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La citĂ© d'AthĂšnes a entamĂ© avec Dracon une difficile marche vers la dĂ©mocratie mais il en est rĂ©sultĂ© de vives tensions entre les classes sociales. Elles vont ĂȘtre surmontĂ©es par les rĂ©formes de Solon... Solon, qui a vĂ©cu de 640 Ă  558 av. est nĂ© dans une famille d'Eupatrides il fait partie des gens bien nĂ©s », autrement dit des aristocrates mais pauvre. Ayant beaucoup voyagĂ©, il a pu refaire sa fortune dans le commerce des huiles tout en restant fonciĂšrement honnĂȘte. Ses voyages lui ont confĂ©rĂ© une grande ouverture intellectuelle. Il est de surcroĂźt poĂšte et, comme tel, passe pour ĂȘtre inspirĂ© par les dieux. Solon, arbitre social Solon est choisi comme arbitre par les diffĂ©rentes classes sociales de la ville d'AthĂšnes et de sa rĂ©gion, l'Attique une presqu'Ăźle de la mer ÉgĂ©e grande comme le Luxembourg actuel. Quand il devient archonte gouvernant, en 594 av. la citĂ© est au bord de l'explosion sociale. Les riches Eupatrides ont fini au fil du temps par acquĂ©rir la plus grande partie des terres de l'Attique. En s'appuyant sur les trĂšs sĂ©vĂšres lois de Dracon, ils menacent de rĂ©duire en esclavage tous les paysans pauvres incapables de rembourser leurs dettes. Par ailleurs, le dĂ©veloppement du commerce a favorisĂ© l'Ă©closion d'une classe de marchands qui veulent participer au gouvernement de la citĂ© mais en sont empĂȘchĂ©s par les Eupatrides. Solon rĂ©tablit dans un premier temps la paix sociale en levant la menace de rĂ©duction en esclavage des paysans endettĂ©s par une mesure proprement rĂ©volutionnaire la sisachtie en grec, le soulagement d'un fardeau ». En d'autres termes, il abolit d'un coup toutes les dettes tant publiques que privĂ©es ! C'est l'Ă©quivalent de ce que les libĂ©raux d'aujourd'hui appellent faillite ou banqueroute. L'effacement des dettes vu par Aristote Voici comment, trois siĂšcles aprĂšs, le savant Aristote raconte la sisachtie et l'Ă©tablissement de la dĂ©mocratie par Solon Devenu maĂźtre du pouvoir, Solon affranchit le peuple, en dĂ©fendant que dans le prĂ©sent et Ă  l'avenir la personne du dĂ©biteur servĂźt de gage. Il donna des lois et abolit toutes les dettes, tant privĂ©es que publiques. C'est la rĂ©forme qu'on appelle la dĂ©livrance du fardeau seisâ€čxyeia, par allusion Ă  la charge qu'ils avaient comme rejetĂ©e de leurs a essayĂ© d'attaquer Solon Ă  ce sujet. Au moment en effet oĂč il projetait l'abolition des dettes, il lui arriva d'en parler Ă  l'avance Ă  quelques-uns des nobles, et ses amis, selon la version des dĂ©mocrates, firent, Ă  l'encontre de ses projets, une manoeuvre, dont il aurait aussi profitĂ©, ajoutent ceux qui le veulent calomnier. Ils s'entendirent pour emprunter de l'argent et acheter beaucoup de terre, et l'abolition des dettes survenant presque aussitĂŽt, ils firent fortune. Ce fut, dit-on, l'origine de ces fortunes que dans la suite on fit remonter Ă  une si haute antiquitĂ©. Mais la version des dĂ©mocrates est plus plausible ; l'autre n'a pas la vraisemblance pour elle comment un homme, qui fut si modĂ©rĂ© et si attachĂ© aux intĂ©rĂȘts publics que, pouvant tourner les lois Ă  son profit et Ă©tablir sa tyrannie dans la ville, il s'attira plutĂŽt la haine de l'un et de l'autre parti, mettant l'honneur et le salut de la citĂ© au-dessus de ses propres intĂ©rĂȘts, se serait-il sali Ă  d'aussi petites et aussi indignes opĂ©rations ? » Aristote, Constitution d'AthĂšnes. Solon Ă©tend aussi la notion d'hĂ©ritage aux filles et Ă  leurs enfants, mĂȘme naturels. Il a surtout l'idĂ©e de rĂ©partir les citoyens en quatre classes censitaires, selon leur niveau de richesse pentacosiomĂ©dimnes, chevaliers, zeugites et thĂštes. Il reprend ce faisant la division antique en trois classes mais y ajoute une quatriĂšme classe, celle des paysans pauvres, autrefois privĂ©s de toute reprĂ©sentation publique Les citoyens les plus riches les pentacosiomĂ©dimnes » ont davantage de droits que les autres. Ils participent aux choix politiques et prennent part aux fĂȘtes civiques. Mais ils doivent aussi financer les services publics, les liturgies du grec leitos, public, et ergos, oeuvre. Ils doivent Ă©galement servir dans l'armĂ©e comme cavaliers, marins ou hoplites c'est-Ă -dire soldats Ă  pied. Les citoyens de la quatriĂšme classe, les paysans sans terre les thĂštes », sont exemptĂ©s d'impĂŽts et dispensĂ©s de servir dans l'armĂ©e. Solon, pĂšre de la premiĂšre Constitution Solon met par Ă©crit les principes de gouvernement de la citĂ©. L'ensemble de ces principes dessine une Constitution dont le texte est gravĂ© dans le marbre. Il reprend les institutions anciennes en les amendant sensiblement. - L'assemblĂ©e de l'Ecclesia L'ensemble des citoyens est appelĂ© Ă  se rĂ©unir au moins quatre fois par mois sur la colline du Pnyx. Il forme l'EcclĂ©sia assemblĂ©e en grec, un mot que nous retrouvons dans ecclĂ©siastique et... Église. L'assemblĂ©e dĂ©bat et vote Ă  main levĂ©e les lois et les dĂ©clarations de guerre. Tous les ans, elle Ă©lit les stratĂšges ainsi que les neuf archontes en charge du gouvernement de la citĂ©. Elle tire aussi au sort les magistrats parmi des volontaires de la classe la plus riche le volontariat limite le risque d'incompĂ©tence. Cette prĂ©rogative est enlevĂ©e par Solon Ă  l'ArĂ©opage, vieille assemblĂ©e oligarchique, principalement composĂ©e des anciens archontes. - Le tribunal de l'HĂ©liĂ©e L'EcclĂ©sia tire Ă©galement au sort parmi l'ensemble des citoyens, y compris les plus pauvres, les membres du nouveau tribunal populaire mis en place par Solon l'HĂ©liĂ©e. Il traite en appel les dĂ©cisions des tribunaux aristocratiques, ce qui limite l'arbitraire de ceux-ci. La Constitution de Solon, bien que gĂ©nĂ©reuse, intelligente et Ă©quilibrĂ©e, mĂ©contente beaucoup de monde. Il est vrai qu'elle laisse de cĂŽtĂ© l'immense majoritĂ© de la population athĂ©nienne citoyens pauvres, Ă©trangers mĂ©tĂšques et esclaves, sans parler des femmes, interdites d'expression publique et soumises Ă  leur pĂšre ou mari. Passage obligĂ© par la tyrannie Comme dans les autres citĂ©s grecques, quand un lĂ©gislateur n'arrive pas Ă  convaincre les citoyens de l'utilitĂ© de ses rĂ©formes et que la guerre civile menace de revenir, un tyran s'empare de tous les pouvoirs. Le mot tyran vient du grec turannos qui signifie maĂźtre ». C'est ainsi qu'Ă  AthĂšnes, le tyran Pisistrate poursuit l'oeuvre du grand lĂ©gislateur Solon. Il tranche les conflits en faveur du peuple. Il impose le partage des terres. Il permet aux habitants les plus pauvres d'ĂȘtre mieux Ă©coutĂ©s dans l'assemblĂ©e. Tyran de 535 Ă  528 av. il ne laisse que de bons souvenirs ou presque aux AthĂ©niens. Mais ses fils Hipparque et Hippias, qui lui succĂšdent, montrent moins d'habiletĂ© et plus de cruautĂ© que leur pĂšre. Hipparque est tuĂ© au cours d'une rixe en 514 av. et son frĂšre est chassĂ© du pouvoir par ClisthĂšne, chef du parti populaire, quatre ans plus tard, Ă  la faveur d'un soulĂšvement populaire. L'aristocrate ClisthĂšne consolide la dĂ©mocratie ClisthĂšne est issu de l'illustre famille des AlcmĂ©onides et petit-fils du tyran de la citĂ© de Sicyone. Cet aristocrate ne va pas moins remodeler la Constitution de Solon et instaurer enfin Ă  AthĂšnes, en quatre ans, de 507 Ă  501 av. une dĂ©mocratie pleine et entiĂšre, la premiĂšre en son genre Ă  ce dĂ©tail prĂšs que n'y ont accĂšs qu'une minoritĂ© des habitants, Ă  l'exclusion des esclaves et des mĂ©tĂšques - immigrĂ©s et affranchis. Pour saper la puissance de l'aristocratie, ClisthĂšne a l'idĂ©e de diviser AthĂšnes et sa rĂ©gion, l'Attique, en une centaine de circonscriptions territoriales, les dĂšmes. Puis, aux quatre tribus anciennes, il en substitue dix nouvelles, les phylai, chacune Ă©tant constituĂ©e de trois rĂ©gions ou trytties, non contigĂŒes, l'une dans la ville d'AthĂšnes proprement dite, l'autre dans l'intĂ©rieur des terres, la troisiĂšme sur la cĂŽte. Les citoyens de toutes les couches sociales et de toutes les parties de la citĂ© ville, intĂ©rieur des terres, cĂŽte sont ainsi reprĂ©sentĂ©s dans chaque tribu et doivent apprendre Ă  vivre et travailler ensemble. Fabienne ManiĂšre PubliĂ© ou mis Ă  jour le 2022-02-02 145240

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INSTAURATION DE LA DÉMOCRATIE À ATHÈNES AprĂšs le dĂ©part d'AthĂšnes du tyran Hippias, second fils de Pisistrate, en — 510, les rĂ©formes radicales proposĂ©es par ClisthĂšne, membre de la famille aristocratique des AlcmĂ©onides, mais chef du parti progressiste, sont adoptĂ©es. À l'ancienne structure clanique de la [
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Pourtoute cette partie, nous nous rĂ©fĂ©rons Ă  l’ouvrage d’ Annie Schnapp-Gourbeillon, Aux origines de la GrĂšce (XIIIĂšme-VIIIĂšme siĂšcles avant notre Ăšre), la genĂšse du politique, Les Belles-Lettres, 2002, 426 p. Voir bibliographie. Selon la tradition, la civilisation mycĂ©nienne se serait effondrĂ©e d’un coup, victime d’invasions doriennes qui auraient tout dĂ©truit sur leur
Lutte des partis aprĂšs la promulgation des lois de Solon. - Tyrannie de Pisistrate et de ses fils. - Affranchissement d'AthĂšnes. - ClisthĂšne achĂšve de constituer le gouvernement dĂ©mocratique. La constitution de Solon Ă©tait une transaction offerte Ă  tous les partis. Mais, comme le dit Solon lui-mĂȘme dans un distique que Plutarque nous a conservĂ© Le plus difficile, en pareille matiĂšre, c'est de contenter tout le monde[1]. Chacun voulait interprĂ©ter les lois nouvelles selon ses passions et ses intĂ©rĂȘts. Pendant l'absence du lĂ©gislateur, qui avait cru rendre son Ɠuvre plus sacrĂ©e en s'Ă©loignant de son pays, les anciens partis se reformĂšrent. La Plaine, le Rivage et la Montagne Ă©taient en prĂ©sence, tout prĂȘts Ă  recommencer le combat. La Plaine, dont le chef Ă©tait un certain Lycurgue, Ă©tait le parti des Eupatrides, dont Solon avait bien restreint les privilĂšges. La Montagne, dont Pisistrate Ă©tait le chef, c'Ă©taient les pauvres, les thĂštes exclus des magistratures, mais maĂźtres, par leur nombre, des Ă©lections et des jugements ; ils accusaient Solon d'avoir constituĂ© l'aristocratie en paraissant la rĂ©duire. Le Rivage ou les Paraliens, dirigĂ©s par MĂ©gaclĂšs, de la race des AlcmƓonides, formĂšrent un parti intermĂ©diaire, une sorte de bourgeoisie athĂ©nienne. C'Ă©taient eux qui avaient acceptĂ© avec le plus de confiance les lois conciliatrices de Solon. Quant aux deux partis extrĂȘmes, ils regrettaient amĂšrement ce qu'ils avaient sacrifiĂ© de leurs prĂ©tentions, et ils s'imaginaient que, aprĂšs une lutte nouvelle, ils obtiendraient des conditions plus favorables. Quand Solon revint Ă  AthĂšnes, il fut reçu partout avec honneur et respect ; mais il s'aperçut avec douleur qu'une rĂ©volution Ă©tait imminente. Plus de trente ans s'Ă©taient Ă©coulĂ©s depuis son archontat, et il ne se sentait plus la force d'affronter les orages de la place publique. Il essaya, par des entretiens particuliers, de rapprocher les chefs des diffĂ©rents partis ; mais tous ses efforts Ă©chouĂšrent. Les Montagnards firent Ă  AthĂšnes ce qu'avait fait la populace dans un grand nombre de villes grecques pour humilier l'aristocratie, ils se donnĂšrent un tyran. Presque tous les tyrans, dit Aristote[2], sont d'anciens dĂ©magogues, qui ont gagnĂ© la confiance du peuple en attaquant les principaux citoyens. On sait comment Pisistrate se fit donner des gardes, et s'empara de l'Acropole 561. Les riches avaient pris la fuite ; MĂ©gadĂšs lui-mĂȘme avait quittĂ© la ville. Les modĂ©rĂ©s, privĂ©s de leur chef, avaient perdu tout courage ; Solon essaya de les ranimer. Tout vieux qu'il Ă©tait, il se traĂźna sur la place publique ; il parla aux citoyens qui s'y trouvaient, leur reprochant leur folie, leur lĂąchetĂ©, et les engageant Ă  ne pas laisser pĂ©rir leur libertĂ©. Sans doute, dit-il, il aurait Ă©tĂ© plus facile de prĂ©venir la rĂ©volution ; mais puisque la tyrannie est Ă©tablie, il vous sera plus glorieux de l'anĂ©antir. Ces paroles ne trouvant pas d'Ă©chos et personne n'Ă©tant prĂȘt Ă  agir, Solon rentra dans sa maison ; il prit ses armes, et les jetant devant sa porte Pour moi, dit-il[3], j'ai fait tout ce qui Ă©tait en mon pouvoir pour dĂ©fendre les lois et la libertĂ© de mon pays. Depuis ce moment, Solon vĂ©cut dans la retraite, et ne se mĂȘla plus du gouvernement. Pisistrate n'Ă©tait point un tyran vulgaire c'Ă©tait un homme d'une habiletĂ© et d'une prudence consommĂ©es. Il avait de grandes qualitĂ©s, et savait se donner l'apparence de celles qu'il n'avait pas. Il affectait surtout le dĂ©sintĂ©ressement et un profond amour du peuple. Il avait, dit Plutarque, la parole douce et aimable ; il se montrait secourable envers les pauvres, et modĂ©rĂ© mĂȘme envers ses ennemis. Loin de faire un crime Ă  Solon de son opposition, il l'entoura de toutes sortes d'honneurs, et le consulta mĂȘme sur plusieurs affaires importantes. Il avait d'ailleurs maintenu les lois de Solon, et ĂŻl affectait de les observer exactement. CitĂ© un jour devant l'ArĂ©opage pour cause de meurtre, il se prĂ©senta, comme un simple citoyen, pour rĂ©pondre aux charges portĂ©es contre lui ; mais l'accusateur abandonna la poursuite[4] Pisistrate fit aussi rendre quelques lois nouvelles, entre autres celle qui ordonnait que tout citoyen mutilĂ© Ă  la guerre Mt entretenu aux frais de l'État. Il parait que Solon avait dĂ©jĂ  fait adopter une mesure pareille au profit d'un certain Thersippe ; Pisistrate fit une loi gĂ©nĂ©rale de ce qui n'avait Ă©tĂ© jusque-lĂ  qu'une faveur particuliĂšre. La tyrannie de Pisistrate fut, comme le remarque Aristote, une des plus longues dont l'histoire grecque ait fait mention ; mais elle ne fut point continue. Pisistrate fut forcĂ© de prendre deux fois la fuite, et, en trente-trois ans, il n'en rĂ©gna rĂ©ellement que dix-sept. Ce fut le chef des Paraliens, MĂ©gaclĂšs, qui fut le principal auteur de ces rĂ©volutions successives. En prĂȘtant son appui tantĂŽt Ă  la Plaine, tantĂŽt Ă  la Montagne, il renversa, rĂ©tablit et renversa de nouveau Pisistrate. Mais celui-ci, aprĂšs dix ans d'exil dans Pile d'EubĂ©e, parvint Ă  rentrer dans AthĂšnes sans le secours de MĂ©gaclĂšs, et, cette fois, il Ă©tablit son pouvoir sur une base plus solide. Il fit venir des troupes Ă©trangĂšres de plusieurs pays voisins, et principalement de la Thrace. Il se fit livrer en otage les enfants de ceux de ses principaux adversaires qui n'avaient pas pris la fuite, et il les envoya dans l'Ăźle de Naxos. Il dĂ©sarma les AthĂ©niens, non par la force, mais par la ruse, et il fit dĂ©poser les armes dans le temple d'Aglaure[5]. Si l'on en croit ThĂ©ophraste, ce fut Pisistrate, et non Solon, qui renouvela la loi de Dracon contre les oisifs[6]. Il obligea ceux qui n'avaient point de profession dans la ville Ă  aller demeurer Ă  la campagne pour y travailler, et il leur donna un vĂȘtement particulier qu'ils ne devaient jamais quitter. Il exigea que ceux qui possĂ©daient des terres allassent les habiter et les cultiver eux-mĂȘmes. Lorsqu'il en rencontrait d'oisifs sur la place publique, il leur demandait pour quoi ils restaient ainsi Ă  ne rien faire ; s'ils manquaient de semences, il leur permettait d'en prendre dans ses greniers[7]. Le sol de l'Attique Ă©tait aride et pierreux Pisistrate encouragea, par toute sorte de moyens, la plantation des arbres et surtout celle des oliviers, qui devinrent plus tard une des richesses du pays. Il y avait Ă  AthĂšnes une loi dont parle DĂ©mosthĂšne, et qui dĂ©fendait aux particuliers d'arracher plus de deux oliviers par an sur leurs terres[8]. Les historiens anciens ne nous ont point dit Ă  quelle Ă©poque fut rendue cette loi ; mais il est trĂšs-probable, comme l'a conjecturĂ© un critique moderne[9], qu'elle datait du temps de Pisistrate. Les guerres qui ont eu lieu pendant cette pĂ©riode eurent pour rĂ©sultat de dĂ©barrasser AthĂšnes d'une population surabondante, et d'Ă©tablir dans les pays conquis des colonies en faveur des pauvres. Tel fut l'objet de la conquĂȘte de SigĂ©e, dans la Troade. Pisistrate s'en Ă©tait emparĂ© dĂšs le commencement de son premier rĂšgne, et il y avait Ă©tabli pour tyran son fils naturel, HĂ©gĂ©sistrate[10]. Plus tard, il reprit Salamine, que les AthĂ©niens avaient perdue au milieu de leurs querelles politiques. Il se rendit maĂźtre de DĂ©los, qu'il purifia suivant l'ordre des oracles, en faisant exhumer tous les corps qu'on avait enterrĂ©s dans les environs du temple. Il soumit aussi l'Ăźle de Naxos, oĂč il aida Lygdamis Ă  dĂ©truire une oligarchie oppressive[11]. Ce fut Ă  la mĂȘme Ă©poque que Miltiade, fils de CypsĂ©lus, s'empara de la ChersonĂšse de Thrace. DiogĂšne de LaĂ«rte attribue Ă  Solon la premiĂšre idĂ©e de cette conquĂȘte[12]. C'Ă©tait, en effet, un pays qui convenait beaucoup aux AthĂ©niens, parce qu'il leur ouvrait la Propontide et le Pont-Euxin, et parce qu'il leur fournissait en abondance les grains dont ils avaient besoin. Quelques reproches qu'on puisse faire Ă  Pisistrate quant Ă  l'origine de son pouvoir, on ne peut nier que la plupart de ses actes n'aient Ă©tĂ© marquĂ©s au coin de l'intĂ©rĂȘt populaire, et qu'il n'ait Ă©tĂ©, suivant l'expression attribuĂ©e par DiogĂšne de LaĂ«rte Ă  Solon lui-mĂȘme, le meilleur de tous les tyrans. Les auteurs anciens citent de lui plusieurs traits remarquables de clĂ©mence et de gĂ©nĂ©rositĂ©. Ses jardins Ă©taient ouverts Ă  tous les citoyens et chacun pouvait y cueillir ce qu'il voulait exemple d'hospitalitĂ© suivi plus tard par les chefs du parti aristocratique. Allen et Suidas disent que ce fut Pisistrate qui rassembla le premier les poĂ©sies d'HomĂšre, et qui les fit mettre dans l'ordre oĂč elles nous ont Ă©tĂ© transmises[13]. Il fonda Ă  AthĂšnes la premiĂšre bibliothĂšque dont il soit fait mention dans l'histoire de la GrĂšce[14]. Il dota la ville de plusieurs monuments publics, tels que le LycĂ©e, la fontaine EnnĂ©acrounos, et le temple d'Apollon Pythien[15]. AprĂšs la mort de Pisistrate 528, ses enfants hĂ©ritĂšrent de la tyrannie ; mais les anciens n'Ă©taient pas d'accord sur celui qui lui succĂ©da. Thucydide dit que ce ne fut point Hipparque, comme la plupart le pensent, mais Hippias, fils aĂźnĂ© de Pisistrate, qui s'empara du commandement[16]. HĂ©rodote ne contredit point cette opinion ; car, en parlant du meurtre d'Hipparque, il dit que c'Ă©tait le frĂšre du tyran Hippias. Cependant Hippias ne faisait rien sans consulter ses frĂšres, particuliĂšrement Hipparque, qui eut toute sa vie une grande influence sur le gouvernement. Thucydide lui-mĂȘme n'en disconvient pas ; car il dit qu'Hipparque ne voulait pas que sa puissance eĂ»t rien de blessant pour le peuple, et qu'il gouvernait sans exciter la haine. Ces tyrans, continue l'historien, affectĂšrent longtemps la sagesse et la vertu. Contents de lever sur les AthĂ©niens le vingtiĂšme des revenus, ils embellissaient la ville, dirigeaient la guerre, et prĂ©sidaient aux sacrifices. Du reste, la rĂ©publique conservait ses lois anciennes ; seulement la famille de Pisistrate avait soin de placer quelqu'un des siens dans les charges. Ce passage confirme ce que nous avons dit plus haut, que les magistratures Ă©taient Ă©lectives Ă  cette Ă©poque ; car si le sort en eĂ»t disposĂ©, les tyrans n'auraient pas pu rĂ©server certaines places pour leur famille. Un fils d'Hippias, qui portait le nom de son aĂŻeul Pisistrate, Ă©leva, pendant qu'il Ă©tait archonte, l'autel des douze dieux dans l'Agora, et celui d'Apollon dans l'enceinte d'Apollon Pythien. Dans la suite, quand le peuple eut remplacĂ©, par un plus grand autel, celui qui Ă©tait dans l'Agora, l'inscription disparut ; mais celle de l'autel d'Apollon subsistait encore au temps de Thucydide, quoique les caractĂšres en fussent presque effacĂ©s. Hipparque laissait Ă  son frĂšre aĂźnĂ© les principaux soins du gouvernement. Il paraissait surtout prĂ©occupĂ© de continuer l'Ɠuvre paternelle en ce qui concernait la civilisation athĂ©nienne. Ce fut lui qui Ă©tablit l'usage de chanter les vers d'HomĂšre aux PanathĂ©nĂ©es. Il envoya vers AnacrĂ©on de TĂ©os un navire Ă  cinquante rames, qui ramena le poĂšte Ă  AthĂšnes. Il avait toujours auprĂšs de lui Simonide de CĂ©os, qu'il comblait d'honneurs et de prĂ©sents. Il s'efforça de rĂ©pandre parmi les AthĂ©niens le goĂ»t des lettres, et, pour propager l'instruction jusque dans les derniers rangs du peuple, il fit placer, dans les principales rues d'AthĂšnes et mĂȘme dans les bourgs, des colonnes en forme d'hermĂšs, sur lesquelles il fit graver des sentences que Platon nous a conservĂ©es. Sur l'une on lisait Marche toujours dans la voie de la justice ; sur l'autre Sois fidĂšle Ă  l'amitiĂ©[17]. Le disciple de Socrate, enclin par la nature de son gĂ©nie Ă  idĂ©aliser comme un poĂšte, va jusqu'Ă  dire que cette pĂ©riode de tyrannie fut l'Ăąge d'or des' AthĂ©niens, et peut ĂȘtre comparĂ©e au rĂšgne de Saturne. Mais, dans un pays accoutumĂ© Ă  la libertĂ©, le bien mĂȘme que produit le despotisme ne suffit point pour le faire absoudre. AprĂšs un rĂšgne de dix-huit ans, les Pisistratides furent renversĂ©s. L'assassinat d'Hipparque, par Harmodius et Aristogiton, est antĂ©rieur de deux ans Ă  la chute d'Hippias. Thucydide, qui avait approfondi avec beaucoup de soin cette partie de l'histoire athĂ©nienne, ne voit, dans cet attentat, qu'une querelle particuliĂšre, dont le motif Ă©tait honteux[18]. La tradition populaire attribua plus tard Ă  l'enthousiasme de la libertĂ© ce qui Ă©tait l'effet d'une vengeance personnelle. Les meurtriers d'Hipparque furent transformĂ©s en hĂ©ros fondateurs de l'isonomie. Mais ce qui prouve, selon Thucydide, qu'Harmodius et Aristogiton n'avaient voulu frapper qu'un seul homme, c'est qu'Hippias a continuĂ© de rĂ©gner aprĂšs la mort de son frĂšre. Jusque-lĂ  doux et modĂ©rĂ©, il devint cruel et soupçonneux. Il fit mourir un grand nombre de citoyens ; il se livra Ă  toutes sortes d'exactions, spĂ©cula indignement sur la monnaie, et Ă©tablit de nouveaux impĂŽts. La tyrannie devenait tous les jours plus pesante mais les AthĂ©niens Ă©taient impuissants Ă  s'en affranchir. Les AlcmĂŠonides et les autres bannis avaient fait de vains efforts pour rentrer dans leur patrie en lui rendant la libertĂ©. Ils s'Ă©taient emparĂ©s de Lipsydrion, petite place de l'Attique, au-dessus de PĂŠonia ; mais ils n'avaient pu s'y maintenir et ils s'Ă©taient retirĂ©s Ă  Delphes. LĂ  ils firent avec les Amphictyons un marchĂ© par lequel ils s'engagĂšrent Ă  reconstruire le temple, qui avait Ă©tĂ© brĂ»lĂ© quelques annĂ©es auparavant. La Pythie, cĂ©dant Ă  leurs conseils, ou plutĂŽt Ă  leurs prĂ©sents, si l'on en croit HĂ©rodote, engagea les LacĂ©dĂ©moniens Ă  rĂ©tablir la libertĂ© athĂ©nienne[19]. Les Doriens de Sparte, qui avaient constituĂ© chez eux une si forte aristocratie, ne voulaient pas laisser s'organiser au dehors des tyrannies qui favorisaient le menu peuple aux dĂ©pens des grands ; ils avaient donc intĂ©rĂȘt Ă  combattre les Pisistratides. La premiĂšre expĂ©dition lacĂ©dĂ©monienne ne rĂ©ussit point Hippias fut vainqueur, grĂące Ă  un renfort de mille cavaliers que lui avait envoyĂ© un tyran de Thessalie, nommĂ© CinĂ©as. Mais les Spartiates firent une seconde expĂ©dition sous le commandement de ClĂ©omĂšne, l'un de leurs rois, et, cette fois, ils furent vainqueurs. La cavalerie thessalienne, qui avait perdu plus de quarante hommes, se retira dans son pays. ClĂ©omĂšne arriva dans la ville avec ceux des AthĂ©niens qui voulaient la libertĂ©, et il assiĂ©gea l'Acropole, oĂč Hippias s'Ă©tait renfermĂ©. HĂ©rodote croit qu'il aurait Ă©tĂ© absolument impossible aux LacĂ©dĂ©moniens de chasser les Pisistratides de cette forteresse, bĂątie par les PĂ©lasges. Aussi, dit-il, ne songeaient-ils pas Ă  rester longtemps devant la place, qui Ă©tait abondamment pourvue de vivres, et, aprĂšs l'avoir tenue assiĂ©gĂ©e pendant quelques jours, ils seraient retournĂ©s Ă  Sparte, s'il n'Ă©tait survenu un incident qui leur donna l'avantage. Les Pisistratides rendirent la citadelle pour sauver leurs enfants, qui Ă©taient tombĂ©s aux mains de leurs ennemis. Ils s'engagĂšrent Ă  sortir de l'Attique dans le dĂ©lai de cinq jours, et ils se retirĂšrent Ă  SigĂ©e, oĂč Pisistrate avait fondĂ© une colonie athĂ©nienne, et de lĂ  Ă  Lampsaque, dont le tyran Ă©tait gendre d'Hippias[20]. Plus tard, ils se rendirent Ă  la cour du roi de Perse, qu'ils excitĂšrent contre la GrĂšce. C'Ă©taient donc les Spartiates, aidĂ©s de quelques bannis, qui avaient dĂ©truit la tyrannie Ă  AthĂšnes 540. Mais quand un peuple intervient dans les affaires de ses voisins, c'est pour tourner Ă  son profit la rĂ©volution qu'il a fait triompher. Les Doriens de Sparte auraient voulu Ă©tablir Ă  AthĂšnes une aristocratie qui leur servit d'instrument. Ils soutenaient Isagoras, chef du parti oligarchique. HĂ©rodote dit qu'Isagoras Ă©tait d'une famille illustre, dans laquelle on offrait des sacrifices Ă  Jupiter Carien ; ce qui semble prouver qu'il Ă©tait originaire de cette partie de l'Asie Mineure oĂč dominaient les Doriens. Mais l'esprit des AthĂ©niens Ă©tait contraire Ă  l'oligarchie ; les lois de Solon s'y opposaient. Il y avait Ă  AthĂšnes un parti dĂ©mocratique qui voulait organiser la victoire Ă  son profit ; et, par ces mots de parti dĂ©mocratique, il ne faut pas entendre ici la classe infime qui avait soutenu la tyrannie, mais les Paraliens, la classe moyenne. La noblesse intelligente se ralliait Ă  ce parti ; ClisthĂšne, de la race des AlcmĂŠonides, en Ă©tait le chef. Il capitula avec les partisans des Pisistratides, en Ă©largissant la base de la dĂ©mocratie de Solon. ClisthĂšne augmenta le nombre des tribus et celui des citoyens. Il porta le nombre des tribus de quatre Ă  dix. Aux anciens noms ioniens, qui semblaient rappeler des castes diverses, il substitua des noms nouveaux, qui appartenaient Ă  des hĂ©ros, soit athĂ©niens, soit Ă©trangers. Il y avait huit noms athĂ©niens CĂ©crops, ÉrecthĂ©e, Pandion, ÆgĂ©e, ƒnĂ©e, Acamas, HippothoĂŒs et Leos. Les deux noms Ă©trangers Ă©taient Ajax de Salamine, dont les descendants s'Ă©taient Ă©tablis dans l'Attique, et Antiochos, l'un dei fils d'Hercule, qui, selon la tradition, avait habitĂ© quelque temps Marathon[21]. C'Ă©tait donc une rĂ©action qui s'opĂ©rait en faveur de l'ancienne race, antĂ©rieure Ă  la conquĂȘte des Éoliens et des Ioniens ; ou plutĂŽt c'Ă©tait une fusion complĂšte entre les races anciennes comme entre les partis nouveaux. ClisthĂšne rĂ©partit dans les tribus les bourgs ou dĂšmes de l'Attique, qui m'avaient Ă©tĂ© exclus jusqu'Ă  cette Ă©poque. HĂ©rodote dit qu'il n'y eut d'abord que cent dĂšmes, dix par tribu ; mais un auteur citĂ© par Strabon porte le nombre de ces dĂšmes Ă  cent soixante-dix ; d'autres disent cent-soixante-quatorze[22]. ClisthĂšne parait avoir conservĂ© les anciennes phratries ; mais elles furent dĂ©sormais isolĂ©es par l'abolition des tribus auxquelles elles se rattachaient ; elles perdirent leur importance politique, et ne servirent plus qu'Ă  constater la descendance lĂ©gitime de leurs membres. C'Ă©tait le dernier coup portĂ© Ă  l'ancienne organisation. Le dĂšme, circonscription territoriale, avait remplacĂ© les antiques agrĂ©gations de familles. C'est, dit Aristote, l'un des secrets des fondateurs de dĂ©mocraties crĂ©er de nouvelles tribus, de nouvelles phratries ; substituer aux sacrifices domestiques des fĂȘtes communes, confondre autant que possible les relations des citoyens entre eux, en rompant toutes les associations antĂ©rieures[23]. Le nombre des citoyens s'accrut en mĂȘme temps que celui des tribus. Pour constituer la dĂ©mocratie, les chefs du peuple, dit encore Aristote, ont soin d'inscrire au rĂŽle civique le plus de gens qu'ils peuvent ; ils n'hĂ©sitent point Ă  comprendre au nombre des citoyens, non-seulement ceux qui mĂ©ritent ce titre par la lĂ©gitimitĂ© de leur naissance, mais jusqu'aux bĂątards et aux Ă©trangers. Tout leur est bon pour former la masse qu'ils dirigent Ă  leur profit. Ce fut ainsi que ClisthĂšne introduisit en foule dans les tribus des Ă©trangers domiciliĂ©s, ce qu'on appelait des mĂ©tĂšques, et mĂȘme des esclaves. Par suite de ces changements, le nombre des sĂ©nateurs, qui n'Ă©tait que de quatre cents sous Solon, fut portĂ© Ă  cinq cents chaque tribu dut en nommer cinquante. En vain Isagoras recourut de nouveau au patronage des LacĂ©dĂ©moniens. Il parvint quelque temps Ă  dominer AthĂšnes ; il bannit ClisthĂšne et ses amis, et substitua au sĂ©nat un conseil aristocratique de trois cents membres ; mais ClisthĂšne rentra bientĂŽt dans la ville avec ses partisans, et la dĂ©mocratie athĂ©nienne fut dĂ©finitivement constituĂ©e[24]. Circonscriptionadministrative en GrĂšce. — Solutions pour Mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. Cliquez sur un mot pour dĂ©couvrir sa dĂ©finition. Solution. Longueur. nome. 4 lettres.
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Lalphabet grec est composĂ© de 24 lettres : 7 voyelles et 17 consonnes. Vous en connaissez dĂ©jĂ  plusieurs utilisĂ©es en sciences, comme π (pi) en gĂ©omĂ©trie, ÎŒ (mu) symbole des microns ou Δ (delta majuscule) pour dĂ©signer une droite. Certaines lettres, particuliĂšrement les majuscules, ressemblent beaucoup Ă  celles de notre alphabet
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Je voudrais aborder ici l’Ɠuvre de CicĂ©ron non pas comme support pour une question particuliĂšre, mais comme un point de dĂ©part, pour essayer de montrer ce qu’un tel corpus documentaire, considĂ©rĂ© dans son ensemble, a de fondamental pour la problĂ©matique du systĂšme judiciaire provincial. 2Le fait judiciaire est abordĂ© sous diffĂ©rents aspects chez CicĂ©ron, qui correspondent Ă  diffĂ©rents pans de son activitĂ© personnelle. Le premier point de vue est celui du spĂ©cialiste de l’administration provinciale aprĂšs avoir Ă©tĂ© questeur en Sicile en 75 av. CicĂ©ron fut dĂ©signĂ© par le sort pour gouverner la Cilicie en tant que proconsul en 51-50. Devenu gouverneur sans aucun enthousiasme, il prit nĂ©anmoins pour modĂšle le proconsulat d’Asie de Q. Mucius Scaevola, en 98-97 av. estimant accomplir sa tĂąche avec diligence et intĂ©gritĂ© – Ă  la diffĂ©rence d’Appius Claudius Pulcher, son prĂ©dĂ©cesseur en Cilicie. Avant d’avoir lui-mĂȘme exercĂ© cette fonction, il avait dĂ©jĂ  adressĂ© Ă  son frĂšre Quintus, proconsul d’Asie en 61-59, deux longues lettres sur les tĂąches et les devoirs d’un bon gouverneur. 3Par ailleurs, en tant qu’avocat, CicĂ©ron fut amenĂ© Ă  poursuivre ou dĂ©fendre des gouverneurs accusĂ©s de concussion Ă  leur sortie de charge. En 70, il fut sollicitĂ© par une dĂ©lĂ©gation des citĂ©s de Sicile pour intenter une action de repetundis contre VerrĂšs, qui avait gouvernĂ© cette province entre 73 et 71. En 59, il dĂ©fendit L. Valerius Flaccus, accusĂ© devant une quaestio de repetundis aprĂšs son proconsulat d’Asie de 62. Dans les discours Sur les provinces consulaires et Contre Pison, CicĂ©ron, qui cherche Ă  atteindre CĂ©sar, dĂ©nonce les agissements de L. Calpurnius Piso, beau-pĂšre de CĂ©sar, dotĂ© de pouvoirs exceptionnels en 58 pour exercer un proconsulat de MacĂ©doine Ă©tendu Ă  toute la zone des Balkans. 4Enfin, la rĂ©ussite professionnelle et politique de CicĂ©ron lui permit, en dĂ©pit de son statut d’homo nouus, de se constituer un rĂ©seau important d’amitiĂ© et de clientĂšle, notamment parmi les negotiatores des provinces orientales. Cette position lui imposait de recommander leurs intĂ©rĂȘts judiciaires auprĂšs des gouverneurs. 5La richesse de la carriĂšre et la variĂ©tĂ© des relations de CicĂ©ron expliquent la diversitĂ© gĂ©ographique des informations dont nous disposons elles concernent la Sicile, l’Asie, la Cilicie, mais aussi la MacĂ©doine et la province d’AchaĂŻe en formation dans les annĂ©es 40 av. En revanche, CicĂ©ron est pour ainsi dire muet sur les provinces occidentales. En tenant compte de ces particularitĂ©s, il est possible de dresser un tableau composite de l’organisation judiciaire au milieu du Ier siĂšcle av. valable au moins pour les provinces hellĂ©nophones – y compris la Sicile – dont la caractĂ©ristique commune Ă©tait l’implantation ancienne du modĂšle civique. Ce tableau s’organise Ă  trois Ă©chelons, qui rendent compte des diffĂ©rents degrĂ©s de lecture possible des textes de CicĂ©ron. À l’échelon supĂ©rieur, celui de l’idĂ©ologie qui justifie le dĂ©veloppement des provinces romaines, CicĂ©ron rend possible l’étude des critĂšres du partage des compĂ©tences entre la juridiction romaine et les juridictions locales qui persistaient. À l’échelon intermĂ©diaire, celui des gouverneurs, il renseigne sur le fonctionnement pratique de la juridiction provinciale, sur les procĂ©dures employĂ©es et sur son organisation territoriale. À l’échelon infĂ©rieur, celui des justiciables, il fait connaĂźtre les aspirations et le comportement des usagers ordinaires de cette juridiction. 2 À ce sujet, voir les remarques de Burton G. P., The Roman Imperial State 14-235 Evidenc ... 6Faut-il encore le rappeler ? Le travail de CicĂ©ron n’est pas celui d’un historien et ne prĂ©tend pas en avoir l’objectivitĂ© il sert les intĂ©rĂȘts d’un parti ou d’une cause, que ce soit celle de ses clients, de ses amis ou la sienne propre. Il prĂ©sente toutefois l’insigne avantage de fournir un contrepoint aux documents Ă©manant des citĂ©s, qui prĂ©dominent dans la documentation Ă©pigraphique des provinces hellĂ©nophones. La perspective d’un reprĂ©sentant du pouvoir diffĂšre nĂ©cessairement de celle des administrĂ©s. Par ailleurs, la libertĂ© de ton de sa correspondance comme de ces discours fait apparaĂźtre des problĂšmes gĂ©nĂ©ralement sous-reprĂ©sentĂ©s dans la documentation civique, comme les conflits avec les gouverneurs de province. Les citĂ©s, comme on le sait, pratiquaient une politique sĂ©lective en matiĂšre de publicitĂ© des documents officiels, en particulier pour tout ce qui se rapportait Ă  la correspondance avec les autoritĂ©s romaines2. Les principes directeurs de la juridiction provinciale 7Rome ne revendiqua jamais le monopole de la juridiction dans les espaces passĂ©s sous son autoritĂ©. À cet Ă©gard, l’une des tĂąches essentielles des autoritĂ©s romaines, dans le cadre de la formation des provinces au IIe puis au Ier siĂšcle av. consista Ă  dĂ©finir les critĂšres de rĂ©partition des compĂ©tences judiciaires entre la juridiction du gouverneur, nouvellement instituĂ©e, et celle des tribunaux civiques qui continuaient d’exister. Sur ce point, la source essentielle Ă©mane des Verrines, au paragraphe 32 du rĂ©quisitoire sur La prĂ©ture de Sicile, deuxiĂšme discours de la seconde action contre VerrĂšs. PrĂ©vu pour une action qui n’eut jamais lieu, VerrĂšs ayant pris la fuite dĂšs la fin de la premiĂšre en aoĂ»t 70, ce discours fut publiĂ© par CicĂ©ron sans jamais avoir Ă©tĂ© prononcĂ© devant la quaestio de repetundis. 3 Sur les clauses judiciaires de la lex Rupilia, voir Mellano L. D., Sui rapporti tra governatore pr ... 8Dans le passage qui nous intĂ©resse, l’auteur rapporte le rĂ©gime de rĂšglement des litiges survenus dans la province de Sicile tel qu’il se trouvait dĂ©fini par la lex Rupilia depuis 132 av. espĂ©rant montrer que VerrĂšs en avait systĂ©matiquement violĂ© la lettre et l’esprit au cours de sa prĂ©ture. CicĂ©ron, pour sa part, n’avait guĂšre de raison de dĂ©former ou tronquer le contenu mĂȘme de la loi. Au demeurant, l’historicitĂ© de ces clauses n’est pas remise en cause3. 4 Sur La notion de lex provinciae, voir dans le mĂȘme volume la contribution de M. Coudry et F. Kirbi ... 9La lex Rupilia n’était pas au sens propre une lex rogata Populi Romani, mais un dĂ©cret pris par le consul P. Rupilius, sur consultation d’une commission de dix dĂ©lĂ©guĂ©s sĂ©natoriaux. La longĂ©vitĂ© et l’autoritĂ© de ce rĂšglement lui valaient pourtant, au dire de CicĂ©ron, d’ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une loi par les Siciliens. Servant de lex prouinciae Ă  la Sicile, elle instituait un systĂšme de relations administratives et juridiques entre les communautĂ©s qui composaient la province et les autoritĂ©s romaines, ainsi peut-ĂȘtre qu’un certain nombre de rĂšgles communes pour leur organisation politique interne4. 5 En 2Verr., II, 68, CicĂ©ron aborde les enquĂȘtes judiciaires sur des faits entraĂźnant la peine cap ... 10Les clauses rapportĂ©es par CicĂ©ron concernent implicitement les affaires civiles et pĂ©nales, Ă  l’exclusion des affaires capitales qui font l’objet d’un traitement spĂ©cifique dans la suite du discours5. Toutes sont gouvernĂ©es par un principe unique c’est le statut juridique personnel des parties en litige, plutĂŽt que la qualification des causes, qui constitue le critĂšre discriminant dans la rĂ©partition des procĂšs entre les diffĂ©rentes instances judiciaires de la province. Lorsqu’un Sicilien agissait en justice contre un concitoyen, l’affaire Ă©tait tranchĂ©e par les tribunaux de la citĂ©, conformĂ©ment au droit local Siculi hoc iure sunt ut quod ciuis cum ciue agat, domi certet suis legibus. Lorsqu’un Sicilien agissait avec un Sicilien d’une autre citĂ©, le gouverneur tirait au sort des juges pĂ©rĂ©grins quod Siculus cum Siculo non eiusdem ciuitatis, ut de eo praetor iudices sortiatur. Lorsqu’un diffĂ©rend opposait un particulier Ă  une citĂ©, c’est le Conseil d’une citĂ© tierce qui Ă©tait dĂ©signĂ© quod priuatus a populo petit aut populus a priuato, senatus ex aliqua ciuitate qui iudicet datur. Les juges siciliens Ă©taient encore qualifiĂ©s lorsqu’un Sicilien Ă©tait mis en cause par un Romain quod ciuis Romanus a Siculo petit, Siculus iudex. À l’inverse, les juges romains Ă©taient seuls qualifiĂ©s pour connaĂźtre d’une affaire intentĂ©e par un Sicilien contre un Romain quod Siculus a ciue Romano, ciuis Romanus datur. Ils intervenaient encore dans toutes les autres affaires, y compris celles qui opposaient des citoyens romains entre eux. 11Dans tous les cas, l’accusĂ© ou le dĂ©fendeur avait la garantie d’ĂȘtre jugĂ© par un tribunal et des juges de son appartenance civique et selon le droit qui lui correspondait. CicĂ©ron nous fait connaĂźtre ce qui constitua la ligne directrice du partage des compĂ©tences entre tribunaux romains et tribunaux grecs Ă  l’époque rĂ©publicaine les citoyens romains Ă©taient jugĂ©s par des juges romains et selon le ius ciuile, les pĂ©rĂ©grins par des juges pĂ©rĂ©grins, et selon les droits locaux. 6 CicĂ©ron, Att., VI 1, 15. Voir infra. 7 La lex Rupilia a servi de point d’ancrage pour interprĂ©ter les dĂ©crets de la citĂ© libre de Colopho ... 12L’énoncĂ© des clauses judiciaires de la lex Rupilia par CicĂ©ron reprĂ©sente un tĂ©moignage unique en son genre, de par son caractĂšre positif et systĂ©matique. Il a servi et sert encore de pierre de touche pour interprĂ©ter tous les rĂšglements d’époque rĂ©publicaine dont l’une des clauses au moins visait Ă  assurer la rĂ©partition entre diffĂ©rentes juridictions des litiges opposant des citoyens romains Ă  des pĂ©rĂ©grins – et cela quelle que soit la nature du rĂšglement et le statut du territoire concernĂ© lex provinciae, Ă©dit provincial6, sĂ©natus-consulte Ă  destination d’une citĂ© libre7 ou traitĂ© d’alliance avec un État. 8 P. SchĂžyen I 25, 2005, Ă©ditĂ© par Mitchell S. 9 Cette distinction se retrouve notamment dans le quatriĂšme Ă©dit d’Auguste Ă  CyrĂšne Oliver J. H., G ... 13L’exemple du traitĂ© romano-lycien de 46 av. est probablement le plus significatif8. Les clauses judiciaires rĂ©glementant les procĂšs entre les ressortissants des deux partis alliĂ©s sur le sol lycien traitent sĂ©parĂ©ment des affaires capitales et du reste des affaires pĂ©nales et civiles, selon une distinction habituelle aux rĂšglements officiels romains9. La clause du traitĂ© sur les affaires non capitales l. 37-43 est strictement parallĂšle Ă  celle de la lex Rupilia sur les affaires entre citoyens romains et Siciliens. 14En Sicile, le citoyen romain qui poursuit un Sicilien passera devant un juge sicilien quod ciuis Romanus a Siculo petit, Siculus iudex. En Lycie, la proposition formulĂ©e en grec est Ă©quivalente ጐᜰΜ Ύέ Îč πΔρ᜶ ጑έρΜ Ï€ÏÎ±ÎłÎŒÎŹÎœ áżŹÎŒÎ±áż–Îż ÎŒÎ”ÎŹ ΛυÎșÎŻÎżÏ… ÎŒÎ”Î±Ï€ÎżÏÎ”ÏÎ·Î±Îč Îșα Îżáœș ΛυÎșÎŻÎœ ÎœÎŒÎżÏ… ጐΜ ΛυÎșÎŻáŸł ÎșρΔÎčΜέΞ, áŒ€Î»Î»Î±Ï‡áż‡ ÎŽáœČ Όᜎ ÎșρΔÎčΜέΞ. En ce qui concerne les autres affaires, si un Romain poursuit un Lycien, il passera en jugement d’aprĂšs les lois lyciennes, en Lycie, et nulle part ailleurs. » Dans le cas inverse, le Sicilien qui poursuit un Romain passera devant un juge romain quod Siculus a ciue Romano, ciuis Romanus datur. Le traitĂ© romano-lycien adopte la formulation suivante ጐᜰΜ ÎŽáœČ ΛύÎșÎčÎż παρᜰ áżŹÎŒÎ±ÎŻÎżÏ… ÎŒÎ”Î±Ï€ÎżÏÎ”ÏÎ·Î±Îč, ᜃ ጂΜ ጂρχΜ ጀ Î±ÎœÎŹÏÏ‡Îœ Ï…ÎłÏ‡ÎŹÎœáżƒ ÎŽÎčÎșαÎčÎżÎŽÎżÎœ πρ᜞ ᜃΜ ጂΜ αύΜ Ï€ÏÎżÎ­Î»ÎžÎčΜ ÎżáŒ± ጀΌϕÎčÎČÎ·ÎżáżŠÎœÎ” Îżáœ—Îż Î±áœÎżáż– ÎŽÎčÎșαÎčοΎοΔίÎč ÎșρÎčÎźÏÎčÎżÎœ υΜÎčαΜέ. Si, Ă  l’inverse, un Lycien intente une poursuite contre un Romain, tout magistrat ou promagistrat investi d’une compĂ©tence judiciaire auquel s’adresseront les parties en litige devra leur rendre justice et rĂ©unir un tribunal. » 10 Voir, en ce sens, Ferrary Bull. 2006, 143 ; Sanchez P., La convention judiciaire dans le ... 11 L’assurance en est donnĂ©e par le sĂ©natus-consulte de Asclepiade de 78 av. oĂč ce verbe est e ... 15Ici, le verbe ÎŒÎ”Î±Ï€ÎżÏÎ”ÏÎ”ÎžÎ±Îč suivi de la prĂ©position ÎŒÎ”ÎŹ ou Ï€Î±ÏÎŹ a le sens d’ intenter une poursuite contre quelqu’un10 ». Il est la traduction littĂ©rale du latin petere ab11. La seule diffĂ©rence tient au fait que la Lycie Ă©tait un État alliĂ© et non une province. Par consĂ©quent, les plaignants ne pouvaient s’adresser qu’aux gouverneurs des provinces voisines de Cilicie ou d’Asie. Le passage de CicĂ©ron garantit ainsi l’interprĂ©tation de cette clause, indĂ©pendamment du statut des rĂ©gions concernĂ©es en Sicile comme en Lycie, le dĂ©fendeur romain ou pĂ©rĂ©grin avait la garantie de passer en jugement devant un tribunal de sa condition. Fonctionnement et organisation pratique de la justice provinciale 16L’étude des procĂ©dures appliquĂ©es est particuliĂšrement tributaire des Verrines. Le discours sur La prĂ©ture de Sicile indique sans Ă©quivoque qu’en matiĂšre civile, le gouverneur pouvait procĂ©der Ă  la iudicis datio, qui rendait possible l’application de la procĂ©dure formulaire Ă  l’échelon provincial. Dans un rĂŽle analogue Ă  celui des prĂ©teurs Ă  Rome, le promagistrat n’intervenait que dans la phase in iure, auditionnant les parties avant d’émettre une formula Ă  destination d’un juge ou d’une commission de recuperatores. 12 CicĂ©ron, 2Verr., II, 35-52 ; 53-61. Au cours de son procĂšs, HĂ©raclius fit observer qu’en vertu de ... 13 Voir Ă  ce sujet l’analyse de Maganzani L., op. cit., qui estime que ces procĂšs eurent lieu selon l ... 17La lex Rupilia Ă©voquĂ©e plus haut rend bien compte de ce dispositif le gouverneur, en Sicile, n’était pas juge lui-mĂȘme, mais se bornait Ă  dĂ©signer des juges aprĂšs audition des parties. En thĂ©orie, seules Ă©chappaient Ă  ce schĂ©ma les affaires entre Siciliens pĂ©rĂ©grins d’une mĂȘme citĂ©, qui ne relevaient pas de son action et n’étaient vraisemblablement pas couvertes par les dispositions de son Ă©dit. En pratique, il arrivait aussi que des affaires de ce genre fussent soumises Ă  la procĂ©dure romaine, lorsque l’initiateur de l’action prĂ©fĂ©rait solliciter le gouverneur plutĂŽt que de s’appuyer sur l’autonomie des tribunaux locaux. La preuve en est donnĂ©e par les cas d’HĂ©raclius de Syracuse et d’ÉpicratĂšs de Bidis Ă©voquĂ©s par CicĂ©ron parce qu’une forme de petitio hereditatis Ă©tait intentĂ©e contre eux par les administrateurs des palestres, leurs propres concitoyens, ces procĂšs relevaient statutairement des tribunaux et du droit de ces citĂ©s12. Or ils furent jugĂ©s l’un et l’autre au siĂšge du conuentus et devant des juges dĂ©signĂ©s par le gouverneur, selon les dispositions de la procĂ©dure formulaire13. 14 Roman Statutes I 12, Cnidos IV, l. 31-39. Sur l’identitĂ© entre xenokritai et recuperatores, voir N ... 18Dans la province proconsulaire d’Asie, une organisation similaire est Ă  peine entrevue, notamment grĂące Ă  la mention, Ă  trois reprises dans le Pro Flacco, de l’existence d’un collĂšge de recuperatores provinciaux – c’est-Ă -dire de ces juges spĂ©cialisĂ©s Ă  l’origine dans les affaires opposant des citoyens romains Ă  des Ă©trangers, mais dont les compĂ©tences furent progressivement Ă©tendues Ă  tout type d’affaires mĂȘlant intĂ©rĂȘt public et intĂ©rĂȘt privĂ©. Au cours de son proconsulat, L. Valerius Flaccus renvoya devant eux le procĂšs d’un publicain § 11, l’examen de la causa liberalis d’un Phrygien inconnu » 40, le jugement du litige qui opposait deux citoyens de Temnos pour le remboursement des cautions fournies par l’un Ă  l’autre 47-48. Il s’agit lĂ  d’une des rares attestations, pour le Ier siĂšcle av. de la mise en application d’un dispositif prĂ©vu par la lex de provinciis praetoriis de 101-100 av. celle-ci exprimait la capacitĂ© du gouverneur Ă  nommer des juges et des recuperatores » ÎșρÎčᜰ ÎŸÎ”ÎœÎżÎșÏÎŻÏÎ± ÎŽÎčΎΜαÎč14. 15 CicĂ©ron, 2Verr., II, 68-75. 19Les Verrines reprĂ©sentent encore notre meilleur tĂ©moignage sur le fonctionnement de la juridiction criminelle provinciale, mĂȘme si CicĂ©ron ne cite pas les clauses de la lex Rupilia qui s’y rapportaient Ă©ventuellement. En Sicile comme dans la plupart des autres provinces, il n’existait pas de cour criminelle Ă©quivalente aux quaestiones perpetuae de Rome. Le gouverneur exerçait habituellement sa propre cognitio, simplement assistĂ© de son conseil. L’affaire de SĂŽpater d’Halicye, accusĂ© d’un crime capital devant VerrĂšs, apporte quelques prĂ©cisions sur la composition du consilium15. Y siĂ©geaient aussi bien les proches collaborateurs du gouverneur que des jurĂ©s provinciaux recrutĂ©s dans la circonscription judiciaire de Syracuse, oĂč se dĂ©roulait le procĂšs. Pour la plupart, ces hommes n’avaient pas Ă©tĂ© choisis par VerrĂšs, puisque tous ou presque figuraient dĂ©jĂ  dans le consilium du proprĂ©teur C. Licinius Sacerdos – le prĂ©dĂ©cesseur de VerrĂšs – lorsque une accusation identique avait Ă©tĂ© lancĂ©e contre SĂŽpater. Pour avoir les coudĂ©es franches, VerrĂšs, au dire de CicĂ©ron, n’hĂ©sita pas Ă  renvoyer sur une autre affaire ceux des conseillers qui n’étaient pas acquis Ă  sa cause. Cependant, redoutant qu’un jugement prononcĂ© sine consilio ne lui attirĂąt la haine de la population, il s’entoura d’un conseil rĂ©duit Ă  son scribe, son mĂ©decin et son haruspice pour condamner SĂŽpater. C’est le signe que la prĂ©sence du consilium auprĂšs du gouverneur Ă©tait obligatoire, mĂȘme si son avis ne semble pas nĂ©cessairement avoir Ă©tĂ© contraignant. 16 CicĂ©ron, 2Verr., I, 63-85. L’accusĂ© et son fils ne furent condamnĂ©s qu’à une trĂšs faible majoritĂ©. 20CicĂ©ron Ă©voque une juridiction criminelle au fonctionnement sensiblement Ă©quivalent dans la province d’Asie en 80 av. Ă  propos du procĂšs de Philodamos de Lampsaque, un notable grec accusĂ© d’avoir tuĂ© un licteur de VerrĂšs alors que ce dernier faisait le siĂšge de sa maison. VerrĂšs, alors lĂ©gat du gouverneur de Cilicie, parvint Ă  se faire inviter dans le consilium du proconsul C. Nero, dĂ©crit comme un homme faible et influençable, pour peser sur sa sentence16. 17 CicĂ©ron, Q. fr., I, 2, 4-5. 21Ce jugement capital, comme ceux qui sont dĂ©crits dans La prĂ©ture de Sicile, dĂ©coulait d’une procĂ©dure accusatoire. Un passage de la deuxiĂšme lettre de CicĂ©ron Ă  Quintus, proconsul d’Asie, assure qu’un gouverneur Ă©tait aussi en mesure, dans les annĂ©es 60 av. de dĂ©clencher lui-mĂȘme une procĂ©dure inquisitoire CicĂ©ron fait grief Ă  son frĂšre d’avoir voulu faire un exemple en attirant un certain Zeuxis de Blaundos devant son tribunal et en le condamnant pour parricide17. En l’absence apparente de plainte, le gouverneur paraĂźt s’ĂȘtre chargĂ© lui-mĂȘme d’une enquĂȘte qui, selon lui, nĂ©cessitait un traitement exemplaire. En ce sens, les attributions du gouverneur prĂ©figuraient le dĂ©veloppement de la procĂ©dure extra ordinem sous le Principat. 22Les textes renvoient ainsi l’image d’une juridiction provinciale organisĂ©e, relativement homogĂšne d’une province Ă  l’autre. Il faut malgrĂ© tout souligner l’emprise conservĂ©e sur ce systĂšme par le gouverneur, qui jouissait d’une rĂ©elle marge de manƓuvre et d’un pouvoir de dĂ©cision trĂšs important sur l’organisation et l’accomplissement de la justice. C’est encore CicĂ©ron qui permet d’apporter cette nuance. J’en Ă©voquerai trois aspects, empruntĂ©s Ă  trois provinces diffĂ©rentes. 18 CicĂ©ron, 2Verr., II, 39. 19 CicĂ©ron, 2Verr., II, 59. 23Dans La prĂ©ture de Sicile, CicĂ©ron s’emploie Ă  dĂ©noncer les entorses commises par VerrĂšs aux rĂšgles de procĂ©dure dĂ©finies par la lex Rupilia. Mais derriĂšre la critique se dessine aussi la latitude dont jouissait le gouverneur par rapport Ă  ces cadres dans l’affaire d’HĂ©raclius de Syracuse, VerrĂšs s’autorisa Ă  dĂ©signer lui-mĂȘme des juges quand la lex Rupilia stipulait de procĂ©der Ă  la sortitio iudicum18 ; dans celle d’ÉpicratĂšs de Bidis, il passa un Ă©dit pour contourner la difficultĂ© que posait l’absence du dĂ©fendeur lors de la phase in iure du procĂšs19. 20 HypothĂšse formulĂ©e par Larsen “Foreign Judges” in Cicero Ad Atticum vi. », CP, no 4 ... 21 Sur le sens de cette mesure, trĂšs dĂ©licate Ă  interprĂ©ter, voir Kallet-Marx R., Hegemony to Empire. ... 22 Existence dĂ©duite en particulier de la mention d’une lĂ©gislation romaine » áżŹÎŒÎ±ÎčÎșᜎ ÎœÎżÎŒÎżÎžÎ”ÎŻÎ± d ... 24À l’occasion de son gouvernement de Cilicie, CicĂ©ron affirme avoir repris dans son Ă©dit provincial l’une des dispositions de Q. Mucius Scaevola, qui invitait les Grecs Ă  rĂ©gler leurs litiges entre eux suivant leurs lois propres » ut Graeci inter se disceptent suis legibus. Les Grecs, selon lui, se seraient rĂ©joui d’avoir des juges pĂ©rĂ©grins. On a beaucoup discutĂ© sur le sens de l’expression peregrini iudices. Il est peu probable qu’il faille y reconnaĂźtre des juges Ă©trangers du type de ceux qui se rendaient dans les citĂ©s Ă  l’époque hellĂ©nistique pour rĂ©gler les conflits opposant des concitoyens entre eux20. L’adjectif se rĂ©fĂšre plus vraisemblablement au statut des juges, qui Ă©taient pĂ©rĂ©grins par opposition aux juges romains. La mesure Ă©tait destinĂ©e Ă  garantir une plus grande Ă©quitĂ© aux justiciables pĂ©rĂ©grins en leur permettant le recours systĂ©matique Ă  des juges de leur condition juridique21. Quoi qu’il en soit, Scaevola en Asie comme CicĂ©ron en Cilicie adoptĂšrent une position individuelle prenant nettement le contre-pied de celle de leurs prĂ©dĂ©cesseurs. Si quelques indices suggĂšrent l’existence d’une lex prouinciae en Asie aussi22, nous ignorons tout du contenu d’éventuelles clauses consacrĂ©es Ă  l’organisation du systĂšme judiciaire. Qu’elles aient existĂ© ou non, le gouverneur, au moyen d’un Ă©dit provincial qui Ă©tait par ailleurs largement tralatice, avait le pouvoir d’imprimer une inflexion majeure Ă  l’organisation judiciaire provinciale durant son mandat. 23 CicĂ©ron, Fam., XIII 26; 28. Sur cette affaire, voir Cotton H. M., Cicero, Ad Familiares XIII, 26 ... 25Le troisiĂšme exemple illustre un Ă©chec de l’auteur lui-mĂȘme dans l’affaire qui opposait L. Mescinius Rufus Ă  Oppia pour l’hĂ©ritage de M. Mindius, negotiator Ă  Élis, CicĂ©ron Ă©choua Ă  obtenir de Ser. Sulpicius Rufus, gouverneur d’AchaĂŻe en 46-45, le renvoi de l’affaire Ă  Rome, au motif qu’un sĂ©nateur Ă©tait partie prenante dans l’affaire23. L’épisode montre qu’en dehors des affaires capitales oĂč le renvoi Ă  Rome Ă©tait certainement obligatoire, il Ă©tait trĂšs difficile pour un citoyen romain, y compris membre de l’ordre sĂ©natorial, d’esquiver la juridiction du gouverneur de province. 24 Sur le libre-arbitre du gouverneur au Ier siĂšcle av. voir Jacota M., La compĂ©tence des tr ... 26De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la pratique judiciaire provinciale au Ier siĂšcle av. Ă©tait marquĂ©e par le libre arbitre du gouverneur, qui jouissait d’un pouvoir discrĂ©tionnaire il Ă©tait seul responsable, en dernier ressort, de l’affectation des diffĂ©rentes affaires portĂ©es Ă  sa connaissance ou que lui-mĂȘme avait Ă©voquĂ©es, en fonction de la nature et de l’importance de chaque cause. Il pouvait ordonner le renvoi d’une affaire Ă  Rome, la juger en personne, la renvoyer Ă  des juges provinciaux, voire Ă  des tribunaux proprement pĂ©rĂ©grins24. 27Un autre aspect de la juridiction provinciale abordĂ© dans l’Ɠuvre de CicĂ©ron est celui des modalitĂ©s pratiques des dĂ©placements du gouverneur, qui s’opĂ©raient dans le cadre des conuentus iuridici, sortes de circonscriptions judiciaires organisĂ©es autour d’un chef-lieu oĂč se tenaient ponctuellement des assises. Les Ă©lĂ©ments les plus importants d’un point de vue historique se rapportent aux provinces d’Asie et de Cilicie. 25 Voir Mileta C., Zur Vorgeschichte und Entstehung der Gerichtsbezirke der Provinz Asia », Klio, n... 26 Strabon, XIV 1, 38. 27 Sur les conuentus dans le Pro Flacco, voir Ameling W., Drei Studien zu den Gerichtsbezirken der ... 28 CicĂ©ron, Flac., 71. 29 CicĂ©ron, Flac., 67-69. 30 Sherk R. K., RDGE 52 51/0 av. ; SEG XXXIX 1180, § 39 Lex portus Asiae, clause additive de ... 28En Asie, le dĂ©coupage territorial, peut-ĂȘtre en partie calquĂ© sur la trame ancienne de l’administration attalide25, remontait selon Strabon Ă  l’organisation de la province par le consul M’. Aquillius et les dix lĂ©gats sĂ©natoriaux qui l’assistaient26. Toutefois, c’est bien dans un passage du Pro Flacco, datĂ© de 59 av. que figure l’attestation la plus ancienne du fonctionnement ordinaire du systĂšme des conuentus, c’est-Ă -dire de la rĂ©union rĂ©guliĂšre d’assises en diffĂ©rents points fixes de la province27. CicĂ©ron y fait rĂ©fĂ©rence Ă  Pergame, Ă  Smyrne, Ă  Tralles, oĂč les citoyens romains Ă©taient en grand nombre, et oĂč la justice est rendue par nos magistrats » Pergami, Smyrnae, Trallibus, ubi et multi cives Romani sunt et ius a nostro magistratu dicitur28. Cette situation, Ă©noncĂ©e comme un fait gĂ©nĂ©ral, ne rĂ©sultait pas d’une sanction ponctuelle prononcĂ©e par les Romains Ă  l’encontre de ces citĂ©s. Elle suggĂšre que dĂšs cette Ă©poque lĂ , au moins, le systĂšme fonctionnait de maniĂšre rĂ©guliĂšre et prĂ©cise dans ces trois citĂ©s, mais Ă©galement Ă  LaodicĂ©e, Adramyttion et ApamĂ©e, oĂč, sur ordre de Flaccus et Ă  l’occasion des assises, des saisies d’or avaient Ă©tĂ© effectuĂ©es contre les Juifs de la province29. À l’exception de Tralles, dĂ©truite par un tremblement de terre au dĂ©but du rĂšgne d’Auguste, ces citĂ©s se retrouvent toutes dans les diffĂ©rentes listes Ă©pigraphiques des chefs-lieux de conuentus d’Asie que nous conservons, qui s’échelonnent entre le milieu du Ier siĂšcle av. et le dernier tiers du Ier siĂšcle apr. Le discours de CicĂ©ron fournit ainsi un terminus ante quem fiable Ă  l’usage des chefs-lieux de conuentus comme support de la juridiction provinciale dans la province d’Asie. 29En Cilicie, CicĂ©ron rend compte de sa propre pratique. La correspondance de 51-50 conserve la trace de ses dĂ©placements dans la province et des sessions judiciaires tenues au fil de son parcours. L’exercice fut tout entier conditionnĂ© par la menace parthe aux marges orientales de la province et subordonnĂ© aux impĂ©ratifs militaires d’un CicĂ©ron dĂ©sireux de se tailler une rĂ©putation de chef militaire. 31 CicĂ©ron, Att., V, 16, 2. 32 CicĂ©ron, Att., V, 21, 9 ; VI, 2, 4. 33 Sur le parcours et les assises de CicĂ©ron en Cilicie, voir Marshall A. J., Governors on the Move ... 30EntrĂ© le 31 juillet 51 sur le territoire provincial, il rĂ©unit immĂ©diatement de brĂšves assises Ă  LaodicĂ©e. Il fit route aussitĂŽt aprĂšs vers le camp d’Iconium, distant d’environ 400 km. Il y arriva le 23 aoĂ»t, aprĂšs avoir Ă©tĂ© retardĂ© par des assises tenues rapidement dans les chefs-lieux de diocĂšses phrygiens, Ă  la demande de la population elle-mĂȘme Ă  ApamĂ©e du 5 au 9 aoĂ»t, Ă  Synnada du 9 au 14, Ă  PhilomĂ©lion du 16 au 2031. Depuis Iconium, CicĂ©ron gagna la frontiĂšre du royaume de Cappadoce, oĂč il sĂ©journa en septembre, avant de descendre vers Tarse en octobre et de mettre le siĂšge devant PindĂ©nissos, Ă  l’extrĂ©mitĂ© orientale de la province d’octobre Ă  dĂ©cembre. Pour se consacrer Ă  ses tĂąches administratives et judiciaires, il ne disposait alors que de quelques mois, principalement d’hiver, avec des communications souvent difficiles. Il s’en acquitta d’abord Ă  Tarse en janvier 50, avant de franchir les cols du Taurus et de gagner LaodicĂ©e en fĂ©vrier. Il y tint pendant trois mois une session continue pour tous les conuentus situĂ©s au Nord de la chaĂźne montagneuse pour les districts de Kibyra et d’ApamĂ©e du 13 fĂ©vrier au 15 mars ; pour ceux de Synnada, de Pamphylie, de Lycaonie et d’Isaurie du 15 mars au 15 mai32. Il repartit ensuite pour la frontiĂšre syrienne, oĂč la menace ennemie le tint occupĂ© jusqu’à la fin juillet. Son mandat touchant Ă  sa fin, il entama alors son trajet de retour par voie maritime33. 31L’impression gĂ©nĂ©rale est celle d’une pratique largement dictĂ©e par les circonstances et trĂšs irrĂ©guliĂšre en fonction de l’agenda du gouverneur, une session judiciaire pouvait durer trois jours comme trois mois, concerner un district comme six. LaodicĂ©e reçut deux fois les assises du gouverneur ; les populations des diocĂšses de Phrygie ne bĂ©nĂ©ficiĂšrent que d’une brĂšve visite et durent ensuite se dĂ©placer ; celles de Pamphylie et d’Isaurie se contentĂšrent d’assises Ă  distance. À cet Ă©gard, la situation de la Cilicie Ă©tait caractĂ©ristique des provinces soumises Ă  une pression armĂ©e constante dans lesquelles le gouverneur consacrait les mois d’étĂ© aux campagnes militaires et ceux d’hiver aux tĂąches administratives et judiciaires. 34 CicĂ©ron, Fam., XIII, 67 ex prouincia mea Ciliciensi, cui scis ÏÎ”áż– ÎŽÎčÎżÎčÎșΟΔÎč Asiaticas adtribu ... 35 Le gouverneur sortant et son successeur se trouvĂšrent donc simultanĂ©ment dans la province, Ă  ses d ... 36 CicĂ©ron, Fam., III, 8, 4-5 Quid enim erat quod me persequerentur in castra Taurumue transirent, ... 37 Cf. Plutarque, Si les affections de l’ñme 4 Moralia 501 e-f ጀλλ’ ᜄπΔρ έηίοÎč πΔρÎčÎŽÎżÎč ጀÎșΌᜎ ... 32MalgrĂ© ces alĂ©as, le parcours de CicĂ©ron tĂ©moigne d’une pratique organisĂ©e, Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre normalisĂ©e. Comme en Asie, la province Ă©tait dĂ©coupĂ©e en conuentus, que CicĂ©ron qualifie aussi du terme grec de diocĂšses34. Ces diocĂšses Ă©taient visitĂ©s par le gouverneur dans un circuit Ă  caractĂšre annuel, en conformitĂ© avec la durĂ©e habituelle du mandat d’un proconsul. CicĂ©ron prĂ©cise ainsi qu’il entama sa propre tournĂ©e des chefs-lieux alors que son prĂ©dĂ©cesseur Appius achevait la sienne par des assises Ă  Tarse35. Il rapporte par ailleurs que, au moins dans la partie phrygienne de sa province – temporairement dĂ©tachĂ©e de la province d’Asie –, la tenue de ses assises Ă  l’étĂ© 51 suivit une progression ordonnĂ©e et prĂ©alablement communiquĂ©e aux populations J’ai rĂ©glĂ© ma marche de LaodicĂ©e jusqu’à Iconium de sorte que magistrats et dĂ©lĂ©gations de tous les diocĂšses qui sont en deçà du Taurus et de toutes les citĂ©s de la rĂ©gion puissent venir me trouver36. » Du reste, les dĂ©lĂ©gations en question Ă©taient dĂ©jĂ  sur place quand CicĂ©ron arriva dans les diffĂ©rents chefs-lieux de diocĂšses. C’est le signe que le calendrier des assises Ă©tait au moins en partie connu. En ce sens, la pratique de CicĂ©ron prĂ©figurait le circuit planifiĂ© et rĂ©gulier des proconsuls d’Asie sous le Principat, qui les menait Ă  date fixe et selon un calendrier préétabli dans chaque chef-lieu de conuentus37. La lecture croisĂ©e des sources cicĂ©roniennes rĂ©vĂšle ainsi l’existence, dĂšs le milieu du Ier siĂšcle av. d’un systĂšme qui se normalisa Ă  partir d’Auguste et acquit un fonctionnement rĂ©gulier sous le Principat. Aspiration et comportement des justiciables provinciaux 33L’Ɠuvre de CicĂ©ron, enfin, fournit ce qui fait le plus souvent dĂ©faut Ă  l’étude d’une institution antique, une fois envisagĂ©s les aspects strictement normatifs la perception qu’en avaient les usagers ordinaires et leurs aspirations Ă  son Ă©gard. En ce domaine, les plaidoyers et la correspondance de CicĂ©ron compensent en partie la raretĂ© des tĂ©moignages grecs puisque nous n’avons pas, pour le Ier siĂšcle av. l’équivalent des Ă©crits de Dion de Pruse, de Plutarque ou d’Aelius Aristide. 38 CicĂ©ron, Q. fr., I, 1, 7 ac mihi quidem videtur non sane magna varietas esse negotiorum in admin ... 34Dans une des lettres Ă  Quintus, CicĂ©ron rappelle que le gouvernement de l’Asie repose essentiellement sur l’administration de la justice38 ». L’importance de cette activitĂ© tient au fait qu’en plus des missions qui lui Ă©taient imparties par le pouvoir central, le gouverneur devait rĂ©pondre aux sollicitations incessantes des justiciables provinciaux, qu’ils fussent citoyens romains ou pĂ©rĂ©grins. Ces sollicitations, qui pouvaient ĂȘtre inspirĂ©es par les motivations les plus diverses, se rĂ©duisaient parfois Ă  des intĂ©rĂȘts communs Ă  certaines catĂ©gories de population. 39 Sur la pratique des commendationes par CicĂ©ron, voir l’étude gĂ©nĂ©rale de Deniaux E., ClientĂšles et ... 35De ce point de vue, la pratique des commendationes est riche d’enseignements. L’objet de ces lettres de recommandation Ă©tait de signaler Ă  l’attention ou au jugement d’un gouverneur les intĂ©rĂȘts de tel ou tel particulier rĂ©sidant dans la province. CicĂ©ron en envoya plus d’une centaine, et en reçut lui-mĂȘme un certain nombre pendant son proconsulat de Cilicie39. Sur les vingt-quatre personnes recommandĂ©es par lui aux gouverneurs d’Asie et d’AchaĂŻe, dix-neuf possĂ©daient la citoyennetĂ© romaine et la plupart disposaient d’un negotium dans l’une ou l’autre province. 40 Voir J. Fournier, op. cit., deuxiĂšme partie, chap. 2. 41 CicĂ©ron, Fam., XIII, 53. 36Les affaires en jeu concernaient le plus souvent des propriĂ©tĂ©s ou des crĂ©ances dĂ©tenues par ces negotiatores et les opposaient Ă  des particuliers ou Ă  des communautĂ©s de statut pĂ©rĂ©grin40. L’intervention de CicĂ©ron visait Ă  obtenir la faveur du gouverneur, mais aussi l’ouverture d’un procĂšs devant sa juridiction, y compris lorsque le citoyen romain se trouvait en position de demandeur et relevait a priori d’un tribunal pĂ©rĂ©grin. Elle reposait sur la conviction d’obtenir un jugement plus favorable de la part d’une instance romaine. En 51-50, CicĂ©ron pria ainsi le proconsul d’Asie Q. Minucius Thermus d’intervenir dans toute contestation qui opposerait L. Genucilius Curvus Ă  quelque Hellespontien que ce fĂ»t le gouverneur veillerait Ă  ce que la condition juridique des domaines que lui avait accordĂ©s la citĂ© de Parion fĂ»t respectĂ©e et Ă  ce que d’éventuels procĂšs fussent tranchĂ©s par son administration41. La rĂ©pĂ©tition de cette pratique rĂ©vĂšle l’existence d’une pression constante, exercĂ©e notamment par le biais des commendationes, pour que toutes les affaires impliquant des negotiatores ou des citoyens romains en gĂ©nĂ©ral soient soumises Ă  la juridiction du gouverneur. Elle permet aussi de mesurer l’écart entre les normes provinciales et la rĂ©alitĂ© des pratiques judiciaires. 42 À ce sujet, voir Schulz R., op. cit., p. 201-213. 37Un autre phĂ©nomĂšne mis en lumiĂšre par l’Ɠuvre de CicĂ©ron est l’habitude prise par les Ă©lites locales de solliciter, voire d’instrumentaliser la juridiction romaine pour influer sur les rivalitĂ©s internes Ă  la citĂ©. Le surcroĂźt de lĂ©gitimitĂ© et d’autoritĂ© qui investissait la sentence du gouverneur reprĂ©sentait en effet un moyen commode de discrĂ©diter des rivaux trop puissants pour ĂȘtre rĂ©ellement inquiĂ©tĂ©s Ă  l’échelon local. La pratique est abondamment illustrĂ©e dans les Verrines. CicĂ©ron y insiste logiquement sur les malversations du prĂ©teur, qu’il prĂ©sente comme l’instigateur de toutes les irrĂ©gularitĂ©s judiciaires commises dans la province. Mais s’y dessine aussi le produit des tensions qui habitaient la classe dirigeante des citĂ©s, opposant les grands propriĂ©taires bĂ©nĂ©ficiant de soutiens dans la nobilitas romaine aux propriĂ©taires moyens davantage impliquĂ©s dans la vie civique42. 43 CicĂ©ron, 2Verr., II, 68 huic eidem Sopatro idem inimici ad C. Verrem, cum is Sacerdoti successis ... 44 CicĂ©ron, Pis., 83-84. 38L’affaire de SĂŽpater d’Halicye est exemplaire l’homme, selon CicĂ©ron, Ă©galait dans son pays les citoyens les plus riches et les plus honnĂȘtes ». AccusĂ© par ses ennemis d’un crime capital devant le prĂ©teur C. Sacerdos, il fut une premiĂšre fois acquittĂ©. Le mĂȘme SĂŽpater fut dĂ©noncĂ© Ă  C. VerrĂšs, quand celui-ci eut succĂ©dĂ© Ă  Sacerdos, par les mĂȘmes ennemis, pour le mĂȘme fait43. » VerrĂšs le condamna enfin, en l’absence de son consilium renvoyĂ© vers une autre affaire. Le scĂ©nario est Ă  peu de chose prĂšs le mĂȘme dans les affaires d’HĂ©raclius de Syracuse § 35-52, d’ÉpicratĂšs de Bidis 53-61, d’HĂ©raclius de Centuripe 66 et de Sthenius de Thermae 82-118. L’accusĂ© figurait toujours parmi les premiers citoyens. À chaque fois, l’attaque fut fomentĂ©e par ses rivaux dans la classe dirigeante de la citĂ©. Dans au moins trois cas, l’affaire aurait pu ĂȘtre entendue par une cour locale composĂ©e de juges siciliens – c’est d’ailleurs ce que rĂ©clamaient les accusĂ©s – mais leurs adversaires autant que VerrĂšs avaient tout intĂ©rĂȘt Ă  ce qu’elle passĂąt devant le prĂ©teur ou bien des juges nommĂ©s et influencĂ©s par lui leur seule chance de les faire condamner Ă©tait de miser sur le pouvoir d’un gouverneur peu scrupuleux. Seule l’assistance en justice et la protection fournies par de puissants patrons permettaient Ă©ventuellement aux accusĂ©s de se soustraire Ă  l’arbitraire de la justice de VerrĂšs. La saisine de la juridiction provinciale n’était donc pas nĂ©cessaire en soi, mais utilisĂ©e comme un levier pour atteindre indirectement un adversaire. La manƓuvre n’est pas propre Ă  la Sicile du Ier siĂšcle av. mais s’observe aussi, par exemple, en MacĂ©doine. À Dyrrachium, en 57 av. le gouverneur L. Calpurnius Piso fut ainsi sollicitĂ© par les habitants de la citĂ© – Ă  prix d’argent, selon CicĂ©ron – pour intenter une action capitale contre Plator, un de leurs riches concitoyens et hĂŽte des gouverneurs romains44. En MacĂ©doine comme en Sicile, le recours au jugement du gouverneur Ă©tait donc un instrument de la compĂ©tition entre les Ă©lites civiques. Conclusion 39La possible confrontation de diffĂ©rents cas provinciaux fait tout l’intĂ©rĂȘt de l’Ɠuvre de CicĂ©ron dans l’étude du champ judiciaire son expĂ©rience personnelle fait en quelque sorte le trait d’union entre des espaces gĂ©ographiquement dispersĂ©s et entre des pratiques ou des systĂšmes administratifs que la raretĂ© ou l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des sources peut rendre disparates au premier abord. 40Le corpus cicĂ©ronien contribue, me semble-t-il, Ă  esquisser un modĂšle relativement complet – et complexe – de l’organisation judiciaire au Ier siĂšcle av. valable au moins pour les provinces hellĂ©nophones. Il souligne les principes communs qui sous-tendent les compĂ©tences des tribunaux provinciaux et fixent la ligne de dĂ©marcation avec les tribunaux des citĂ©s en Sicile ou en Asie, c’était essentiellement le statut personnel des parties au procĂšs qui dĂ©terminait la nature de la juridiction et le droit employĂ©. Rome ne revendiquait pas encore des pans entiers de la juridiction – comme ce fut le cas sous le Principat –, mais garantissait Ă  ses ressortissants le droit d’ĂȘtre jugĂ©s par des tribunaux romains et selon le droit romain. CicĂ©ron permet d’entrevoir aussi l’organisation de la juridiction provinciale, en partie calquĂ©e sur le modĂšle de Rome, mais adaptĂ©e aussi aux conditions spĂ©cifiques de ces provinces. On observe ainsi dans ses Ă©crits l’apparition de certains traits de fonctionnement qui annoncent les usages en vigueur sous le Principat, comme la procĂ©dure extra ordinem ou le circuit annuel des conuentus. Il tĂ©moigne enfin de la facultĂ© d’adaptation des justiciables, qui sollicitaient la juridiction provinciale au mieux de leurs intĂ©rĂȘts, et parfois au dĂ©triment des tribunaux civiques. En cela, il caractĂ©rise l’origine et les motivations d’un comportement qui conduisit rĂ©guliĂšrement, dans les siĂšcles qui suivirent, Ă  l’engorgement des tribunaux provinciaux. Notes 1 Voir, par exemple, l’une des derniĂšres synthĂšses gĂ©nĂ©rales sur le gouvernement des provinces Ă  l’époque rĂ©publicaine Schulz R., Herrschaft und Regierung. Roms Regiment in den Provinzen in der Zeit der Republik, Paderborn, Schöningh, 1997. 2 À ce sujet, voir les remarques de Burton G. P., The Roman Imperial State 14-235 Evidence and Reality », Chiron, no 32, 2002, p. 249-280. 3 Sur les clauses judiciaires de la lex Rupilia, voir Mellano L. D., Sui rapporti tra governatore provinciale e giudici locali alla luce delle Verrine, Milan, GiuffrĂš, 1977, Maggio L., Processo criminale e giudici locali nella Sicilia dell’etĂ  Ciceroniana », Labeo, no 39, 1993, p. 238-256, et plus rĂ©cemment Maganzani L., L’editto provinciale alla luce delle Verrine profili strutturali, criteri applicativi », Dubouloz J. et Pittia S. dir., La Sicile de CicĂ©ron. Lectures des Verrines, Presses universitaires de Franche-ComtĂ©, 2007, p. 127-146. 4 Sur La notion de lex provinciae, voir dans le mĂȘme volume la contribution de M. Coudry et F. Kirbihler. 5 En 2Verr., II, 68, CicĂ©ron aborde les enquĂȘtes judiciaires sur des faits entraĂźnant la peine capitale » in rerum capitalium quaestiones affaires de SĂŽpater d’Halycie 68-82 et de Sthenius de Thermae 94-118 pour l’accusation d’un crime entraĂźnant la peine capitale. 6 CicĂ©ron, Att., VI 1, 15. Voir infra. 7 La lex Rupilia a servi de point d’ancrage pour interprĂ©ter les dĂ©crets de la citĂ© libre de Colophon en l’honneur des ambassadeurs PolĂ©maios et MĂ©nippos SEG XXXIX 1243 ; 1244, fin du IIe siĂšcle av. qui soulĂšvent en particulier la question de la capacitĂ© des citĂ©s libres Ă  exercer une juridiction capitale Ă  l’encontre de certains de leurs ressortissants accusĂ©s par des citoyens romains voir notamment Ferrary Le statut des citĂ©s libres dans l’Empire romain Ă  la lumiĂšre des inscriptions de Claros », CRAI, 1991, p. 563 ; Laffi U., Cittadini romani di fronte ai tribunali di comunitĂ  alleate o libere dell’Oriente greco in etĂ  repubblicana », Santalucia B. Ă©d., La repressione criminale nella norme repubblicana fra norme e persuasione, Pavie, IUSS Press, 2009, p. 143. 8 P. SchĂžyen I 25, 2005, Ă©ditĂ© par Mitchell S. 9 Cette distinction se retrouve notamment dans le quatriĂšme Ă©dit d’Auguste Ă  CyrĂšne Oliver J. H., Greek Constitutions 11 qui distingue les personnes accusĂ©es de crime capital ᜑπΎÎčÎșÎżÎč ÎșÎ”Ï•Î±Î»áż† de toutes les autres affaires » Ï€ÎŹÎœÎ± ᜰ λοÎčπᜰ Ï€ÏÎŹÎłÎŒÎ±Î±. 10 Voir, en ce sens, Ferrary Bull. 2006, 143 ; Sanchez P., La convention judiciaire dans le traitĂ© conclu entre Rome et les Lyciens P. SchĂžyen I 25 », Chiron, no 37, 2007, p. 363-381 ; Fournier J., Entre tutelle romaine et autonomie civique. L’administration judiciaire dans les provinces hellĂ©nophones de l’empire romain, AthĂšnes, BEFAR, sous presse, deuxiĂšme partie, chap. 5. La premiĂšre Ă©dition du traitĂ© donnait au verbe le sens passif d’ ĂȘtre poursuivi en justice par ». 11 L’assurance en est donnĂ©e par le sĂ©natus-consulte de Asclepiade de 78 av. oĂč ce verbe est employĂ© dans la version grecque comme Ă©quivalent de petere ab dans la version latine. Cf. Sherk RDGE 22, rééditĂ© par Raggi E., ZPE, no 135, 2001, p. 73-115 voir les l. 11-13 du texte latin, 17-19 du texte grec. 12 CicĂ©ron, 2Verr., II, 35-52 ; 53-61. Au cours de son procĂšs, HĂ©raclius fit observer qu’en vertu de la lex Rupilia, une affaire entre Siciliens d’une mĂȘme citĂ© aurait dĂ» ĂȘtre entendue par des juges siciliens 38-39. De mĂȘme, les amis d’ÉpicratĂšs rĂ©clamĂšrent en vain le renvoi de l’affaire Ă  leurs lois propres ad leges suas, 59-60. 13 Voir Ă  ce sujet l’analyse de Maganzani L., op. cit., qui estime que ces procĂšs eurent lieu selon les rĂšgles de l’édit provincial et de la procĂ©dure formulaire, suivant une rĂšgle qui s’appliquait en principe aux litiges entre Siciliens appartenant Ă  des citĂ©s diffĂ©rentes. 14 Roman Statutes I 12, Cnidos IV, l. 31-39. Sur l’identitĂ© entre xenokritai et recuperatores, voir Nörr D., Zu den Xenokriten Rekuperatoren in der römischen Provinzialgerichtsbarkeit », Eck W. Ă©d., Lokale Autonomie und römische Ordnungsmacht in den kaiserzeitlichen Provinzen vom 1. bis 3. Jahrhundert, Munich, R. Oldenbourg, 1999, p. 257-301. En dehors du corpus cicĂ©ronien, l’emploi de la procĂ©dure formulaire dans les nouvelles provinces d’Asie Mineure est attestĂ© par quelques inscriptions du Ier siĂšcle av. en 68 av. la lex Antonia de Termessibus permit aux habitants de la citĂ© de Pisidie d’intenter une procĂ©dure rĂ©cupĂ©ratoire auprĂšs d’un magistrat ou promagistrat romain en vue de recouvrer les hommes libres et les esclaves perdus lors de la guerre contre Mithridate Roman Statutes I 19, ch. 4, I, l. 36-II, l. 1-5. Au milieu du Ier siĂšcle av. la lex Gabinia Calpurnia de insula Delo accorda aux DĂ©liens le droit de poursuivre en justice les possesseurs de biens dont ils avaient Ă©tĂ© spoliĂ©s. La procĂ©dure prĂ©voyait que le magistrat – probablement le proconsul d’Asie dont l’autoritĂ© s’étendait Ă  la plupart des Ăźles de l’ÉgĂ©e – auquel s’adressaient les plaignants devait dĂ©signer des juges aprĂšs avoir Ă©tabli une formula Roman Statutes I 22, l. 31-35. 15 CicĂ©ron, 2Verr., II, 68-75. 16 CicĂ©ron, 2Verr., I, 63-85. L’accusĂ© et son fils ne furent condamnĂ©s qu’à une trĂšs faible majoritĂ©. 17 CicĂ©ron, Q. fr., I, 2, 4-5. 18 CicĂ©ron, 2Verr., II, 39. 19 CicĂ©ron, 2Verr., II, 59. 20 HypothĂšse formulĂ©e par Larsen “Foreign Judges” in Cicero Ad Atticum vi. », CP, no 43, 1948, p. 187-190. 21 Sur le sens de cette mesure, trĂšs dĂ©licate Ă  interprĂ©ter, voir Kallet-Marx R., Hegemony to Empire. The Development of the Roman Imperium in the East from 148 to 62 B. C., Berkeley, University of California Press, 1995, p. 132 ; Ferrary La crĂ©ation de la province d’Asie et la prĂ©sence italienne en Asie Mineure », MĂŒller Chr., Hasenohr Cl. dir., Les Italiens dans le monde grec, IIe siĂšcle av. siĂšcle aprĂšs ; Circulation, activitĂ©s, intĂ©gration, AthĂšnes, BCH Suppl. 41, 2002, p. 138 ; Fournier J., op. cit., deuxiĂšme partie, chap. 2. 22 Existence dĂ©duite en particulier de la mention d’une lĂ©gislation romaine » áżŹÎŒÎ±ÎčÎșᜎ ÎœÎżÎŒÎżÎžÎ”ÎŻÎ± dans un dĂ©cret honorifique de Pergame pour un notable actif dans les annĂ©es sĂ©parant le legs de l’Asie par Attale III de la crĂ©ation de la province en 129-126 SEG L 1211, l. 13. Voir, Ă  ce sujet, la contribution de M. Courdry et F. Kirbihler. 23 CicĂ©ron, Fam., XIII 26; 28. Sur cette affaire, voir Cotton H. M., Cicero, Ad Familiares XIII, 26 and 28 Evidence for Revocatio or Reiectio Romae/Romam? », JRS, no 69, 1979, p. 39-50. 24 Sur le libre-arbitre du gouverneur au Ier siĂšcle av. voir Jacota M., La compĂ©tence des tribunaux dans les provinces de la GrĂšce et de l’Asie Mineure d’aprĂšs les lettres de CicĂ©ron », Sodalitas. Scritti in onore di Antonio Guarino, Naples, Jovene, 1984-85, p. 1689-1703. 25 Voir Mileta C., Zur Vorgeschichte und Entstehung der Gerichtsbezirke der Provinz Asia », Klio, no 72, 1990, p. 427-444. 26 Strabon, XIV 1, 38. 27 Sur les conuentus dans le Pro Flacco, voir Ameling W., Drei Studien zu den Gerichtsbezirken der Provinz Asia in republikanischer Zeit », EA, no 12, 1988, p. 9-24. 28 CicĂ©ron, Flac., 71. 29 CicĂ©ron, Flac., 67-69. 30 Sherk R. K., RDGE 52 51/0 av. ; SEG XXXIX 1180, § 39 Lex portus Asiae, clause additive de 17 av. ; I. Dydima 148 40/1 apr. ; IK 11/1-Ephesos 13 Ă©poque flavienne. 31 CicĂ©ron, Att., V, 16, 2. 32 CicĂ©ron, Att., V, 21, 9 ; VI, 2, 4. 33 Sur le parcours et les assises de CicĂ©ron en Cilicie, voir Marshall A. J., Governors on the Move », Phoenix, no 20, 1966, p. 231-246. Sur le voyage de CicĂ©ron pour gagner sa province, Kirbihler F., CicĂ©ron, d’Italie en Cilicie. Conditions, vitesse et impressions de voyage », Res Antiquae, no 5, 2008, p. 349-364. 34 CicĂ©ron, Fam., XIII, 67 ex prouincia mea Ciliciensi, cui scis ÏÎ”áż– ÎŽÎčÎżÎčÎșΟΔÎč Asiaticas adtributas fuisse ; Att. V, 21, 7 mirifica exspectatio Asiae nostrarum dioecesium quae sex mensibus imperii mei nullas meas acceperat litteras, etc. 35 Le gouverneur sortant et son successeur se trouvĂšrent donc simultanĂ©ment dans la province, Ă  ses deux extrĂ©mitĂ©s, et occupĂ©s Ă  rendre la justice. Cette situation, qui dura un peu plus d’un mois, ne manqua pas d’inquiĂ©ter CicĂ©ron, qui y revient Ă  plusieurs reprises Att., V, 17, 6 ; Fam., III, 6 ; Fam., III, 8, 6 ; Fam., III, 7, 4 il s’agissait prĂ©cisĂ©ment d’une entorse Ă  la lex Cornelia, qui donnait trente jours Ă  un gouverneur pour quitter sa province aprĂšs l’arrivĂ©e de son successeur. Pour ne pas en arriver lĂ , CicĂ©ron rapporte qu’il s’était entendu avec des proches d’Appius pour le rencontrer au lieu de son choix au moment oĂč il s’apprĂȘterait Ă  quitter la province. D’abord prĂ©vue Ă  SidĂ©, la rencontre fut ensuite programmĂ©e Ă  LaodicĂ©e, en bordure occidentale de la province. NĂ©anmoins, Appius s’en fut vers Tarse alors que CicĂ©ron entrait sur le territoire provincial. Pour finir, les deux hommes se croisĂšrent probablement Ă  Iconium Fam., III, 7, 4. 36 CicĂ©ron, Fam., III, 8, 4-5 Quid enim erat quod me persequerentur in castra Taurumue transirent, cum ego Laodicea usque ad Iconium iter ita fecerim, ut me omnium illarum dioecesium quae cis Taurum sunt omniumque earum civitatum magistratus legationesque conuenirent ? 37 Cf. Plutarque, Si les affections de l’ñme 4 Moralia 501 e-f ጀλλ’ ᜄπΔρ έηίοÎč πΔρÎčÎŽÎżÎč ጀÎșΌᜎ ÎœÎżÎźÎŒÎ±Îż ጐÎșραχύΜαα ᜎΜ ’AÎŻÎ±Îœ ጐπÎč ÎŽÎŻÎșα Îșα᜶ áŒ€ÎłÎœÎ± áŒÎŒÏ€ÏÎżÎžÎ­ÎŒÎżÏ… ጄÎșÎżÏ…Î±Îœ áŒÎœÎ±áżŠÎžÎ± Ï…ÎŒÎČΏλλΔÎč .... C’est une Ă©pidĂ©mie dans sa phase aiguĂ« qui pĂ©riodiquement, chaque annĂ©e, rassemble lĂ  l’Asie exacerbĂ©e, qui arrive pour des procĂšs et des dĂ©bats Ă  date fixe » traduction Dumortier J., CUF, 1975, lĂ©gĂšrement modifiĂ©e. 38 CicĂ©ron, Q. fr., I, 1, 7 ac mihi quidem videtur non sane magna varietas esse negotiorum in administranda Asia, sed ea tota iuris dictione maxime sustineri. 39 Sur la pratique des commendationes par CicĂ©ron, voir l’étude gĂ©nĂ©rale de Deniaux E., ClientĂšles et pouvoir Ă  l’époque de CicĂ©ron, Rome, Collection de l’École française de Rome, 1993. 40 Voir J. Fournier, op. cit., deuxiĂšme partie, chap. 2. 41 CicĂ©ron, Fam., XIII, 53. 42 À ce sujet, voir Schulz R., op. cit., p. 201-213. 43 CicĂ©ron, 2Verr., II, 68 huic eidem Sopatro idem inimici ad C. Verrem, cum is Sacerdoti successisset, eiusdem rei nomen detulerunt. 44 CicĂ©ron, Pis., 83-84.
Vocabulairede la GrĂšce antique. Trouver le terme avec la dĂ©finition Jeu normal. Tentez le sans faute et le Quizy d'or ! Contre-la-montre. Serez-vous assez rapide pour dĂ©crocher le Quizy d'Ă©bĂšne ? EntraĂźnement. Rejouez les questions Ă  volontĂ© Fiches et autres quiz. Retour Ă  la page principale de ce thĂšme Strasbourg Study days - Geography Geoarchaeology and archaeology of the city of CĂĄdiz, Spain This workshop-seminar organised in Strasbourg will be focusing on the archaeology and geoarchaeology of CĂĄdiz. New sedimentary cores drilled in a marine palaeochannel crossing the city in Antiquity will be discussed. Researchers from the University of CĂĄdiz, the CNRS, the ENGEES, and the University of Strasbourg will be present. 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De plus, l’utilisation de l’espace explique et dĂ©voile sa fonction ; et cela nous offre l’occasion d’approcher ce que l’homme antique a en tĂȘte lorsqu’il opte pour telle ou telle reprĂ©sentation de l’espace ou quand il cherche Ă  faire l’expĂ©rience de nouveaux espaces, rĂ©vĂ©lant dans le mĂȘme mouvement les valeurs, le mode de vie, les croyances ou les besoins des ces diffĂ©rentes civilisations. Read announcement Rabat Study days - History Analysing the spaces of transition. Interdisciplinary dialogue around the Strait of Gibraltar L'objectif de ce sĂ©minaire, dans le cadre du programme de recherches le dĂ©troit de Gibraltar aux Ă©poques antique et mĂ©diĂ©vale » financĂ© par l'ANR, est de munir le programme d'un cadre conceptuel rigoureux, qui sera particuliĂšrement utile dans la perspective de la rĂ©daction d'un ouvrage de synthĂšse. L'implication du Centre Jacques Berque, en tant qu'institution partenaire du programme, est particuliĂšrement judicieuse pour la rĂ©alisation de ce sĂ©minaire, puisqu'elle permettra aux spĂ©cialistes de diverses sciences humaines associĂ©s au CJB de proposer des approches et des concepts Ă  portĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă  des historiens, que leur pointillisme Ă©carte parfois de ces schĂ©mas opĂ©ratoires ; Ă  l'inverse, les difficultĂ©s heuristiques des historiens doivent les conduire Ă  se rĂ©approprier les systĂšmes explicatifs issus des sciences humaines voisines pour les transposer efficacement Ă  l'analyse des sociĂ©tĂ©s du passĂ©. Read announcement Istanbul Study days - Urban studies Metropolitan energy policies the case of the Turkish cities Call for paper for a Seminar at the French Institute of Anatolian Studies IFEA, co-organized by Eric Verdeil Jean Moulin University in Lyon - UMR Environment City Corporation and Jean-François PĂ©rouse Galatasaray University and IFEA. The report Energy and Urban Innovation 2010 by the World Energy Council underlines the fundamental role of cities in the energy transition and the interlocking of several series of actions, related to technology, economy and policy. It appears that the political and social practices are a major issue and justify an increased contribution of social sciences to the analysis of the implementation of these new policies. The seminar intends to address these issues in the case of large Turkish cities. Read announcement La Plaine-Saint-Denis Study days - Urban studies Urban Heritage Stakeholders and their Conflictual Memories and Representations France, Romania, Turkey First Workshop Governance in policies and practicies concerning Urban heritage Ce cycle de rencontres scientifiques vise Ă  approcher la question des acteurs du patrimoine urbain au sens large et au-delĂ  des monuments classĂ©s ou historiques et celle des conflits de mĂ©moire que la patrimonialisation engendre. Dans une perspective assez gĂ©nĂ©raliste et introductive, cette premiĂšre journĂ©e sera l’occasion de revenir sur la question de la gouvernance dans les trois contextes aux histoires, cultures, et gestions patrimoniales diffĂ©rentes, mais soumis Ă  des injonctions Europe, Unesco de bonne gouvernance » et de participation ». Read announcement Paris Study days - History Les chemins de l’industrialisation en France et en Espagne XVIIIe-XXIe siĂšcle Les PME et le dĂ©veloppement des territoires L’objet de la journĂ©e d’études sera de confronter les approches historiques françaises et espagnoles autour de la question des PME et des territoires, des systĂšmes productifs localisĂ©s et des chemins de l’industrialisation. Des contributions portant sur des exemples espagnols, des comparaisons franco-espagnoles ou des relations transnationales entre les deux pays sont attendues. Read announcement Aix-en-Provence Study days - Europe Les Ăźles de la GrĂšce dans la mondialisation À l’égal de la plage caraĂŻbe et de ses cocotiers, l’image de l’üle grecque constitue aujourd’hui l’une des reprĂ©sentations stĂ©rĂ©otypĂ©es du dĂ©paysement et des vacances dans le monde entier. L’invention de ce clichĂ© est dĂ©jĂ  ancienne et les conditions qui ont prĂ©sidĂ© Ă  sa formation doivent ĂȘtre cherchĂ©es tant dans le philhellĂ©nisme europĂ©en du XIXe siĂšcle que dans la quĂȘte d’authenticitĂ© des sociĂ©tĂ©s traditionnelles au XXe siĂšcle. Pourtant, la vie des archipels de la GrĂšce contemporaine, comme celle de l’ensemble des Ăźles de la MĂ©diterranĂ©e, ne se rĂ©sume pas Ă  ces quelques images. Read announcement Tours Study days - Urban studies Villes, bourgs et villages des actes de nouvelle fondation en situation fasciste » Les transformations d’un modĂšle dans le temps et dans l’espace quelles dynamiques et quel rĂŽle pour les nouvelles fondations » dans l’aprĂšs-guerre ? Italie, Libye et Portugal Le sujet spĂ©cifique de cette journĂ©e d'Ă©tude est celui des nouvelles implantations que les rĂ©gimes fascistes ont rĂ©alisĂ© pour coloniser ex-nihilo des parties de leurs pays et des leurs colonies. Il s’agit aussi bien de villages que de bourgs que de vĂ©ritables villes nouvelles, l’ensemble caractĂ©risĂ© par un acte de naissance unique et multiple une nouvelle fondation. Le caractĂšre matĂ©riel de ces bourgs, et des mailles territoriales qu’ils organisent parfois, permet aujourd’hui une lecture patrimoniale des paysages culturels qui ont produit – ouverts et fermĂ©s, valorisĂ©s et cachĂ©s ou dĂ©molis. Les domaines gĂ©ographiques de ce thĂšme de recherche sont nombreux et dĂ©coulent de l’expĂ©rience fasciste italienne, pour atteindre la pĂ©ninsule ibĂ©rique. Cette journĂ©e d’étude vise le transfert vers les Ăźles italiennes Sicile et Sardaigne, la Libye et le Portugal. Read announcement siWsBZ.
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