol ou Griboedov qui concentrent en eux tous les traits nĂ©gatifs », Staline prĂ©fĂšre une autre maniĂšre d’écrire, la maniĂšre de TchĂ©khov, chez qui il n’y a pas de hĂ©ros, mais des gens ternes, qui reflĂštent cependant le courant principal de la vie. C’est une autre maniĂšre d’écrire ». Cela fait penser Ă  l’ homme vivant » dĂ©fendu par la RAPP [41]
 41AprĂšs ce prĂ©ambule, et sans jamais se rĂ©fĂ©rer aux canons du rĂ©alisme socialiste, Staline passe Ă  Avdeenko, Ă  qui il reproche non de reprĂ©senter l’ennemi sous un aspect correct », mais de laisser dans l’ombre les nĂŽtres », les vainqueurs pour lesquels il ne trouve pas de couleurs adĂ©quates et qui ne sont que des gringalets ou des miteux zamuxryĆĄki. Staline donne en exemple l’écrivain Wanda VasilevskaĂŻa [42] et invite les Ă©crivains Ă  mieux s’occuper du menu fretin plotva d’oĂč peut Ă©merger un bon Ă©crivain, Ă  s’occuper des jeunes Ă©crivains comme un jardinier soigne ses fleurs », Ă  ne pas laisser mariner » les meilleurs Ă©lĂ©ments tel Ă©tait dĂ©jĂ  le thĂšme du discours d’Avdeenko au premier congrĂšs des Ă©crivains. Le film La Loi de la vie n’est citĂ© qu’in fine, pour illustrer ces propos, avec une attaque ad hominem lourde de menaces Staline traita Avdeenko de Don Juan et ajouta Je voudrais me tromper, mais je doute qu’il ait de la sympathie pour les bolcheviks. [
] Je pense que c’est un suppĂŽt de l’ennemi [čelovek vraĆŸeskogo oxvost’ja]. » 42Seul Aseev osa rĂ©pliquer au chef tout en critiquant le film, et en craignant d’ĂȘtre accusĂ© de libĂ©ralisme pourri », il plaignit Avdeenko, portĂ© aux nues et maintenant dĂ©criĂ© outre mesure, et il s’inquiĂ©ta du jugement positif portĂ© sur Wanda VassilevskaĂŻa Demain ou aprĂšs-demain, Wanda VassilevskaĂŻa risque de devenir le standard d’écriture unique. Ce qui plaĂźt Ă  Joseph Vissarionovitch Staline est une chose, une directive sur la maniĂšre d’écrire en est une autre [43]. » 43Le film Ă©crit par Avdeenko ne fut qu’un prĂ©texte pour rĂ©affirmer l’emprise du ComitĂ© central sur l’intelligentsia soviĂ©tique, pourtant mobilisĂ©e par la guerre. La sĂ©ance du ComitĂ© central fut suivie par l’interdiction de plusieurs autres Ɠuvres L’Union [des Ă©crivains] a laissĂ© passer les Ɠuvres antisoviĂ©tiques d’Avdeenko, la parution d’Ɠuvres idĂ©ologiquement nuisibles et anti-artistiques telles que les piĂšces de Leonov La TempĂȘte de neige, de Kataev La Maisonnette, de Kozakov Quand je suis seul, de GlĂ©bov À cƓur ouvert, que le ComitĂ© central a Ă©tĂ© obligĂ© d’interdire [44]. » Il semble que l’on ait lĂ  les prĂ©misses de la campagne de Jdanov de 1946 contre l’intelligentsia. 44Natacha Laurent qui, dans L’ƒil du Kremlin, examine en dĂ©tail l’affaire Avdeenko, victime expiatoire », propose trois niveaux d’interprĂ©tation de cette sĂ©ance extraordinaire du ComitĂ© central. Celle-ci visait Ă  clouer au pilori », pour l’exemple, un auteur qui n’était pas sans reproche il a frayĂ© avec des dirigeants qui ont Ă©tĂ© liquidĂ©s comme ennemis du peuple », il a des traits de nouveau riche », Ă  critiquer ensuite le fonctionnement de l’Union des Ă©crivains, en lui proposant de se dĂ©barrasser de ses Ă©lĂ©ments incurables » et, troisiĂšmement, elle donnait Ă  Jdanov l’occasion de rĂ©affirmer son autoritĂ© sur tout le secteur de la propagande et de la culture » Il apparaĂźt ainsi que cette sĂ©ance du ComitĂ© central est Ă  la fois le lieu d’oĂč est lancĂ©e une campagne de reprise en main de l’intelligentsia et celui oĂč s’expriment les rivalitĂ©s entre les principaux responsables du parti [45]. » 45On comprend qu’Avdeenko qui bredouilla des justifications, mais ne fit pas son autocritique s’attendait Ă  ĂȘtre arrĂȘtĂ© dĂšs la fin de la rĂ©union, qui dura de 17 heures jusqu’à minuit. Il n’en fut rien [46]. Avdeenko fut seulement immĂ©diatement privĂ© de tous ses privilĂšges matĂ©riels appartement, datcha, exclu du parti, de l’Union des Ă©crivains, privĂ© de son mandat de dĂ©putĂ© du Donbass, limogĂ© de la Pravda, ses livres Ă©tant retirĂ©s des bibliothĂšques. Il redevint mĂ©canicien en second d’une haveuse dans le Donbass et suivit en mĂȘme temps les cours par correspondance de l’Institut littĂ©raire Gorki de Moscou, oĂč il fut admis en rachat et l’ultime confession46DĂšs le dĂ©but de la guerre, Avdeenko demande Ă  s’engager, mais cela lui est refusĂ© exclu du parti, il a aussi Ă©tĂ© rayĂ© des cadres politiques dont il faisait partie, et ce n’est pas avant plusieurs mois qu’il est envoyĂ© dans une Ă©cole d’artillerie. En dĂ©cembre 1942, il est finalement affectĂ© avec le grade de lieutenant Ă  une division du Nord de la Russie, accompagnĂ© d’un dossier compromettant, mais son commandant, comprĂ©hensif, prĂ©fĂšre l’utiliser comme correspondant militaire du journal de la division. Avdeenko n’en reste pas moins surveillĂ© par le contre-espionnage et les sections politiques de l’armĂ©e. Jusqu’en juillet 1943, il reste interdit de publication dans la presse nationale. C’est le rĂ©dacteur en chef du journal de l’armĂ©e, L’Étoile rouge, Vadimov, qui demandera Ă  Staline la permission de publier les reportages d’Avdeenko Cet Ă©crivain se conduit au front avec courage et jouit du respect des combattants et des commandants. Estimant que le cam[arade] Avdeenko a rachetĂ© sa faute pendant la Guerre patriotique, je demande l’autorisation de publier ses reportages dans L’Étoile rouge. » La rĂ©solution de Staline adressĂ©e dĂ©but juillet 1943 Ă  son secrĂ©taire, A. Poskrebychev reprenait cette formule Soit ! Qu’on le publie Avdeenko a rachetĂ© sa faute. Staline [Pust’ napečatajut Avdeenko iskupil svoju vinu] [47]. » 47La mĂȘme annĂ©e 1943, parrainĂ© par N. Tikhonov et K. Simonov, Avdeenko fut rĂ©admis Ă  l’Union des Ă©crivains, sans toutefois retrouver son anciennetĂ©. En 1944, il fut rĂ©intĂ©grĂ© dans le parti. Un rĂ©cit, La Grande Famille, est publiĂ© dans Novyj mir 11-12, 1944, malgrĂ© un avis dĂ©favorable de Fadeev, qui l’avait trouvĂ© Ă  la fois trop naturaliste et trop artificiel [48]. 48La guerre finie, Avdeenko Ă©crit des piĂšces De la mĂȘme gĂ©nĂ©ration 1947, qui sera jouĂ©e, mais critiquĂ©e A. Borchtchagovskij, Novyj mir, 8, 1948, et resta inĂ©dite, tout comme Sous le soleil Ă©ternel 1948, Ă©galement critiquĂ©e. Il publie un gros roman de production commencĂ© en 1935, Trud Le Labeur, Profizdat, 1951, rééditĂ© en 1952 Ă  Stalino, Donbass, puis en 1954 un rĂ©cit sur la vie des garde-frontiĂšres dont il partage la vie Nad Tissoj Au dessus de la Tissa, publiĂ© en mĂȘme temps aux Ă©ditions de l’armĂ©e Voenizdat et aux Ă©ditions pour la jeunesse Detgiz. Une suite, Gornaja vesna Printemps montagnard paraĂźt en 1955. L’ensemble sera plusieurs fois rééditĂ© et portĂ© en 1958 au cinĂ©ma. Puis une troisiĂšme partie paraĂźtra en 1963. Cette trilogie ressortit au genre du roman d’aventures militaires soviĂ©tique le romantisme de la frontiĂšre », avec un garde-frontiĂšre soviĂ©tique et un espion de la CIA, tous deux Ă©pris d’une kolkhozienne de choc, prisĂ© de la jeunesse et des autoritĂ©s un compte rendu de L. Shejnin dans Smena 13, 1955 est intitulĂ© Un livre qui enseigne la vigilance ». Avdeenko exploite cette veine dans les annĂ©es 1960-1970, avec d’autres livres du mĂȘme genre La FrontiĂšre, L’Éclaireur [Sledopyt]. 49En 1957, sous le DĂ©gel, Avdeenko réécrit et complĂšte J’aime, puis lui donne une suite qui paraĂźtra au dĂ©but de l’annĂ©e 1967 d’abord dans la revue Junost’, avec une prĂ©face V. Kataev. L’ensemble dĂ©passe les 600 pages. La comparaison des textes de 1933 147 pages et de 1957 343 pages ne peut ĂȘtre menĂ©e ici. L’intrigue est profondĂ©ment modifiĂ©e le hĂ©ros, devenu ouvrier de choc », est grisĂ© par les honneurs, ferme les yeux sur la rĂ©alitĂ© misĂšre, arrestations, devient arrogant, carriĂ©riste, sa femme le quitte. Il ne retrouve l’estime de ses camarades et de sa femme qu’aprĂšs ĂȘtre venu en aide Ă  la femme et aux enfants d’un prĂ©sident de kolkhoze qui a Ă©tĂ© emprisonnĂ©. Le roman qu’il a Ă©crit est acceptĂ© par Gorki, mais sa femme meurt aprĂšs avoir vu en rĂȘve la main d’une autre femme se poser sur la tĂȘte de son mari. Avdeenko semble avoir mis en scĂšne ses dĂ©mons, pour les expier. Le tragique fait irruption dans l’optimisme rĂ©volutionnaire. Les deux passages que nous avons citĂ©s le rĂȘve utopique et l’annonce d’un enfant, voir notes supra ont disparu. Un critique se demande, en 1967, si l’amertume de la fin de l’Ɠuvre n’efface pas l’exploit du peuple, qui a construit la sociĂ©tĂ© socialiste malgrĂ© tous les Ă©checs et les fautes [49] ». 50En 1963, la contre-rĂ©volution » hongroise de 1956 inspire Ă  Avdeenko un roman, Les Cloches noires, puis c’est l’assassinat de John F. Kennedy 1963, victime du capital monopolistique » qui sert de sujet Ă  un nouveau roman, Sur les traces des invisibles 1975. Avdeenko est le type mĂȘme de l’écrivain officiel, vantant les exploits des garde-frontiĂšres et dĂ©nonçant les intrigues de l’Occident contre la patrie du socialisme. Rien ne laissait deviner la confession de 1989, ChĂątiment sans crime. 51L’ouvrage se prĂ©sente comme une nouvelle autobiographique et confession » qui couvre les annĂ©es 1933-1953. Avdeenko commence son rĂ©cit au moment de la parution de J’aime, l’étĂ© 1933. Il raconte l’ivresse du succĂšs, la renommĂ©e qui s’abat brusquement sur lui, sa croisiĂšre accompagnĂ©e sur le canal de la mer Blanche et son intĂ©ressante suite l’étĂ© 1935, Avdeenko est envoyĂ© par Gorki, Mekhlis rĂ©dacteur en chef de la Pravda et Jagoda sur le chantier de construction du canal Moscou-Volga, dĂ©guisĂ© en tchĂ©kiste. Des conversations avec des dĂ©tenus le font douter de leur culpabilitĂ© et il est rappelĂ© Ă  Moscou [50]. Avdeenko est ensuite envoyĂ©, toujours par la Pravda, dĂ©guisĂ© cette fois-ci en marin, sur le paquebot GĂ©orgie qui ouvre la ligne Odessa – Moyen-Orient avec une cargaison de juifs Ă©migrant en Palestine et rachetĂ©s cinq cents dollars par leurs proches Ă  l’étranger. Ce voyage lui ouvre Ă©galement les yeux sur le monde p. 138. Mais le mouvement stakhanoviste l’enthousiaste p. 140. 52Ces doutes de l’étĂ© 1935, ajoutĂ©s Ă  d’autres perplexitĂ©s arrestations de certaines de ses connaissances haut placĂ©es, suicide de Lominadze et d’Ordjonikidze, et surtout Ă  la diatribe de Staline en 1940, se dĂ©posent dans l’ñme d’Avdeenko, mais seront refoulĂ©s jusqu’à la perestroĂŻka. À la mort de Staline, il se sent malgrĂ© tout orphelin » p. 328. 53L’intĂ©rĂȘt des mĂ©moires d’Avdeenko vient de ce que leur auteur ne réécrit pas son passĂ©, mais rend compte sans cependant tout dire de la maniĂšre de penser et de croire qui l’habitait alors Je sus me persuader que je ne serai pas accusĂ© d’ĂȘtre un ennemi du peuple dans la mesure oĂč j’étais son fidĂšle serviteur. [
] MalgrĂ© les cataclysmes qui se produisaient dans le pays, je continuais Ă  croire que le pouvoir soviĂ©tique Ă©tait le seul pouvoir juste sur la terre, et que Staline en Ă©tait le meilleur reprĂ©sentant. » p. 179 54L’examen du parcours d’Avdeenko permet de mesurer l’étendue des non-dits dans la biographie exemplaire citĂ©e au dĂ©but de cet article. L’histoire de cet auteur s’avĂšre riche en enseignement quant Ă  la rĂ©alitĂ© des relations entre le pouvoir soviĂ©tique stalinien et les Ă©crivains. 55Pris en mains par le systĂšme politico-littĂ©raire et policier, Avdeenko devient l’illustration vivante de la politique de rééducation par le travail et de la dĂ©mocratisation du mĂ©tier d’écrivain. Son premier livre, J’aime, mis au point Ă  la suite d’un travail collectif et de l’intervention d’écrivains confirmĂ©s, est lancĂ© selon les rĂšgles du marketing politique en URSS et France, tandis que son auteur est utilisĂ© par l’OGPU-NKVD et pris dans un systĂšme de privilĂšges matĂ©riels et d’honneurs qui l’enivre et le lie. 56PortĂ© au pinacle, Avdeenko est fragilisĂ© et devient une cible privilĂ©giĂ©e pour un pouvoir toujours soucieux d’écrĂȘter l’intelligentsia d’exemple positif, il devient un exemple nĂ©gatif. Il reste un jouet entre les mains du pouvoir, et de Staline en personne qui intervient directement dans son destin. 57Le cas d’Avdeenko illustre d’autres phĂ©nomĂšnes caractĂ©ristiques du champ littĂ©raire stalinien et poststalinien la dĂ©nonciation d’une Ɠuvre par un signal d’en haut », publiĂ© anonymement par plusieurs journaux ; la réécriture des Ɠuvres ; le gommage de toutes les aspĂ©ritĂ©s biographiques dans les notices des annĂ©es 1960-1970 [51] ; le dĂ©doublement de l’écrivain, qui ne prend fin qu’avec la perestroĂŻka. 58Ce qui fut critiquĂ© chez Avdeenko le naturalisme », le manque de mĂ©tier est maintenant ce qui fait l’intĂ©rĂȘt de son Ɠuvre d’avant-guerre Avdeenko ne parvient pas Ă  transformer le rĂ©el en fiction, le narrateur s’efface devant l’auteur. GrĂące Ă  son immĂ©diatetĂ© ou Ă  sa naĂŻvetĂ©, la mauvaise littĂ©rature » est un document sur l’homme et son Ă©poque. 59Refonte d’un dĂ©linquant en ouvrier-Ă©crivain, ascension et chute, rachat et confession c’est tout un schĂ©ma de fonctionnement de la sociĂ©tĂ© soviĂ©tique qu’illustre l’itinĂ©raire d’Avdeenko. Notes [1] Les enfants des rues, ou enfants vagabonds, sont un phĂ©nomĂšne social important des annĂ©es 1920 et 1930. Cf. V. Zenzinov, Les Enfants abandonnĂ©s en Russie soviĂ©tique, Paris, Plon, 1929 ; Ehrenbourg, La Ruelle de Moscou [Protočnyj pereulok, 1927], Paris, Les Revues, 1930 ; Dorena Caroli, L’Enfance abandonnĂ©e et dĂ©linquante dans la Russie soviĂ©tique, 1917-1937, prĂ©f. de Jutta Scherrer, Paris, L’Harmattan, 2004. [2] Russkie sovetskie pisateli. Prozaiki. Bibliografičeskij ukazatel’, Leningrad, 1959, t. I, p. 21-22. [3] Alexandre Avdeenko, Otlučenie [L’excommunication], Znamja 3, 4, 1989, puis en Ă©dition sĂ©parĂ©e sous le titre Nakazanie bez prestuplenija [ChĂątiment sans crime], M. Sovetskaja Rossija, 1991 100 000 exemplaires. Le titre renvoie Ă  DostoĂŻevski, mais aussi Ă  des rĂ©flexions de Marx sur la justice p. 126. [4] Allusion au titre de l’ouvrage d’E. Dobrenko, Formovka sovetskogo pisatelja [Le moulage de l’écrivain soviĂ©tique], Saint-PĂ©tersbourg, 1999 ; traduit pour partie en anglais dans Aesthetics of Alienation Reassesment of Early Soviet Cultural Theories, Evanston, North-Western University Press, 2005. Voir les comptes rendus publiĂ©s dans la Revue des Ă©tudes slaves, 72 3-4, 2000, p. 627-630 et 76 4, 2005, p. 584-586. [5] “Za čto ja aplodiroval Stalinu”, Reč’ pisatelja tov. A. Avdeenko », Pravda, 1er fĂ©vrier 1935 ; trad. fr., “Pourquoi j’ai applaudi Staline”, discours du camarade Ă©crivain A. Avdeenko [au 7e CongrĂšs des soviets de l’URSS] », Commune, 20, avril 1935, p. 827-828. [6] Avdeenko ne sera membre du parti qu’à partir de 1939 Nakazanie bez prestuplenija, op. cit., p. 187. [7] Alexandre Avdeenko, Ja ljublu, Moscou, 1937, p. 197-199, trad. fr., id., J’aime, trad. du ru. par Alice Orane et Georges Roux, Paris, Éditions sociales internationales, 1933, p. 200-202, rééd. GenĂšve, Éditions des trois collines, 1944. [8] Alexandre Avdeenko, J’aime, op. cit., p. 224. L’union entre le hĂ©ros et sa compagne, fille d’un mĂ©canicien, n’a pas Ă©tĂ© enregistrĂ©e » le code de 1926 accordait Ă  l’union libre mariage de fait » les mĂȘmes droits et devoirs qu’au mariage enregistrĂ© qui, Ă  partir de 1944, sera seul juridiquement reconnu. Toutefois, le code de 1926 s’inspirait moins de la morale rĂ©volutionnaire » que du rĂ©alisme et lĂ©galisait en fait les mariages religieux, encore trĂšs nombreux Ă  la campagne, mais non reconnus par l’état civil Cf. W. Berelowitch, Les dĂ©buts du droit de la famille en RSFSR. Pourquoi et comment ? », Cahiers du monde russe et soviĂ©tique, 22 4, 1981, p. 351-374. Dans la rĂ©alitĂ©, Avdeenko se maria en 1936 avec la sƓur de ZinaĂŻda Raikh, Ă©pouse de Meyerhold Nakazanie bez prestuplenija, op. cit., p. 155. [9] A. Selivanovskij, O nenavisti i ljubvi [De la haine et de l’amour] », Pravda, 13 dĂ©cembre 1933, p. 3. [10] Cf. Michel Niqueux, Quels textes lisons-nous ? Les classiques soviĂ©tiques au fil des rĂ©visions », Revue des Ă©tudes slaves, 73 4, 2001, p. 739-746. [11] Le nom de l’auteur est suivi de l’indication suivante MĂ©canicien de choc de trains de hauts fourneaux ». [12] Cf. Michel Niqueux, Le romantisme rĂ©volutionnaire et sa place dans le rĂ©alisme socialiste », in Le rĂ©alisme socialiste » dans la littĂ©rature et l’art des pays slaves, textes rĂ©unis par Michel Aucouturier et Catherine Depretto, Cahiers slaves [universitĂ© de Paris-IV], 8, 2004, p. 1-18. [13] S. Dinamov, RoĆŸdenie novogo xudoĆŸnika [La naissance d’un nouvel artiste] », Literaturnaja gazeta, 23 septembre 1933 ; trad. fr., id., Quelques notes sur la jeune littĂ©rature », LittĂ©rature de la rĂ©volution mondiale, 2, 1934, p. 157-158. [14] LittĂ©rature de la rĂ©volution mondiale, 6, 1933, p. 46-74 traduction de A. Roudnikov et A. GranovskaĂŻa. [15] Tels que Terres dĂ©frichĂ©es de Cholokhov, Hydrocentrale de M. Chaguinian, Tchapaev de D. Fourmanov, Le Tourbillon d’A. Demidov, Le Torrent de fer d’A. SĂ©rafimovitch, La Semaine d’A. Libedinski, La DĂ©faite d’A. Fadeev, Le Ciment de F. Gladkov, La CommunautĂ© des gueux [Bruski] de F. Panferov. [16] Alexandre Avdeenko, Nakazanie bez prestuplenija, op. cit., p. 13. [17] Ibid., p. 20. [18] Pravda, 9 dĂ©cembre 1934, p. 2. [19] Za čto ja aplodiroval Stalinu », op. cit. avec dans les siĂšcles des siĂšcles » au lieu de tous les siĂšcles ». [20] Cette modification aurait Ă©tĂ© suggĂ©rĂ©e Ă  Avdeenko par L. Mexlis, le rĂ©dacteur en chef de la Pravda cf. Nakazanie bez prestuplenija, op. cit., p. 86. [21] Za čto ja aplodiroval Stalinu », op. cit. Aujourd’hui, un chercheur note que le son st » est imprononçable par un bĂ©bĂ© et interprĂšte cette substitution de la mĂšre Ă  Staline comme une forme de sadisme A. Nedel’, Eskiz stalinskoj metafiziki detstva [Esquisse de la mĂ©taphysique stalinienne de l’enfance] », Logos, 3, 2000, http// www. ruthenia. ru8085/ logos/ number/ 2000-03-24-htm. [22] Commune, 20, 1935, p. 801-815 et dans Aragon, Pour un rĂ©alisme socialiste, P. DenoĂ«l et Steele, 1935, p. 7-85, repris sans le discours d’Avdeenko au tome VI de L’ƒuvre poĂ©tique, Livre Club Diderot, 1975, sous le titre Les Ă©crivains dans les Soviets », oĂč Aragon regrette certains excĂšs de langage et de pensĂ©e » p. 225. [23] BiĂ©lomorstroĂŻ chantier du canal de la mer Blanche. Dans son discours de 1935, Avdeenko disait Chacune de nos entreprises, notre systĂšme soviĂ©tique tout entier, ne sont qu’un grand combinat d’usines Ă  rééduquer l’homme. » [24] S. Dinamov, op. cit., p. 158. [25] Lettre de A. S. Sčerbakov Ă  Alexandre Avdeenko antĂ©rieure au 17 novembre 1934, Sčast’e literatury » Gosudarstvo i pisateli. 1925-1938 gg. [ Le bonheur de la littĂ©rature » l’État et les Ă©crivains. 1925-1938, documents], D. L. Babičenko Ă©d., Moscou, RosspĂšn, 1997, p. 178-185 ; Nakazanie bez prestuplenija, op. cit., p. 146-147 ; V. V. Perxin, Polemika M. Gor’kogo s A. Avdeenko » [La polĂ©mique de Gorki avec Avdeenko], M. Gor’kij i ego Ăšpoxa. Materialy i issledovanija, vyp. 4, M. 1995, p. 143-149. [26] G. Kolesnikova, O novom romane Avdeenko » [Le nouveau roman d’Avdeenko], Novyj mir 5, 1936, p. 173. Le thĂšme Ă©tait surtout trop dangereux, les responsables pouvant ĂȘtre accusĂ©s de sabotage » du jour au lendemain. [27] Cf. O. Khlevniouk, Le Cercle du Kremlin. Staline et le Bureau politique dans les annĂ©es 30 les jeux du pouvoir, trad. par Pierre Forgues et Nicolas Werth, Paris, Seuil, 1996 p. 203 Ordjonikidze s’efforça, d’une certaine maniĂšre, d’entraver le dĂ©veloppement de la rĂ©pression ». [28] G. Kolesnikova, op. cit., p. 172-181. Il serait intĂ©ressant de comparer Le Destin d’Alexandre Avdeenko avec d’autres romans inspirĂ©s par la construction de Magnitogorsk Vremja vperĂ«d ! [Ô temps, en avant !] de V. Kataev 1932, Ljudi iz zaxolust’ja [Les gens des coins perdus], trad. de R. Huntzbucler, Paris, Gallimard, 1960 de A. Malychkine 1931-1937, etc. [29] Cf. Stephen Kotkin, Magnetic Mountain Stalinism as a Civilization, Berkeley, University of California Press, 1995, p. 81, 434 – 40 000 dĂ©portĂ©s sur 200 000 ouvriers et ingĂ©nieurs, auxquels il faut ajouter le contingent du camp de travail rééducateur », soit 12 869 personnes en 1933 ibid., p. 230, 509. [30] G. Kolesnikova, op. cit., p. 178. Dans le roman d’Avdeenko, figure Ă©galement cette scĂšne dionysiaque », trĂšs rare dans la littĂ©rature soviĂ©tique de l’époque stalinienne, particuliĂšrement puritaine Hors d’haleine, ils s’arrĂȘtĂšrent au milieu d’un taillis Ă  moitiĂ© sombre. Nina s’affaissa sans rien dire sur l’herbe et Ă©tendit les bras, mordillant de ses dents blanches et pointues ses lĂšvres rouge vif. Ses cils Ă©taient baissĂ©s et tremblaient. Mikola se mit Ă  genoux.– Kolia, Kolienka, attendons le soir
– Pas besoin d’attendre l’obscuritĂ©. Que ce soit au soleil, en plein jour
 DĂ©shabille-toi
 entiĂšrement
 comme dans le lac.– Kolia !– Comme tu es bas, derriĂšre les taillis, on voyait le sable jaune. Mikola se pencha sur Nina. Elle cacha son visage dans ses cheveux. Tout en lui criait, son cƓur battait Ă  tout rompre.– Regarde-moi dans les yeux ! » Alexandre Avdeenko, Sud’ba, 1936, p. 225 [31] Natacha Laurent, L’ƒil du Kremlin cinĂ©ma et censure en URSS sous Staline 1928-1953, Toulouse, Privat, 2000, p. 77. [32] L’article a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par un collĂšgue d’Avdeenko Ă  la Pravda, collaborateur de la direction de l’Agitprop du ComitĂ© central, puis revu par Jdanov. [33] Avdeenko avait sans doute Ă  l’esprit A. Kosarev, premier secrĂ©taire du ComitĂ© central du Komsomol, arrĂȘtĂ© et fusillĂ© en 1939 pour dĂ©pravation morale ». Mais cette accusation Ă©tait-elle fondĂ©e ? A. Vaksberg prĂ©sente Kosarev comme un des rares Ă  avoir conservĂ© dans son comportement une simplicitĂ© “rĂ©volutionnaire” et un certain dĂ©mocratisme dans ses contacts avec les “masses” » Vychinski, le procureur de Staline, Paris, Albin Michel, 1991, p. 167. [34] D. L. Babičenko, Pisateli i cenzory Sovetskaja literatura 1940-x godov pod političeskim kontrolem CK [Les Ă©crivains et les censeurs la littĂ©rature soviĂ©tique des annĂ©es 1940 sous le contrĂŽle politique du ComitĂ© central], Moscou, 1994, p. 23 ; Natacha Laurent, op. cit., p. 76. [35] I. Vajsfel’d, Iskrennost’ i ostrota » SincĂ©ritĂ© et acuitĂ© », Kino, 23 juin 1940. [36] S. Lozovski 1878-1952, vice-commissaire aux Affaires Ă©trangĂšres 1939-1946, fusillĂ© en 1952 avec les membres du comitĂ© juif antifasciste, avait en tant que directeur des Éditions littĂ©raires d’État Goslitizdat en 1937-1939, envoyĂ© Ă  Avdeenko une critique en rĂšgle du manuscrit de son roman L’État, c’est moi Gosudarstvo – Ăšto ja, consacrĂ© aux Ă©vĂ©nements du Donbass en 1935-1937 stakhanovisme, saboteurs. Lozovski accusait Avdeenko de calomnier le parti et l’État soviĂ©tique. Jdanov lut cette lettre de vingt-cinq pages Ă  la sĂ©ance du ComitĂ© central Nakazanie bez prestuplenija, op. cit., p. 211-212. Ce roman, qu’Ordjonikidze avait poussĂ© Avdeenko Ă  entreprendre, avait Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ© de Makarenko, qui lui avait seulement reprochĂ© trop de naturalisme ». Avdeenko Ă©crira un autre roman sur les mineurs du Donbass, qui paraĂźtra en 1951 Trud [Le labeur]. [37] Ibid., p. 201-223. La scĂšne est relatĂ©e d’aprĂšs cette source dans Marie, Staline, Paris, Fayard, 2001, p. 594-595. [38] Vlast’ i xudoĆŸestvennaja intelligencija Dokumenty CK RKPb-VKPb-VčK-OGPU-NKVD o kul’turnoj politike, 1917-1954 [Le pouvoir et l’intelligentsia artistique documents de ComitĂ© central du parti communiste, de la TchĂ©ka-OGPU-NKVD sur la politique culturelle, 1917-1954], A. Artizov et O. Naumov Ă©d., Moscou, 1999, p. 450-455 stĂ©nogramme non rĂ©visĂ©. [39] RemplacĂ© par Milioukov homme politique libĂ©ral et historien, Ă©migra en 1920 dans la version corrigĂ©e destinĂ©e au tome XIV des ƒuvres de Staline, qui ne parut pas ibid., p. 451. [40] Ibid., p. 451. Trotski venait d’ĂȘtre assassinĂ© au Mexique par un agent de Staline 20 aoĂ»t 1940. [41] Cf. Michel Aucouturier, Le RĂ©alisme socialiste, Paris, PUF, Que sais-je ? », 1998, p. 44-45. [42] Écrivain polonais 1905-1964, se rĂ©fugia en URSS en 1939, prix Staline 1943, 1946, 1952. Avdeenko avait rĂ©cemment publiĂ© dans la Pravda 23 mars 1940 un article sur la vie et l’Ɠuvre de Wanda VassilevskaĂŻa, candidate Ă  la dĂ©putation au Soviet suprĂȘme de l’URSS. [43] E. Gromov, Stalin Vlast’ i iskusstvo [Staline le pouvoir et l’art], Moscou, 1998, p. 260. Aseev n’en recevra pas moins en 1941 le prix Staline pour son poĂšme MaĂŻakovski commence ». [44] Ibid., p. 310 Jdanov, projet de rĂ©solution du ComitĂ© central, septembre 1940, Sur le travail du prĂ©sidium de l’Union des Ă©crivains ». Cf. Babičenko, op. cit., p. 31-38. [45] Natacha Laurent, op. cit., p. 79-82. Jdanov venait le 6 septembre d’ĂȘtre dĂ©mis de ses fonctions de directeur de l’Agit-prop et avait Ă©tĂ© remplacĂ© par G. Aleksandrov. Jdanov retrouvera cette fonction en avril 1946, Aleksandrov restant son adjoint ibid., p. 144. [46] Selon Gromov, cela tient au fait que l’affaire avait Ă©tĂ© trop Ă©bruitĂ©e E. Gromov, op. cit., p. 261. [47] L. Maksimenkov, Očerki nomenklaturnoj istorii sovetskoj literatury 1932-1946 », Voprosy literatury, 4, 2003, p. 247. Le gĂ©nĂ©ral Ortenberg, dans ses Souvenirs, s’attribue cette dĂ©marche, et la rĂ©ponse de Staline lui aurait Ă©tĂ© faite au tĂ©lĂ©phone cf. E. Gromov, op. cit., p. 261 ; Nakazanie bez prestuplenija, op. cit., p. 327. [48] A. Fadeev, Sobranie sočinenij v 7 tt., t. VI, M. 1971, p. 346-348. [49] V. Survillo, Ispytanie ơčast’em » L’épreuve du bonheur », Novyj mir, 9, 1967, p. 258. [50] Alexandre Avdeenko, Nakazanie bez prestuplenija, op. cit., p. 102-129. Par la suite, les rĂ©fĂ©rences aux pages de cet ouvrage seront donnĂ©es entre parenthĂšses dans le texte. [51] Avdeenko ne figure pas dans le dictionnaire biographique des Ă©crivains russes du xxe siĂšcle, qui contient pourtant tous les classiques soviĂ©tiques Russkie pisateli 20 veka. Biografičeskij slovar’, Moscou, P. A. Nikolaev, 2000. [*] Professeur Ă  l’universitĂ© de Caen, Michel Niqueux est l’auteur, en collaboration avec Leonid Heller, d’une Histoire de l’utopie en Russie PUF, 1985. Il a traduit et prĂ©facĂ© Le Cheval blĂȘme journal d’un terroriste de Boris Savinkov, Une nihiliste de Sophie KovalevskaĂŻa, Une confession de Maxime Gorki PhĂ©bus, 2003-2005, et dirigĂ© Vieux-croyants et sectes russes du xviie siĂšcle Ă  nos jours » Revue des Ă©tudes slaves, 69 1-2, 1997, Religion et nation » Cahiers de la MRSH-Caen, 43, 2005, Le caractĂšre national mythe ou rĂ©alitĂ© ? Sources, problĂ©matique, enjeux » Cahiers de la MRSH-Caen, 48, 2007.
kzIlrgQ.
  • d0ce7y06n0.pages.dev/660
  • d0ce7y06n0.pages.dev/140
  • d0ce7y06n0.pages.dev/107
  • d0ce7y06n0.pages.dev/238
  • d0ce7y06n0.pages.dev/821
  • d0ce7y06n0.pages.dev/218
  • d0ce7y06n0.pages.dev/239
  • d0ce7y06n0.pages.dev/600
  • d0ce7y06n0.pages.dev/570
  • d0ce7y06n0.pages.dev/703
  • d0ce7y06n0.pages.dev/308
  • d0ce7y06n0.pages.dev/114
  • d0ce7y06n0.pages.dev/98
  • d0ce7y06n0.pages.dev/954
  • d0ce7y06n0.pages.dev/121
  • Ă©crivain critiquant la sociĂ©tĂ© et les hommes