Cedocumentaire raconte les quatre années et demi du couple Pompidou à l'Elysée, depuis la calomnie initiale jusqu'à la mort du président, terrassé par une leucémie. La derniÚre diffusion de Claude et Georges Pompidou : l'amour au coeur du pouvoir date du jeudi 17 septembre 2015 sur France.tv. La replay n'est malheureusement plus
Alain Pompidou nous fait revivre la passion de ses parents pour l’art. Georges et Claude Pompidou formaient un couple pĂ©tri de culture classique mais en avance sur son temps. Leur insatiable curiositĂ© partagĂ©e, au-delĂ  de la disparition du PrĂ©sident, apparaĂźt donc doublement animĂ©e par l’amour de l’art. Un nouveau regard sur les Pompidou nourri par les tĂ©moignages inĂ©dits de Madeleine Malraux, MaĂŻa Paulin, Pierre Soulages
 Au dĂ©but des annĂ©es trente, au Quartier latin, une rencontre inattendue rĂ©unit Georges Pompidou et Claude Cahour. Ils se marient quelques annĂ©es plus tard et forment un couple uni partageant le goĂ»t de la littĂ©rature, de la musique, du cinĂ©ma. TrĂšs vite, ils frĂ©quentent les galeries d’art et les artistes contemporains. DĂšs 1948, les Pompidou – comme on les appelle avec affection – font l’acquisition de leur premiĂšre toile abstraite signĂ©e d’un peintre alors peu connu Youla Chapoval. Par la suite, au fil des rencontres, leur collection se construit en relation Ă©troite avec les crĂ©ateurs. En 1958, Claude offre Ă  son mari un Nicolas de StaĂ«l. En 1962, l’accrochage d’un Soulages dans le bureau du Premier ministre surprend. Quand, en 1969, Ă  l’ÉlysĂ©e, le PrĂ©sident et son Ă©pouse font appel Ă  Pierre Paulin et Ă  Yaacov Agam pour la rĂ©novation et la dĂ©coration de leurs appartements privĂ©s, force est de constater que l’art reprĂ©sente pour eux une raison de vivre. Que la crĂ©ation du Centre Pompidou viendra couronner. C’est cette fusion artistique, ce sens innĂ© des oeuvres capables d’entrer dans l’Histoire, leurs rapports avec les artistes qu’Alain Pompidou et CĂ©sar Armand dĂ©voilent dans cet ouvrage biographique et intime, riche de souvenirs, de tĂ©moignages et d’illustrations. À travers le rĂ©cit de leur fils, les souvenirs de l’épouse de Jean Coural, directeur du Mobilier national, de MaĂŻa Paulin, Pierre Soulages, Jack Lang et bien d’autres, ce livre rĂ©vĂšle le parcours initiatique autant qu’affectif d’un couple pas comme les autres, mu par une insatiable curiositĂ©. Alain Pompidou, fils de Claude et Georges Pompidou, passionnĂ© et collectionneur d’art, est professeur Ă©mĂ©rite de biologie mĂ©dicale XLIOX8211; il rĂ©alise ses propres brevets dans le champ du diagnostic. AprĂšs la publication de la correspondance de son pĂšre et d’un livre sur sa mĂšre, il consacre son temps aux archives familiales. INTERVIEW D’ALAIN POMPIDOU

AprĂšsune exposition au Centre Pompidou, pour un dĂ©jeuner en famille, un dĂźner en amoureux ou un verre entre amis, l’expĂ©rience du restaurant Georges reste unique, le cadre idyllique et le site remarquable. En cuisine, le chef Claude Demoncuit propose des assiettes inventives aux prĂ©sentations Ă©purĂ©es et fait le choix de quelques produits d’exception. Saine et dĂ©licate, la

CINQ ANS, rĂ©alisĂ© par RaphaĂ«lle Baillot et JĂ©rĂŽme Bermyn — France 5 / Bangumi, 2022 135’ Robert Badinter, l’abolitionniste, rĂ©alisĂ© par Romain Icard — France 2 / TohuBohu, 2021 90’, prime La Chute de la maison Balkany – C’était Ă©crit, rĂ©al. FĂ©lix Seger — France 5 / CamĂ©ra Subjective, 2021 90’ François Mitterrand et Anne Pingeot – Fragments d’une passion amoureuse, rĂ©al. par Hugues Nancy — France 5 / Yami2, 2021 90’ Charlie, le journal qui ne voulait pas mourir, rĂ©al. Hugues Nancy — France 5 / Productions, 2021 Désobéissants ! rĂ©al. d’Alizée Chiappini et Adèle Flaux — Arte / Yami2, 2020 75’ Suzanne, IrĂšne, CĂ©cile, les ministres de Blum, rĂ©al. Maud Guillaumin — France 3 / MarmitaFilms, 2020 52’ sĂ©lection Festival international du film d’histoire de Pessac La RĂ©volution française, comme si vous y Ă©tiez ! rĂ©al. Hugues Nancy et Jacques Malaterre — France 2 / Nilaya Productions, 2020 2×52’ De Gaulle bĂątisseur, rĂ©al. Camille Juza — France 3 / Point du Jour, 2020 90’, prime time. La Face noire du business vert, rĂ©al. Guillaume Pitron et Jean-Louis PĂ©rez — Arte / Grand Angle Productions, 2020 90’ La Bataille de Notre-Dame, rĂ©al. Emilie Lançon — TF1 / Particules Productions, 2019 52’. Ennemis d’Etat – Dans l’oeil des RG, rĂ©al. Olivier Toscer et Damien Vercaemer — France 5 / Grand Angle Productions 3 x 52’ Marcel Marceau – Le pouvoir du silence “Macht der Stille”, rĂ©al. Maurizius Staerkle Drux / Beauvoir Films, GenĂšve, 2020 Neuf femmes aux marches du Palais, rĂ©al. Elisabeth Kapnist — France 5 / Nilaya Productions, 2019 70’ Meilleurs ennemis, rĂ©al. FĂ©lix SĂ©ger et Benjamin Carle — Canal + / L’infinie ComĂ©die, 2019 52’ La MalĂ©diction de la Vologne, rĂ©al. Pierre Hurel — France 3 / Elephant Doc, 2018 180’ Emmanuel Macron le dynamiteur, rĂ©al. David Doukhan — LCI / Particules Productions, 2018 52’. Un jour / une histoire Les PrĂ©sidents et les mĂ©dias, rĂ©al. AgnĂšs Hubschmann — France 2 / Magneto Presse, 2016 120’ Marine Le Pen – C’était Ă©crit, rĂ©al. Yannick Adam de Villiers — France 5 / CamĂ©ra Subjective, 2018 90’ François Fillon – C’était Ă©crit, rĂ©al. FĂ©lix Seger — France 5 / CamĂ©ra Subjective, 2017 90’ Benoit Hamon, rĂ©al. Hugues Nancy — France 3 / Nilaya Productions, 2018 52’ Simone Veil, Albums de famille, rĂ©al. Hugues Nancy — France 3 / Nilaya Productions, 2017 110’ Comment gagner une Ă©lection prĂ©sidentielle vol. 1 ĂȘtre candidat, rĂ©al. FĂ©lix Seger — PlanĂšte + / CamĂ©ra Subjective, 2017 52’ La Solitude du pouvoir, rĂ©al. Jean-Michel Djian — France 3 / Nilaya Productions, 2017 2 x 52’ Un jour / une histoire Les Enfants terribles de la Gauche, rĂ©al. Dominique Fargues — France 2 / Magneto Presse, 2016 120’ Emmanuel Macron, la stratégie du météore, réal. Pierre Hurel — France 3 / Elephant & Cie, 2016 90’ Les 150 ans du Printemps, réal. Barbara Necek — RMC découvertes / Pernel Media 52’ Duel Martine Aubry – Ségolène Royal, réal. Maud Guillaumin — France 5 / Elephant & Cie 52’ Du côté des vivants – Charlie Hebdo, réal. David André — France 2 / Brother Films, 2015 52’ Revolvers Vincent Lindon réal. Thierry Demaizière et Alban Teurlai — Coll° Empreintes, France 5 — Falabracks, 2015 52’ Le Sexisme en politique, réal. Stéphanie Kaim — France 5 / Elephant Doc, 201 Duel Leclerc-Fournier l’hyperduel, réal. Philippe Allante — France 5 / Nilaya, 2014 52’ Duel Giscard-Chirac incompatibles, réal. Pierre Hurel — France 5 / Elephant, 2014 52’ Paris 2014 – les Municipales, réal. Nicolas Glimois — Canal + / BrotherFilms, 2014 90â€Č,prime time Dans l’Ɠil du corbeau, réal. Pierre Chassagnieux — Planète + / Nilaya Production, 2014 52’ Le Clan Chirac une famille au coeur du pouvoir, réal. Pierre Hurel — France 3 / Elephant & Cie, 2013 90’ prime time Recherches additionnelles Un jour / une histoire Les Ambitieux vol I et II, François Hollande et Nicolas Sarkozy, réal. Dominique Fargues — France 2 / Magneto Presse, 2013-2014 Un jour / un destin Bernadette Chirac, Françoise Sagan, Joe Dassin, Jean Marie-France Pisier, Françoise Giroud, Rachida Dati, Jean Ferrat, Bernard Blier / Magneto Presse, 2012-2017 8 x 90’ Claude et Georges Pompidou l’amour au coeur du pouvoir, réal. Pierre Hurel — France 3 / Eléphant & Cie, 2011 90’ prime time Jack Lang, réal. David André — Coll° Empreintes / France 5 — Eléphant & Cie, 2010 52’ Robert Luchini, dit Fabrice, réal. Thierry Demaizière et Alban Teurlai — Coll° Empreintes / France 5 — Eléphant & Cie, 2009 52’ Thuram, réal. Thierry Demaizière et Alban Teurlai / Canal + — Eléphant & Cie, 2009 80â€Č Recherche sur la colonisation, les grands figures de la cause noire, le racisme / Négociation FIFA, UEFA, Sportfive
 Chanel Paris-Moscou, fiction réalisée par Karl Lagerfeld et Alban Teurlai / Same P 12’ Karl Lagerfeld, un roi seul, réal. Thierry Demaizière et Alban Teurlai — Coll° Empreintes / France 5 — Eléphant & Cie, 2008 52’
anniversairedu Centre national d'Art et de Culture – Georges Pompidou. Centre Georges-Pompidou - Paris, le mercredi 31 janvier 2007 Monsieur le Ministre, Madame, chĂšre Claude Pompidou, Monsieur le PrĂ©sident, cher Bruno Racine, Mesdames, Messieurs, VoilĂ  exactement trente ans, le Centre Georges-Pompidou ouvrait ses portes au public. Ce fut comme un coup
RecensĂ© Maurice Grimaud, Je ne suis pas nĂ© en mai 68. Souvenirs et carnets 1934-1992, Paris, Tallandier, 2007, 25€. Quarante ans aprĂšs les Ă©vĂ©nements de mai 1968, la tempĂ©rature Ă©ditoriale a pris le relais de la fiĂšvre sociale et estudiantine. L’amateur Ă©clairĂ© se perdra entre ceux qui jugent le joli mois de mai » Ă  partir de ses fruits hexagonaux et contemporains [1], les Ă©ditions de sources commentĂ©es [2], les travaux d’historiens qui insistent sur la spĂ©cificitĂ© française [3] ou ceux qui invitent au contraire Ă  une vaste remise en perspective internationale. Les revues sacrifient elles aussi Ă  cet Ă©vĂ©nement-totem [4], qui suscite une moisson de colloques scientifiques et de journĂ©es d’études. La discrĂ©tion qui entoure les cinquante ans de mai 1958 n’en semble que plus significative. Aux yeux du citoyen contemporain, le fait politique » qui conduit au changement de constitution le cĂšde en importance au fait culturel » dont mai 1968 ne reprĂ©sente que la face Ă©mergĂ©e, le signe qui rend intelligible un changement des valeurs et des reprĂ©sentations. Acteur du mai 1968 parisien, le prĂ©fet de police Maurice Grimaud avait dĂ©jĂ  livrĂ© sa version de la crise dans un livre publiĂ© en 1977 [5]. Son nouvel ouvrage se prĂ©sente sous un titre plein d’ironie. Le prĂ©fet des barricades », qui fit preuve de sang-froid au plus fort de la crise, entend y donner plus de profondeur historique Ă  son personnage de grand serviteur de l’État, en publiant un rĂ©cit, des carnets ou des lettres. Il est permis de regretter que les pages consacrĂ©es Ă  l’affaire Ben Barka ne soient pas accompagnĂ©es d’un appareil critique qui permettrait au lecteur de situer un scandale dont les Ă©lĂ©ments nous sont devenus hĂ©las ! Ă©trangers. L’aspect hĂ©tĂ©roclite de Je ne suis pas nĂ© en mai 68 pourra en outre dĂ©router. On y glisse des annĂ©es de l’Entre-deux-guerres au journal tenu pendant le premier intĂ©rim d’Alain Poher Ă  l’ÉlysĂ©e, au printemps 1969. Le quotidien d’un voyage prĂ©sidentiel dans la Picardie des annĂ©es 1960 voisine avec la fĂ©brilitĂ© des Ă©meutes de mai 1968 pas plus que d’autres, le prĂ©fet de police n’avait vu venir » la colĂšre des Ă©tudiants et des salariĂ©s. NĂ© en ArdĂšche d’un pĂšre trĂšs engagĂ© dans la politique locale, Maurice Grimaud aborde les annĂ©es 1930 comme Ă©tudiant de classe prĂ©paratoire littĂ©raire. Il suit les cours de philosophie de Vladimir JankĂ©lĂ©vitch au lycĂ©e du Parc, Ă  Lyon, puis gagne le lycĂ©e Henri IV, Ă  Paris, oĂč Alain a cessĂ© d’enseigner depuis le 1er juillet 1933 [6]. Il Ă©choue au seuil de la rue d’Ulm. La carte de son Paris des annĂ©es 1930 se partage entre une CitĂ© universitaire que son aĂźnĂ© Robert Brasillach jugeait trop Ă©loignĂ©e du Quartier latin [7], la Sorbonne oĂč Georges Lefebvre commente Ă  chaud les soubresauts du Front populaire, les théùtres oĂč sont donnĂ©es les piĂšces de Giraudoux, les cinĂ©mas oĂč on projette les films de Jean Epstein et le pavĂ© oĂč il faut dĂ©fendre ce professeur JĂšze qui soutient l’Éthiopie du nĂ©gus contre l’Italie fasciste, et que les Ă©tudiants ligueurs – auxquels se mĂȘle le jeune François Mitterrand – empĂȘchent d’enseigner. Maurice Grimaud appartient Ă  cette gĂ©nĂ©ration de khĂągneux et de normaliens que sa culture politique situe en majoritĂ© Ă  gauche et dans le camp pacifiste. Comme l’historien Pierre Guiral, qui en dirige la section marseillaise, il milite au Parti frontiste de Gaston Bergery en 1935-1936. Cette formation, que caractĂ©rise encore un antifascisme vigoureux, se prononce pour la paix Ă  tout prix » [8]. Les lettres du jeune Maurice Grimaud ne dissimulent rien de ses aveuglements au moment de l’occupation de la RhĂ©nanie par les troupes du Reich. On en saura grĂ© Ă  l’auteur, qui n’a pas cĂ©dĂ© aux joies de la réécriture pour se dĂ©couvrir une luciditĂ© ou un courage rĂ©trospectifs. Il regrette en effet de n’avoir pas su saisir les occasions d’hĂ©roĂŻsme que [lui] offrirent les circonstances » [9]. Le jeune homme qui, en vacances dans le BĂ©arn chez Maurice Martin du Gard, entendait siffler les balles et tonner les canons ne s’engagea pas pour autant auprĂšs des RĂ©publicains espagnols. Le collaborateur du RĂ©sident gĂ©nĂ©ral au Maroc ne gagna pas Londres Ă  l’étĂ© 1940, pas plus que, passĂ© Ă  Alger, il ne rejoignit d’unitĂ© combattante aprĂšs 1943. Maurice Grimaud sacrifie en revanche aux lois du genre lorsqu’il entreprend de retracer sa carriĂšre administrative, dans la premiĂšre partie de l’ouvrage. Son engagement au service de l’État est dĂ©peint comme une entrĂ©e en religion, l’exercice des responsabilitĂ©s comme une forme de sacerdoce. C’est sous le signe du hasard que l’auteur place son essai de », en faisant la part des amitiĂ©s et des convictions dans cet itinĂ©raire. François Bloch-LainĂ© a posĂ© les rĂšgles du genre des mĂ©moires de serviteurs de l’État » ne jamais donner le sentiment qu’on a rĂ©ussi par la brigue ou intriguĂ© pour obtenir une responsabilitĂ©, se dĂ©peindre en garant de la continuitĂ© de l’État par-delĂ  le temps court de la politique [10]. Michel Winock apporte le sceau de l’historien Ă  ce rĂ©cit ordonnĂ© en Ă©crivant dans la prĂ©face que la RĂ©publique s’est perpĂ©tuĂ©e grĂące aux qualitĂ©s de ses grands commis plus encore qu’aux actions Ă©clatantes de ses ministres » [11]. L’équilibre du livre tient Ă  ce que Maurice Grimaud y donne l’image d’un homme engagĂ© sans ĂȘtre infĂ©odĂ©. Plus que comme le fidĂšle d’un parti ou d’un patron, il s’affirma comme un homme d’équipe pendant ses plus de cinquante de carriĂšre professionnelle, de 1938 Ă  1992. L’auteur situe en effet son action dans le cadre de ces groupes de travail que soudent l’estime mutuelle et l’expĂ©rience commune des situations d’exception. En poste au Maroc Ă  partir de 1938, il se constitua un premier capital professionnel auprĂšs de jeunes fonctionnaires qui ont fait le choix du dĂ©paysement. Il considĂ©ra Munich – dont il ne dit mot –, l’entrĂ©e en guerre, la dĂ©faite de juin 1940 et les dĂ©buts de la France libre depuis le Maroc, oĂč il avait le sentiment d’ĂȘtre utile Ă  son pays. D’autres que lui firent ce choix de gagner l’Afrique du Nord ou d’y demeurer avant l’opĂ©ration Torch » on songe notamment Ă  Michel DebrĂ©. S’il rĂ©prouva l’arrestation des passagers du Massilia rĂ©fugiĂ©s au Maroc, au nombre desquels figuraient Pierre MendĂšs France, Jean Zay et Georges Mandel, Maurice Grimaud semble comprendre l’attitude du rĂ©sident gĂ©nĂ©ral NoguĂšs, qui refusa de poursuivre le combat aprĂšs la demande d’armistice. Il rappelle que les autoritĂ©s françaises du Maroc appliquĂšrent les dĂ©cisions du rĂ©gime de Vichy jusqu’en 1942, mais qu’aux marges des pratiques officielles pouvaient se dĂ©velopper des comportements dissonants dĂ©marches en faveur de Juifs allemands ou autrichiens pour que des consulats Ă©trangers leur accordent des visas, contournement des dĂ©crets anti-maçonniques, 
 De 1942 Ă  1954, Maurice Grimaud devait connaĂźtre une carriĂšre atypique pour un futur prĂ©fet de police, puisque ses expĂ©riences professionnelles successives le conduisirent principalement hors de mĂ©tropole. Ayant rejoint une Alger passĂ©e Ă  la France Libre, il gagna la mĂ©tropole aprĂšs la LibĂ©ration de Paris, pour la quitter rapidement. Au cabinet de l’Administrateur gĂ©nĂ©ral de la Zone française d’Occupation en Allemagne ou comme Conseiller de l’Organisation internationale pour les rĂ©fugiĂ©s Ă  GenĂšve, il entendit ensuite reconstruire ce que la guerre avait dĂ©fait. De retour Ă  Rabat comme directeur des services d’information de la RĂ©sidence gĂ©nĂ©rale de France au dĂ©but des annĂ©es 1950, l’ancien militant de gauche comprit que le Maroc de Papa » avait vĂ©cu et se heurta au lobby des gros colons proches du parti radical. Le mitan des annĂ©es 1950 marqua plus tard une forme de retour dans le rang administratif pour Maurice Grimaud. Il partagea la sympathie de trĂšs nombreux hauts fonctionnaires pour l’expĂ©rience gouvernementale de Pierre MendĂšs France et y participa briĂšvement comme membre du cabinet de François Mitterrand, alors ministre de l’IntĂ©rieur. Ce passage par un cabinet ministĂ©riel devait l’autoriser Ă  rĂ©intĂ©grer en douceur » un corps prĂ©fectoral alors en voie d’institutionnalisation [12]. PrĂ©fet des Landes, il fut dĂ©placĂ© sur demande d’un parlementaire influent Ă  la fin de la IVe RĂ©publique il n’est pas certain que le rĂ©gime des partis » ait eu l’apanage de ces pratiques. Le cƓur de sa carriĂšre se situa aux grandes heures d’une RĂ©publique gaullienne. Entre 1958 et 1974, le rĂ©gime exigeait de ses serviteurs une loyautĂ© sans faille mais s’accommodait d’ĂȘtre exĂ©cutĂ© par des grand commis libĂ©raux ou progressistes. Comme directeur gĂ©nĂ©ral de la SĂ»retĂ© nationale, puis comme prĂ©fet de police de Paris, Maurice Grimaud eut Ă  questionner sans cesse son rapport d’obĂ©issance Ă  l’autoritĂ© politique. A quel moment une opinion ou une analyse personnelles se transforment-elles en une forme de dĂ©sobĂ©issance Ă  l’autoritĂ© ? Le devoir de rĂ©serve, qui n’a guĂšre d’existence que jurisprudentielle, impose-t-il au fonctionnaire de taire ses scrupules face Ă  une dĂ©cision qu’il juge mauvaise en conscience ? La figure de Maurice Grimaud, homme d’autoritĂ© ennemi de toute rĂ©pression aveugle, ne prend sens que par opposition Ă  son prĂ©dĂ©cesseur. Le prĂ©fet de Mai 1968 est Ă  premiĂšre vue l’anti-Maurice Papon. La carriĂšre en zigzags de l’un contraste avec l’itinĂ©raire rectiligne de l’autre deux conceptions de la responsabilitĂ© administrative s’y trouvent peut-ĂȘtre incarnĂ©es. Pour Maurice Grimaud, un haut fonctionnaire a notamment le devoir d’informer l’autoritĂ© politique avec prĂ©cision, sans dissimuler Ă  son ministre sa prĂ©fĂ©rence pour certaines options derriĂšre l’intĂ©rĂȘt des services ». L’ancien khĂągneux fĂ©ru de lettres et de philosophie Ă©tait toujours prĂ©sent chez le PrĂ©fet de police de mai 1968, qui plaida contre une rĂ©action trop brutale auprĂšs du Premier ministre Georges Pompidou ou du ministre de l’IntĂ©rieur Christian Fouchet. Son apparent libĂ©ralisme » en ces circonstances lui fut reprochĂ© a posteriori par Jean Rochet, directeur de la Direction de la surveillance du territoire DST Ă  la fin des annĂ©es 1960 [13]. Maurice Grimaud devait du reste se prononcer en faveur d’un meilleur contrĂŽle de l’usage de la police par le pouvoir exĂ©cutif, quelques annĂ©es seulement aprĂšs avoir quittĂ© ses fonctions [14]. L’identitĂ© de Maurice Papon vaut en revanche comme une eau-forte de ces grands commis guidĂ©s par l’amour de l’ordre et des formes administratives leur conception du service de l’État s’accommodait aisĂ©ment de dĂ©cisions brutales, voire criminelles dans le cas de Maurice Papon, pour peu qu’elles ne bouleversent pas la vie des bureaux. Le prĂ©fet Grimaud ordonna aux gardiens de la paix de ne pas faire preuve d’excĂšs dans l’emploi de la force » le 29 mai 1968 ; son prĂ©dĂ©cesseur ne voulut pas retenir le bras des policiers au dĂ©but des annĂ©es 1960. Il permit au contraire qu’une certaine conception de la rĂ©pression, dĂ©veloppĂ©e sous la IVe RĂ©publique au nom de la lutte anticommuniste, se durcisse encore Ă  la faveur de la guerre d’AlgĂ©rie jusqu’aux massacres d’État des 17 octobre 1961 [15] et du 8 fĂ©vrier 1962, Ă  la station Charonne [16]. Je ne suis pas nĂ© en mai 68 ne manque pas d’allusions dĂ©favorables Ă  l’ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Gironde sous Vichy. Il est difficile d’adhĂ©rer pour autant au portait que Maurice Grimaud trace de lui-mĂȘme en homme peu sĂ©duit par les questions de basse police ». Il entre une part – inĂ©vitable ? – de reconstruction dĂšs lors qu’un fonctionnaire d’autoritĂ© publie des carnets ou des rĂ©cits aprĂšs les avoir relus et sans doute corrigĂ©s [17]. L’ancien directeur de la SĂ»retĂ© n’entre pas dans les dĂ©tails de la lutte d’influence menĂ©e entre 1962 et 1966 contre des services de renseignements fĂącheusement pĂ©nĂ©trĂ©s par l’OAS » [18], notamment le SDECE [19]. Il manie l’ellipse ou la litote pour Ă©viter les dĂ©tails de la lutte qu’il eut Ă  conduire contre certains mouvements gauchistes aprĂšs mai 1968, sur instructions du trĂšs rĂ©pressif Raymond Marcellin, alors ministre de l’IntĂ©rieur [20]. Ces silences sont d’autant plus regrettables que la recherche s’intĂ©resse dĂ©sormais aux services d’information et aux questions que posent leurs modes de fonctionnement en rĂ©gime dĂ©mocratique [21]. Ces MĂ©moires mĂ©ritent pourtant d’ĂȘtre versĂ©s aux sources d’une histoire politique de l’administration. S’y dessine une chronologie du spoil system Ă  la française l’élection de ValĂ©ry Giscard d’Estaing aurait ainsi marquĂ© une Ă©tape dans la politisation des Ă©lites administratives. Maurice Grimaud, qui reprit du service Ă  soixante-huit ans au cabinet de Gaston Defferre, en mai 1981, insiste en revanche sur le caractĂšre de continuitĂ© rĂ©publicaine » que revĂȘtit l’alternance du point de vue des grands commis. VoilĂ  qui semblera rafraĂźchissant Ă  l’heure oĂč le statut des fonctionnaires Ă©volue vers une contractualisation non avouĂ©e

Surle tarmac, elle rencontre Jacques et Bernadette Chirac, qui vont la prendre sous leur aile. Pendant deux ans, elle vit ainsi chez eux, aux cÎtés de leurs deux filles. Jamais officiellement
En mai 1832 paraĂźt Indiana, d’un certain George Sand, roman de mƓurs tourmentĂ© qui fait Ă©tat de la triste condition de la femme, d’abord fille de », puis Ă©pouse de », et enfin maĂźtresse, toujours engeĂŽlĂ©e par des pĂšres tyranniques, des Ă©poux indiffĂ©rents et violents, et des Don Juan de pacotille qui ravalent prĂ©cipitamment leurs promesses sitĂŽt leur proie sĂ©duite. Mais les hommes ne se contentent pas d’y dominer les femmes, puisqu’ils s’écrasent entre eux, condamnant les plus dĂ©sintĂ©ressĂ©s et les moins flamboyants Ă  une existence tout aussi spectrale. “La solitude est bonne, et les hommes ne valent pas un regret.” George Sand, Indiana George Sand en 1835, par Charles-Louis Gratia Ces grands sacrifiĂ©s sont Indiana et Ralph, dont les destins Ă©meuvent immĂ©diatement la critique parisienne le 31 mai, on peut lire dans le Figaro Toutes les Ă©motions douces et vraies, tout l’intĂ©rĂȘt haletant d’un rĂ©cit bien fait et bien conduit, toute la vivacitĂ© d’impressions jeunes et senties, tout ce qui fait un livre qui parle Ă  l’ñme et au cƓur, vous le trouverez dans ce livre en deux volumes qui a pour titre Indiana ». En novembre de la mĂȘme annĂ©e, Gustave Planche, critique Ă  la Revue des Deux Mondes, lui dĂ©die des articles enthousiastes Ă  l’occasion de la publication de Valentine et en prĂ©sente l’auteur au directeur François Buloz, qui lui assure des rentes en Ă©change d’une contribution rĂ©guliĂšre Ă  la Revue. Sa situation financiĂšre ainsi stabilisĂ©e et sa crĂ©dibilitĂ© littĂ©raire assise, Aurore Dupin, alias George Sand, peut s’éloigner de Casimir Dudevant, son Ă©poux violent, ivrogne et infidĂšle qui avait inspirĂ© l’ignoble mari d’Indiana. L’annĂ©e suivante, Buloz lui prĂ©sente Alfred de Musset lors d’un dĂźner organisĂ© en l’honneur des collaborateurs de la Revue. Le poĂšte s’éprend immĂ©diatement de cette lettrĂ©e excentrique de 28 ans, qui se travestit en homme, porte le melon, fume le cigare et met un point d’honneur Ă  scandaliser les bonnes gens. Commence alors l’idylle dĂ©rĂ©glĂ©e qui donnera naissance aux Lettres d’un voyageur et Ă  Elle et lui de Sand, Ă  la Confession d’un enfant du siĂšcle, On ne badine pas avec l’amour et Lorenzaccio de Musset. “Mieux vaut souffrir le mal que de le rendre.” George Sand, François le Champi George Sand et Musset par CĂ©lestin Nanteuil Les amants partent en Italie, s’arrĂȘtent Ă  Venise ; George Sand souffre de fiĂšvres violentes, et au lieu de rester Ă  son chevet, Musset va s’encanailler toutes les nuits dans les bals et les bordels ; rĂ©tablie et furieuse de ses incartades, Sand lui claque la porte au nez ; puis il tombe malade Ă  son tour, et Sand, oubliant son amertume, prend soin de lui. Elle appelle un jeune mĂ©decin Ă  la rescousse, Pietro Pagello, et un triangle amoureux infernal s’instaure quand Sand et Pagello, au chevet de Musset, s’éprennent l’un de l’autre. GuĂ©ri, Musset tourne dignement les talons pour rentrer Ă  Paris. Mais, apprenant plus tard que Sand est revenue Ă  son tour, le poĂšte cĂšde Ă  ses remords et obtient de la revoir. L’entrevue, Ă©plorĂ©e et dramatique, fait naĂźtre chez Sand des pensĂ©es suicidaires ; les anciens amants se sĂ©parent par dĂ©sir de s’épargner mutuellement, mais en octobre 1834, puisque Musset ne cesse d’envoyer des lettres passionnĂ©es Ă  Sand, ils se retrouvent. Pagello, blessĂ©, repart en Italie. LĂ , leur liaison devient destructrice, faite de disputes violentes, de reproches, de cruautĂ©s, et, incapable de supporter un tel quotidien, Musset quitte Sand un mois plus tard. Je me dis seulement À cette heure, en ce lieu, Un jour, je fus aimĂ©, j’aimais, elle Ă©tait belle. J’enfouis ce trĂ©sor dans mon Ăąme immortelle, Et je l’emporte Ă  Dieu ! » Musset, Souvenir George Sand habillĂ©e en homme » 1834, EugĂšne Delacroix DĂ©vastĂ©e, Sand s’abĂźme dans la mĂ©lancolie. EugĂšne Delacroix, que Buloz lui a prĂ©sentĂ© Ă  la fin de novembre 1834 et qui restera son ami fidĂšle tout au long de sa vie, peint d’elle un portrait dĂ©chirant ci-contre, qui la montre les cheveux courts, le teint blafard et le regard erratique aprĂšs sa rupture avec le poĂšte de douleur, elle a coupĂ© ses longs cheveux noirs et les a envoyĂ©s Ă  Musset, en gage d’amour. Musset, bouleversĂ© par la rĂ©ception du colis, accourt et leur liaison reprend, toujours aussi chaotique, jusqu’à la rupture dĂ©finitive du 6 mars 1835. Le 9 avril, Sand dĂ©cide de s’affranchir dĂ©finitivement de son mari et rencontre Michel de Bourges, cĂ©lĂšbre avocat, afin d’entreprendre des procĂ©dures judiciaires. Or l’avocat, qui vient de lire LĂ©lia, paru dans la Revue des Deux Mondes Ă  la suite d’Indiana et Valentine, Ă©tait en quelque sorte tombĂ© amoureux d’elle par contumace, et lui fait une cour assidue en dĂ©clamant, toute une nuit durant, la plaidoirie qu’il a Ă©crite pour elle. Le stratagĂšme est un succĂšs, et ils deviennent amants jusqu’en juin 1837 ; mais Michel de Bourges est mariĂ©, et ne se sĂ©parera pas de sa femme malgrĂ© de nombreuses promesses faites Ă  Sand. Cette derniĂšre, lassĂ©e, le quitte, non sans lui avoir dĂ©diĂ© le personnage Ă©ponyme du roman Simon. Reproduction d’un tableau dĂ©truit d’EugĂšne Delacroix, reprĂ©sentant George Sand avec Chopin Elle aura une autre liaison fameuse, avec FrĂ©dĂ©ric Chopin, de 1838 Ă  1848. Le compositeur, d’un tempĂ©rament assez tyrannique qui ne fait pas bon mĂ©nage avec le fĂ©minisme de Sand, s’aliĂšne les deux enfants de l’écrivaine, Maurice et Solange issus de son mariage avec Dudevant. Solange, suite Ă  une dispute avec sa mĂšre, se venge en calomniant George Sand auprĂšs de Chopin, que sa paranoĂŻa fait sauter Ă  pieds joints dans le piĂšge. La rupture, qui clĂŽt dix ans de relation, est violente. La rĂ©volution de 1848 rĂ©jouit Sand au plus haut point, puis elle va de dĂ©sillusion en dĂ©sillusion jusqu’à cesser ses engagements militants. Rendue amĂšre par l’échec de la rĂ©volution, elle ne revient sur la scĂšne politique qu’aprĂšs le coup d’État du 2 dĂ©cembre 1851 afin de venir en aide aux prisonniers politiques et aux exilĂ©s. Elle plaide notamment en vain pour la grĂące de Victor Hugo, avec lequel elle correspond depuis quinze ans, et la presse censure ses Ă©crits. Cette pĂ©riode, pour elle, amĂšne malheur sur malheur et deuil sur deuil outre sa rupture avec Chopin, elle est en mauvais termes avec sa fille, puis subit la perte de sa petite-fille morte en bas-Ăąge, de sa grande amie Marie Dorval et enfin de Chopin lui-mĂȘme en 1849. Je pleure une morte, je salue une immortelle. » Alors qu’elle sombre dans la mĂ©lancolie, son fils Maurice lui prĂ©sente son ami Alexandre Manceau. MalgrĂ© les 23 ans qui les sĂ©parent, ils deviennent amants. Il s’agit de la premiĂšre liaison apaisĂ©e de Sand, qui durera jusqu’à la mort de Manceau en 1865. Durant ces 15 ans, Sand est extraordinairement prolifique, puisqu’elle publie prĂšs de 50 ouvrages romanesques et théùtraux. Dans les derniĂšres annĂ©es de sa vie, seule femme d’importance du milieu littĂ©raire parisien, elle rencontre Flaubert qui lui voue une grande admiration, frĂ©quente Sainte-Beuve, Taine, les frĂšres Goncourt, Ernest Renan et ThĂ©ophile Gautier, puis refuse la LĂ©gion d’Honneur. Elle meurt le 8 juin 1876 Ă  Nohant, le chĂąteau de son enfance. Le jour mĂȘme, Victor Hugo dĂ©clare Je pleure une morte, je salue une immortelle ». Plus sobrement, Flaubert confesse J’ai pleurĂ© comme un veau ». George Sand fut contributrice de la Revue des Deux Mondes pendant plus de quarante ans, de 1833 Ă  sa mort. Elle y publia notamment, en feuilleton, les piĂšces Gabriel et Le Drac, les romans Mademoiselle la Quintinie et Francia. En octobre 1952, la Revue publiait, entre autres nombreux hommages, sa correspondance avec l’actrice Marie Dorval. Tous ces textes, ainsi que le reste des Ɠuvres de George Sand, sont disponibles gratuitement dans les archives de la Revue.

PatrickFACON, « Innovation et tensions interarmĂ©es dans les annĂ©es Pompidou. L'exemple de l'armĂ©e de l'Air », dans GRISET, Pascal (dir.), Georges Pompidou et la modernitĂ©, les tensions de l'innovation, 1962-1974, Bruxelles, Peter Lang, coll. « Georges Pompidou », sĂ©rie « Études », 2006, p. 65-76.Mots-clĂ©s : ArmĂ©e de l'Air, Force de frappeLieux : -

par Patrick Kessel, cofondateur et prĂ©sident d’honneur du ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique, ancien Grand MaĂźtre du Grand Orient de France. 10 janvier 2022Patrick Kessel, Marianne toujours ! 50 ans d’engagement laĂŻque et rĂ©publicain, prĂ©face de GĂ©rard Delfau, Ă©d. L’Harmattan, 8 dĂ©c. 2021, 34 e. C’est en octobre 1988 qu’explose la premiĂšre affaire dite du voile. Telle une irruption volcanique, elle annonce des rĂ©pĂ©titions plus redoutables, la fragilisation de la laĂŻcitĂ©, la montĂ©e d’une fracturation sociale catastrophique, l’éclatement de l’universalisme citoyen en tribalismes communautaires. C’est le pavĂ© mosaĂŻque de la RĂ©publique et des LumiĂšres qui menace de voler en Ă©clats. Un principal de collĂšge Ă  Creil refuse l’entrĂ©e Ă  deux jeunes filles voilĂ©es. Il essaie de les convaincre qu’elles peuvent porter ce voile en venant Ă  l’école ainsi qu’en en partant, mais qu’à l’intĂ©rieur de l’établissement scolaire personne ne porte de signes religieux ostensibles. La polĂ©mique se dĂ©veloppe. Avec mes amis, nous attendons un soutien au principal de la part des associations laĂŻques et plus encore du gouvernement de gauche. Il ne vient pas. Au contraire, des voix s’élĂšvent pour dĂ©fendre le "droit Ă  la diffĂ©rence", en l’occurrence le droit de porter le voile Ă  l’école pour ces "pauvres jeunes filles" bientĂŽt considĂ©rĂ©es comme victimes d’un ostracisme xĂ©nophobe. Le principal est traitĂ© de raciste, ce qui n’est pas sans blesser l’homme, originaire des Antilles et aboutĂ© Ă  l’humanisme rĂ©publicain. Le ministre, saisi de l’affaire tergiverse, dĂ©cide de ne pas dĂ©cider et transmet le plat brĂ»lant au Conseil d’État !Probablement n’a -t-il pas compris sur le coup qu’il tenait lĂ  entre les mains une bombe Ă  retardement qui pulvĂ©riserait son destin et celui de la gauche. Lionel Jospin dira par la suite combien il regrette cette dĂ©cision qu’il voulait tempĂ©rĂ©e. Il expliquera l’appel au Conseil d’État, "non pas pour me dĂ©rober ou pour botter en touche, mais pour refroidir les passions, craignant que les interdits laĂŻques ne valent qu’à l’usage exclusif des arabo-musulmans et n’adoptent un contenu discriminatoire, voire raciste" [1]. La peur de passer pour raciste, la survivance d’une forme de culpabilitĂ© Ă  l’égard de tout ce qui a un lien avec le passĂ© colonial de la France paralysent les tĂȘtes les mieux faites de la Gauche. Ainsi la France va-t-elle perdre trente ans en s’empĂȘtrant dans le cancer du communautarisme dont les mĂ©tastases s’attaqueront aux principaux fondements de la RĂ©publique. Cinq intellectuels, Élisabeth Badinter, RĂ©gis Debray, Alain Finkielkrault, Élisabeth de Fontenay et Catherine Kintzler dĂ©noncent Ă  la Une du Nouvel Observateur un "Munich des consciences" [2]. Les associations laĂŻques traditionnelles et les partis de gauche ne rĂ©agissent pas. Ils considĂšrent qu’il serait mal venu de critiquer les amis qui gouvernent le pays. Et que, s’agissant de deux petites filles musulmanes, s’en prendre Ă  elles reviendrait Ă  apporter de l’eau au moulin de l’extrĂȘme droite xĂ©nophobe. Leur silence vaut consentement. Comme si les atteintes Ă  la laĂŻcitĂ©, dĂšs lors qu’elles sont le fait de populations de culture ou de religion musulmanes, devaient ĂȘtre acceptĂ©es, tolĂ©rĂ©es, voire nĂ©gociĂ©es. La laĂŻcitĂ© dite "nouvelle" montre immĂ©diatement qu’elle aboutit Ă  renier le principe de sĂ©paration et ouvre la voie aux accommodements dits "raisonnables" et au communautarisme. Telle est d’ailleurs la vraie nature de cette rupture avec la culture laĂŻque, mĂȘme si tous ses promoteurs ne semblent pas conscients des dangers qu’ils font courir Ă  libertĂ© de conscience et Ă  l’égalitĂ© des droits entre toutes et tous. Il importe de rĂ©agir vite. Le 19 dĂ©cembre 1990, le ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique est constituĂ©. J’ai lancĂ© l’association avec des personnalitĂ©s d’origines et d’appartenances diverses qui ressentent la gravitĂ© du moment et avec une nouvelle gĂ©nĂ©ration de militants laĂŻques. Ce qui est en jeu, pressentent-ils, c’est la dĂ©composition des principes fondateurs de la RĂ©publique. Maurice Agulhon, titulaire de la chaire d’histoire au CollĂšge de France, historien internationalement reconnu de la RĂ©publique ; Louis Astre, ancien responsable Ă  la FEN ; Pierre BergĂ©, homme d’affaires ; Henri Caillavet, ancien ministre ; Jean-Pierre Changeux, neurobiologiste ; Fanny Cottençon, comĂ©dienne ; RĂ©gis Debray, philosophe ; Manuel de DiĂ©guez, philosophe ; ClĂ©ment Durand, ancien secrĂ©taire national du syndicat des instituteurs, fondateur du ComitĂ© National d’action laĂŻque ; Alain Finkielkraut, philosophe ; Yves Galifret, ancien PrĂ©sident de l’Union rationaliste ; Max Gallo, journaliste, ancien ministre ; GisĂšle Halimi, avocate, fondatrice du mouvement fĂ©ministe Choisir et militante du droit Ă  l’IVG ; Eddy Khaldi, enseignant, syndicaliste et futur prĂ©sident des DDEN DĂ©lĂ©guĂ©s dĂ©partementaux Ă  l’Éducation Nationale ; Catherine Kintzler, philosophe ; Albert Memmi, Ă©crivain, essayiste ; Sami NaĂŻr, politologue ; Claude Nicolet, historien, spĂ©cialiste des institutions et des idĂ©es politiques ; Émile Papiernik, obstĂ©tricien ; Jean-Claude Pecker, astrophysicien ; Yvette Roudy, ancien ministre ; Claude Villers, journaliste ; Claude Vaillant, avocat,s’embarquent dans cette aventure passionnante. Claude Nicolet en est le premier PrĂ©sident et j’en assume le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral. Henri Caillavet lui succĂšdera, puis moi-mĂȘme, Jean-Marie Matisson, ancien Grand-MaĂźtre adjoint du Grand Orient, Philippe Foussier qui deviendra Grand-MaĂźtre en 2017 et auquel je succĂšderai pour un second mandat, Jean-Pierre Sakoun et Gilbert Abergel. On trouvera qu’il y a beaucoup de francs-maçons dans cette association. Ce n’est pas faux. Paul Gourdot, ancien Grand-MaĂźtre, a amenĂ© avec lui ses compagnons de route tels Pierre Aubert, de la gĂ©nĂ©ration pour qui la gauche et la laĂŻcitĂ© ne peuvent faire qu’un. En vue de sa crĂ©ation j’avais obtenu du Convent, le vote d’une motion de soutien et d’une petite subvention de dĂ©marrage comme le fit le Grand Orient, Ă  la fin du XIXĂšme siĂšcle, lors de la crĂ©ation de la Ligue de l’Enseignement et de la Ligue des Droits de l’homme. Pour autant la nouvelle association est totalement indĂ©pendante de l’obĂ©dience et ne saurait s’exprimer en son nom. Sa proximitĂ© tient aux idĂ©es communes que nous dĂ©fendons en matiĂšre de laĂŻcitĂ©, proximitĂ© plus ou moins forte en fonction des diffĂ©rents grands maĂźtres qui se succĂšdent rue Cadet. Nous n’imaginons pas alors que ce petit groupe au fonctionnement exclusivement militant, sans subventions publiques, dĂ©pourvu de secrĂ©tariat permanent, de local associatif, va devenir une association reconnue de dĂ©fense et de promotion de la laĂŻcitĂ© sans qualificatif, lanceuse d’alerte, interlocutrice des autoritĂ©s, apprĂ©ciĂ©e par les uns pour ses prises de position fermes, son refus de rĂ©pondre aux invectives, sa volontĂ© de dialogue, critiquĂ©e, voire honnie par d’autres, en particulier lorsque le communautarisme va infiltrer une partie de la gauche et que l’islamisme politique s’installera au cƓur du dĂ©bat. Le ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique lance un Grand prix national et un Grand prix international ainsi qu’un prix Science et laĂŻcitĂ©, dĂ©cernĂ©s par un jury de personnalitĂ©s indĂ©pendantes et destinĂ©s Ă  soutenir des femmes et des hommes engagĂ©s, souvent au pĂ©ril de leur vie, en faveur de la libertĂ© de conscience et de la laĂŻcitĂ©. Remis chaque annĂ©e dans le grand salon de l’HĂŽtel de Ville de Paris, en prĂ©sence de la Maire, Anne Hidalgo, et d’un petit millier de personnes, il rĂ©vĂšle au grand public des talents nouveaux. Mon ami Charb prĂ©side le jury en octobre 2012. "J’ai moins peur des extrĂ©mistes religieux que des laĂŻques qui se taisent", dit-t-il Ă  cette occasion, nĂ©anmoins conscient que ses jours sont comptĂ©s [3]. [4] Le ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique s’implique sur de nombreux fronts. La commĂ©moration du baptĂȘme de Clovis, dont Jean-Paul II, en visite Ă  Paris, veut faire l’acte de naissance de la Nation française, rassemble place de la RĂ©publique Ă  Paris 65 organisations, qui dĂ©noncent le financement public de ce voyage pastoral et rappellent que "Clovis n’est pas la France". Le ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique est en premiĂšre ligne avec les associations historiques. Ce sera la derniĂšre manifestation commune avant que la question du communautarisme ne divise profondĂ©ment le monde laĂŻque. Symbolique, cette bataille veut rĂ©affirmer que la Nation française n’a pas de religion et que la RĂ©publique est laĂŻque. Pierre BergĂ© dans "l’affaire Clovis" dĂ©nonce "le retour en force du clĂ©ricalisme" [5]. Dans Marianne, je t’aime, je dĂ©nonce les pompes auxquelles donne prĂ©texte le 1500e anniversaire de la conversion de Clovis, aux frais de l’État, ce qui participe d’une inacceptable remise en cause de la laĂŻcitĂ© [6]. Le ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique monte en ligne contre la ratification par la France de la Charte europĂ©enne des langues rĂ©gionales ou minoritaires qui revient ipso facto Ă  reconnaĂźtre des communautĂ©s rĂ©gionales comme Ă©quivalentes Ă  la communautĂ© nationale avec, demain, la reconnaissance de dĂ©rogations Ă  la loi commune. Il dĂ©nonce la tentative de substituer l’équitĂ© Ă  l’égalitĂ©. C’est lĂ  une autre attaque subreptice contre les LumiĂšres. Le principe d’égalitĂ© des droits et des devoirs entre tous les citoyens, quels qu’ils soient, d’oĂč qu’ils viennent, quelles que soient leurs apparences, leurs convictions, n’est pas nĂ©gociable. Nous organisons sur le sujet un colloque Ă  l’AssemblĂ©e Nationale. Le ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique dĂ©nonce Ă©galement, sous la prĂ©sidence Sarkozy, la crĂ©ation d’un "ministĂšre de l’IdentitĂ© nationale" et plaide en faveur d’un "ministĂšre de la citoyennetĂ©". L’identitĂ© de la RĂ©publique, c’est d’abord l’intĂ©gration dans l’universalisme des principes des LumiĂšres. Le ComitĂ©, qui a Ă©tĂ© en premiĂšre ligne pour dĂ©noncer l’infiltration de l’universitĂ© Lyon 3, monte en ligne contre l’extrĂȘme-droite et dĂ©nonce sa tentative de dĂ©tourner la laĂŻcitĂ© Ă  des fins xĂ©nophobes. Le renoncement d’une partie de la gauche Ă  dĂ©fendre la laĂŻcitĂ© lui ouvre un boulevard dans lequel elle se jette. Ce sera le sens du livre Ils ont volĂ© la laĂŻcitĂ©, que je publierai en 2012 et dont la couverture sera illustrĂ©e d’un dessin de Charb [7]. L’originalitĂ© du ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique va s’exprimer dans le dĂ©bat qui s’engage autour des affaires du voile et du communautarisme. Avec Jean-Marie Matisson, son PrĂ©sident d’alors, par ailleurs partie civile dans le procĂšs Maurice Papon, nous sommes auditionnĂ©s Ă  l’AssemblĂ©e Nationale et plaidons en faveur d’une loi interdisant le port de signes religieux Ă  l’école. "Entre le fort et le faible, c’est la libertĂ© qui opprime et la loi qui affranchit", Ă©crivait Lacordaire. Articles de presse, Ă©ditos, colloques se succĂšdent. Nous y invitons entre autres Élisabeth de Fontenay, Luc Ferry, Henri Jouffa, Albert Memmi, Danielle Sallenave, Lucien SĂšve, Michel Vovelle, Yves Gallifret, Maurice Benassayag, Louis Mexandeazu, Edgar Pisani, Georges Sarre, Alain Vivien, Jean-Pierre ChevĂšnement, Xavier Pasquini, Georges-Marc Benamou. La tension monte entre associations laĂŻques. L’enjeu le communautarisme. J’ai toujours cru aux vertus du dialogue et fais confiance Ă  l’honnĂȘtetĂ© intellectuelle de mes contradicteurs. Optimiste, j’imagine qu’il est encore possible de dĂ©battre au fond et d’éviter un schisme au sein de la famille laĂŻque. D’autant que certaines amitiĂ©s perdurent. J’écris Ă  Pierre Tournemire, un des principaux animateurs de la Ligue de l’Enseignement, pour lui proposer un dĂ©bat au fond avec des reprĂ©sentants de la Ligue de l’Enseignement, de la FEN et quelques autres associations. En vain. Je rĂ©itĂ©rerai cette proposition auprĂšs du PrĂ©sident d’alors de la Ligue, qui, pour toute rĂ©ponse, taxera mes amis du ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique et moi-mĂȘme d’islamophobes ! Sans rĂ©ponse, j’écris une tribune dans Le Monde dont Guy Le NĂ©ouanic, qui a succĂ©dĂ© Ă  Yannick Simbron comme secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral la FEN, cite des extraits dans son rapport d’activitĂ©. J’interviens, comme nous le faisons rĂ©guliĂšrement, Ă  la Libre PensĂ©e dont le PrĂ©sident, Marc Blondel, facilite le dialogue. Nos dĂ©saccords sont relativement mineurs et ne menacent pas la perspective de rassemblement des laĂŻques. Il serait encore possible de rĂ©flĂ©chir entre gens de bonne volontĂ© parmi lesquels plus d’un franc-maçon. Mais cette fois, la bonne volontĂ© ne suffira pas. Commence le temps des procĂšs en islamophobie. Trente ans aprĂšs la crĂ©ation du ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique, l’actualitĂ© donne malheureusement raison Ă  ses fondateurs. L’universalisme rĂ©publicain, autrefois combattu par la seule extrĂȘme droite, est dĂ©sormais vivement attaquĂ© par des voix issues de la rive progressiste qui ont oubliĂ© les fondements de la culture et des combats de la Gauche. La laĂŻcitĂ©, clĂ© de voĂ»te de la RĂ©publique sociale et laĂŻque, se trouve mise Ă  mal, traitĂ©e de "raciste" et de "colonialiste", de "bourgeoise" et de "rĂ©actionnaire", dĂšs lors qu’il s’agit de l’appliquer aux musulmans comme Ă  tous les autres citoyens. Dans cette traversĂ©e du dĂ©sert, le ComitĂ© a contribuĂ© avec quelques autres associations Ă  sauver l’essentiel de la laĂŻcitĂ©, en particulier la loi de sĂ©paration de 1905 qui faillit ĂȘtre vidĂ©e de son contenu au prĂ©texte de modernisation. Il a activement participĂ© Ă  la crĂ©ation et Ă  l’animation du Collectif des associations laĂŻques qui rassemble au Grand Orient les obĂ©diences adogmatiques et une quarantaine d’associations dĂ©fendant une laĂŻcitĂ© sans qualificatif [8]. Ce collectif publie chaque annĂ©e un État de la laĂŻcitĂ© en France. La premiĂšre Ă©dition, que je portai Ă  bout de bras avec Charles Arrambourou de l’UFAL et Martine Cerf d’Égales, nĂ©cessita beaucoup de force de conviction car elle prenait le contre-pied du premier rapport de l’Observatoire de la laĂŻcitĂ© dont le prĂ©sident Jean-Louis Bianco venait de dĂ©clarer "il n’y a pas de problĂšmes de laĂŻcitĂ© en France". Cette dĂ©claration suscita une rĂ©action trĂšs ferme au sein de cet Observatoire, du dĂ©putĂ© Jean Glavany, de la sĂ©natrice Françoise Laborde et de moi-mĂȘme [9]. [Au ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique,] des comitĂ©s locaux ont vu le jour dans une vingtaine de villes et rĂ©gions, organisant des rĂ©unions publiques et une action de terrain auxquelles j’ai trĂšs souvent participĂ©, bien Ă©loignĂ©es du parisianisme politicien. Quelle chance fut la mienne de pouvoir compter dĂšs le dĂ©but sur tant de talents, de convictions, de culture, de soutiens amicaux, de femmes et d’hommes exceptionnels parmi lesquels Henri Caillavet et Élisabeth Badinter occupent une place de choix [10]. » [1] Lionel Jospin, L’invention du possible, Flammarion, 1991, p. 295.[3] LaurĂ©ats du Prix de la laĂŻcitĂ© du ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique. Ont ainsi notamment Ă©tĂ© honorĂ©s Caroline Fourest, journaliste menacĂ©e de mort, Chadortt Djavan, Ă©crivaine iranienne, menacĂ©e de mort, Djemila Benhabib, militante quĂ©bĂ©coise fĂ©ministe et laĂŻque, menacĂ©e de mort, Françoise Laborde, sĂ©natrice, Catherine Kintzler, philosophe, Jeannette Bougrab, secrĂ©taire d’État, Henri Pena-Ruiz, philosophe, Shoukria Haidar, militante afghane du droit des femmes et de la laĂŻcitĂ©, menacĂ©e de mort, Jean-Luc Petit Huguenin, patron de Paprec, ayant fait voter une charte de la laĂŻcitĂ© dans son entreprise, Samuel Mayol, directeur de l’IUT de St Denis, menacĂ© de mort, Fazil Say, pianiste, emprisonnĂ© en Turquie pour son engagement en faveur des droits de l’homme et de la libertĂ© de conscience, Zineb El Rhazoui, journaliste Ă  Charlie hebdo, menacĂ©e de mort, Gorgio Napolitano, alors prĂ©sident de la RĂ©publique italienne pour son soutien Ă  un patient dans le coma qui avait prĂ©alablement sollicitĂ© en vain le droit Ă  mourir dans la dignitĂ©, Maryam Namazie, politique iranienne exilĂ©e, menacĂ©e de mort, le Professeur Émile Baulieu, pĂšre de la pilule abortive, Gilles Clavreul, ancien dĂ©lĂ©guĂ© Ă  la lutte contre le racisme et l’antisĂ©mitisme, Jorge Clavero, militant laĂŻque argentin, Inna Shevchenko, animatrice des Femen, Sarah Doraghi, journaliste et comĂ©dienne au nom des femmes iraniennes qui risquent leur vie pour ne pas avoir Ă  porter le voile, Ensaf Haidar, Ă©pouse de Raif Badawi, blogueur condamnĂ© en Arabie saoudite Ă  dix annĂ©es de prison et mille coups de fouet, pour avoir critiquĂ© la religion, Jean-Pierre Obin, auteur du rapport qui alerta en France sur le danger des revendications communautaristes Ă  l’école notamment, Boualem Sansal, Ă©crivain algĂ©rien, Georges Bensoussan, historien ostracisĂ© pour avoir, parmi les premiers, osĂ© donner son nom Ă  la barbarie islamiste, FrĂ©dĂ©ric AurĂ©al, responsable du Service de la protection rapprochĂ©e SDLP, service de police discret dont les membres risquent leur vie pour protĂ©ger celles et ceux qui dĂ©fendent la laĂŻcitĂ© au pĂ©ril de leur vie. Le jury auquel ont participĂ© des responsables politiques de gauche comme de droite, anciens ministres tels Anicet Le Pors, communiste, AndrĂ© Henry, socialiste, Jacques Toubon, RPR, des intellectuels, des reprĂ©sentants d’associations laĂŻques, a Ă©tĂ© notamment prĂ©sidĂ© par la philosophe Élisabeth Badinter, l’ancien ministre Jean Glavany, l’ancienne dĂ©putĂ©e Odile Saugues, les journalistes Joseph MacĂ©-Scaron, Françoise Laborde, Renaud Dely et par Charb, mon ami, le dessinateur et directeur de Charlie.[5] Pierre BergĂ©, L’affaire Clovis, Plon,1996.[6] Patrick Kessel, Marianne, je t’aime, Ă©ditions Bruno Leprince, 1996.[7] Patrick Kessel, Ils ont volĂ© la laĂŻcitĂ©, Jean -Claude Gawsewitch, 2012.[8] La liste des associations membres du Collectif, dĂ©jĂ  citĂ©e.[9] Le communiquĂ© Glavany – Laborde - Kessel. Voir en Annexes.[10] Ont notamment contribuĂ© Ă  la crĂ©ation et au dĂ©veloppement du ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique les anciens ministres AndrĂ© Henry, Guy Lengagne, Yvette Roudy,Anne-Marie Lizin, ministre belge,les dĂ©putĂ©s Christian Bataille, Jean-Louis Touraine,les anciens Grands MaĂźtres du Grand Orient Jacques Lafouge, Gilbert Abergel, Philippe Foussier, les anciennes Grandes MaĂźtresses et dignitaires de la GLFF, le recteur Alain Morvan,Jean-Philippe Simonet qui a créé le site du ComitĂ© LaĂŻcitĂ© RĂ©publique et Édouard Moreau qui l’actualise quotidiennement,Daniel BĂ©nichou, Daniel BƓuf, Jean-Pierre Catala, Charles Coutel, JoĂ«l Denis, Marie-Danielle Gaffric, Catherine Kintzler, Guillaume Lecointre, Evelyne LĂ©vy, Jacques LĂ©vy, Jean-Marie Matisson, Jean-Claude Pecker, Nicole Raffin, Alain Seksig, Antoine Sfeir.
AuCentre Pompidou, l'exposition consacrée à Christo et Jeanne-Claude, reportée en raison de l'épidémie de coronavirus, aura finalement lieu du 1er juillet au 19 octobre 2020. Une exposition
DĂ©terminĂ© Ă  tourner la page de sa relation avec Victoire, Georges pourrait bien retrouver l’amour au cours des prochains Ă©pisodes de "Demain nous appartient". Attention, cet article contient de nombreux spoilers sur les prochains Ă©pisodes de Demain nous appartient. Si vous ne voulez rien savoir, ne lisez pas ce qui suit. SĂ©parĂ© de Victoire SolĂšne HĂ©bert depuis plusieurs semaines dĂ©jĂ , Georges Mayel Elhajaoui semble dĂ©sormais prĂȘt Ă  tourner la page et Ă  faire des rencontres dans Demain nous appartient. MĂȘme si son premier rendez-vous avec Astrid a tournĂ© au fiasco, l’amour s’apprĂȘte bel et bien Ă  frapper Ă  la porte du policier au cours des prochains Ă©pisodes du feuilleton quotidien Ă  succĂšs de TF1. Et autant dire que cette nouvelle histoire avec un personnage bien connu des tĂ©lĂ©spectateurs sera plutĂŽt inattendue. Dans un extrait inĂ©dit dĂ©voilĂ© en avant-premiĂšre sur MYTF1, Georges fait la rencontre de Vanessa Victoire Dauxerre, la cheffe du Spoon au caractĂšre bien trempĂ©. Venu dĂ©jeuner seul au restaurant, il profite qu’elle vienne le voir pour la complimenter sur le plat qu’il vient de dĂ©guster. Si Georges et Vanessa commencent par discuter de cuisine, leur Ă©change prend rapidement un tour bien plus personnel. "En fait, c’est un peu compliquĂ© en ce moment pour moi. C’est le grand vide", lui raconte-t-il sans dĂ©tour. Lorsqu’elle lance que l’on finit par s’habituer Ă  la solitude, Georges Ă©voque tout le mal qu’il rencontre pour avoir un rendez-vous convenable. Contre toute attente, Vanessa fend alors l’armure et se laisse aller Ă  quelques confidences. "L’histoire de ma vie. Finalement on est pareil vous et moi. On se retrouve comme ça parce qu’on est trop gentil. Alors Ă  force de faire des courbettes, de prendre sur soi, de prendre soin des autres, on se fait piĂ©tiner.". Et de poursuivre, "Ça se sent que vous avez un cƓur pur. Donc forcĂ©ment certaines femmes doivent en profiter.". En plus des points communs qu’ils partagent, le courant passe plutĂŽt bien entre Georges et Vanessa. Cette rencontre serait-elle le dĂ©but d’une nouvelle idylle? Selon les synopsis publiĂ©s par TF1, Georges et Vanessa vont continuer de se rapprocher. Tandis que Vanessa est "transformĂ©e par sa nouvelle relation", cette histoire "ne plaĂźt pas du tout Ă  Victoire" ni Ă  l’entourage de Georges. En effet, Vanessa "Ă©tend son emprise sur Georges" qui, aveuglĂ© par ses sentiments, "reste sourd aux prĂ©occupations de ses proches". Georges Ă©coutera-t-il les mises en garde de ses proches ou choisira-t-il de suivre son coeur ? RĂ©ponse prochainement dans Demain nous appartient. aucinĂ©ma sur mes Ă©crans. Claude et Georges Pompidou: L'Amour au coeur du pouvoir. Fr. 2012. Documentaire de Pierre Hurel. DurĂ©e: 85 min. en savoir plus sur ce film. RĂ©gie du classement
Cet article date de plus de cinq ans. PubliĂ© le 15/11/2016 1556 DurĂ©e de la vidĂ©o 6 min. France 2 Article rĂ©digĂ© par Alain Pompidou, le fils adoptif de Claude et Georges Pompidou, est l'invitĂ© du 13h ce mardi 15 novembre. Il vient prĂ©senter son livre, "Claude". Le fils adoptif de Claude et Georges Pompidou, est l'invitĂ© du 13h ce mardi 15 novembre. Dans son livre intitulĂ© Claude, il raconte quel genre de femme fut sa mĂšre, dans le sillage du prĂ©sident, dĂ©cĂ©dĂ© en 1974, en plein exercice du pouvoir. "C'Ă©tait une personnalitĂ© hors du commun", explique Alain Pompidou, qui dĂ©taille son parcours jusqu'Ă  sa rencontre avec un jeune Ă©tudiant normalien Georges Pompidou, futur prĂ©sident de la elle dĂ©teste la politique et lorsqu'il devient Premier ministre, il se sent obligĂ© de se faire pardonner il lui achĂšte alors une maison dans le Lot. Par la suite, elle devient l'ambassadrice de la mode française, ce qui ne lui empĂȘchait pas d'avoir dans ses valises, toujours un pain de campagne, un saucisson et une bouteille de vin. "C'Ă©tait pour les moments d'attente", prĂ©cise Alain Pompidou.
Desimages, des émotions, une écriture sensible aux aventures humaines : «13h15, le samedi» et «13h15, le dimanche» proposent
Biographie de Claude Simon Claude Simon et le Nouveau Roman » Le dĂ©sastre de la guerre dans la Route des Flandres Petite chronologie de La Route des Flandres L’entremĂȘlement des temps dans la Route des Flandres La sexualitĂ© dans le roman La famille dans le roman La gĂ©ographie du roman Un roman Ă  cheval ? Les dialogues dans la Route des Flandres Les prolongements dans l’Ɠuvre de Claude Simon Textes expliquĂ©s Bibliographie de Claude Simon Sur Claude Simon Pour cette Ă©tude, nous utiliserons l’édition Minuit double n° 8, 1960 / 1982. Petite chronologie des Reixach Nous ne donnerons ici que quelques repĂšres, afin de faciliter la lecture ; Claude Simon en effet bouscule volontairement la chronologie, et le lecteur peut ĂȘtre un peu perdu. Au XVIIIĂšme siĂšcle, un ancĂȘtre Reixach, noble et conventionnel, se suicide d’une balle dans la tĂȘte ; un tableau le reprĂ©sente, une fĂȘlure rouge dans la peinture figurant la blessure fatale. Ce suicide est motivĂ© soit par l’infidĂ©litĂ© de son Ă©pouse Virginie, soit par la dĂ©faite militaire 1808-1813. 1936 De Reixach, hobereau et propriĂ©taire d’une Ă©curie de course, ĂągĂ© de 38 ans, Ă©pouse Corinne, une jeune femme de vingt ans sa cadette. Entre 1936 et 1940, Corinne trompe peut-ĂȘtre son mari avec un jockey, Iglesia. Un aprĂšs-midi de juin, De Reixach insiste pour monter une pouliche Ă  la place d’IglĂ©sia ; il perd la course et se dĂ©considĂšre aux yeux de Corinne. Durant la guerre, entre 1939 et 1940, De Reixach est mobilisĂ© ; il fait d’Iglesia son aide de camp ; son cousin Georges, Ă©galement cavalier, sert dans le mĂȘme rĂ©giment comme simple soldat. Celui-ci Ă©voque son pĂšre, un intellectuel obĂšse et impotent, et sa mĂšre, Sabine, dont la mĂšre Ă©tait nĂ©e De Reixach. Pendant l’hiver 1939-1940, Georges et son escadron, comprenant Blum, iglĂ©sia et Wack, sont cantonnĂ©s dans une ferme des Ardennes ; lĂ , des paysans s’affrontent pour une histoire d’adultĂšre, tandis qu’un cheval agonise ; ils effectuent aussi des Ă©tapes de nuit sous une pluie glacĂ©e, avant et aprĂšs ce cantonnement. Durant la dĂ©bĂącle de juin 1940, tout l’escadron auquel appartenait Georges est massacrĂ© dans une embuscade ; Georges s’en sort et se retrouve avec Iglesia et De Reixach. Celui-ci meurt un peu plus tard, sur une route, en tirant son sabre dans un dernier geste de bravoure ; Iglesia et Georges sont faits prisonniers. Durant l’automne 1940, Georges, Blum et IglĂ©sia sont emmenĂ©s en Allemagne dans un wagon Ă  bestiaux. Une captivitĂ© qui dure de l’étĂ© Ă  l’hiver 1940-41, avec une tentative d’évasion ratĂ©e de Georges ; Dans le camp oĂč ils sont dĂ©tenus, en compagnie de Blum, un juif – qui ne tarde pas Ă  mourir de maladie – Georges tente de reconstituer l’histoire de De Reixach. Plus tard, aprĂšs la guerre, il retrouve Corinne qui devient sa maĂźtresse durant 3 mois ; Ă  la fin de l’étĂ© ils passent tous deux une nuit Ă  l’hĂŽtel ; Ă  l’aube, Corinne le quitte. L’entremĂȘlement des temps dans la Route des Flandres Introduction Ainsi que le montre la petite chronologie ci-dessus, plusieurs pĂ©riodes s’entremĂȘlent constamment dans le roman, au point que l’auteur lui-mĂȘme a Ă©prouvĂ© le besoin de fixer par un schĂ©ma les diffĂ©rentes pĂ©riodes, en usant d’un code couleur », comme le montre l’image ci-dessous. La premiĂšre page du plan de montage » de la Route des Flandres. Des moments » diffĂ©rents Le prĂ©sent » du roman Ce que l’on peut considĂ©rer comme le prĂ©sent du roman, pour lequel d’ailleurs alternent le rĂ©cit Ă  la 3Ăšme et Ă  la 1Ăšre personne, s’étend sur plusieurs mois Un cantonnement quelque part dans le Nord de la France, non loin de la route des Flandes c’est lĂ  qu’intervient le tout premier incident avec la lettre de Sabine Ă  De Reixach ; c’est lĂ  aussi qu’aura lieu la dispute entre les paysans, et l’intervention de De Reixach tout ceci se dĂ©roule dans le froid et la pluie, durant l’hiver 1939-40. l’embuscade au cours de laquelle l’ensemble du rĂ©giment sera tuĂ©, sauf quelques survivants, dont Georges nous sommes maintenant en juin 1940. Les trois cavaliers sur la route, et le suicide de Reixach ; cet Ă©vĂ©nement, lĂ©gĂšrement postĂ©rieur au prĂ©cĂ©dent, date Ă©galement de la dĂ©bĂącle de juin 1940. Georges et IglĂ©sia sont faits prisonniers. Durant l’automne, Georges et IglĂ©sia sont transfĂ©rĂ©s en Allemagne. Ce long Ă©pisode s’étire donc durant environ neuf mois, de l’hiver 1939 Ă  l’automne 1940. On peut rattacher Ă  ce prĂ©sent » ce qui apparaĂźt comme une prolepse, une projection dans l’avenir ce qui est racontĂ© au prĂ©sent pourrait n’ĂȘtre qu’un rĂ©cit, fait cinq ans plus tard donc en 1945, Ă  Corinne. Une premiĂšre couche de passĂ© Les annĂ©es prĂ©cĂ©dant immĂ©diatement la guerre constituent une premiĂšre analepse ; on trouve deux moments essentiels L’histoire de Reixach, IglĂ©sia et Corinne du mariage de Reixach avec la jeune femme, Ă  l’adultĂšre supposĂ© de celle-ci avec le jockey IglĂ©sia, puis la course manquĂ©e, tout cet ensemble se dĂ©roule entre 1936 et 1939. Plus prĂšs du rĂ©cit prĂ©sent », les scĂšnes entre Georges et son pĂšre, et les allusions Ă  sa mĂšre Sabine, le tout Ă  la veille de son dĂ©part au front, Ă  la fin aoĂ»t 1939. Une seconde couche, beaucoup plus ancienne Celle-ci remonte au XVIIIĂšme siĂšcle, et reprĂ©sente une sorte de prĂ©paration Ă  l’histoire de Reixach un homme mal mariĂ©, trompĂ© par sa femme avec un valet, et qui se suicide pour des motifs plus ou moins Ă©nigmatiques. Ce passĂ© est matĂ©rialisĂ© par un tableau de famille qui figure sur la couverture du livre. Portrait de l’ancĂȘtre © C. Simon. Un rĂ©cit non linĂ©aire S’il est relativement facile de repĂ©rer ces diffĂ©rents moments de l’histoire des personnages, la difficultĂ© rĂ©side dans l’absence totale de linĂ©aritĂ© comme le montre l’image du plan de montage », les sĂ©quences alternent, se superposent, sans que parfois la jointure » soit visible. Une mĂȘme scĂšne peut ĂȘtre Ă©clatĂ©e entre plusieurs moments du rĂ©cit ainsi, la rencontre avec le cheval mort, qui revient Ă  plusieurs reprises. De mĂȘme, on passe presque sans transition d’un rĂ©cit fait Ă  Blum pendant leur captivitĂ©, au mĂȘme rĂ©cit fait Ă  Corinne, aprĂšs la guerre
 Exemple Observons par exemple une sĂ©rie de sĂ©quences qui se trouve presque Ă  la fin de la premiĂšre partie, entre la page 92 et la page 105. Page 92 Et ceci sa propre main tenant l’arme trop lourde pour son bras d’enfant » Georges Ă©voque ici le geste qu’il a eu, enfant, lorsqu’il a reproduit le geste suicidaire de l’ancĂȘtre, inspirĂ© qu’il Ă©tait par les rĂ©cits de sa mĂšre Sabine. Dans la foulĂ©e, il Ă©voque la chambre de ses parents, inchangĂ©e ou presque depuis le 18Ăšme siĂšcle, puis il imagine, en un vĂ©ritable tableau, son ancĂȘtre lisant les Ɠuvres complĂštes de Rousseau au coin du feu. Le passage s’achĂšve p. 94, par une phrase inachevĂ©e qui lui ferait appliquer contre sa tempe la bouche sinistre et glacĂ©e de ce
 » Page 94 commence une longue parenthĂšse et alors la voix de Blum disant c’est le commentaire ironique de Blum sur la lĂ©gende » des Reixach, qui se termine par la rĂ©ponse Ă©vasive de Georges et Georges Bien sĂ»r. Bien sĂ»r. Bien sĂ»r. Mais comment savoir ?
 » Si la premiĂšre partie nous ramenait, en une analepse, Ă  l’enfance de Georges, l’intervention de Blum nous ramĂšne au temps de la captivitĂ©. Pages 95-99 Georges revient Ă  ses souvenirs d’enfance, et au rĂ©cit trĂšs circonstanciĂ© – presque un ralenti cinĂ©matographique – de la scĂšne oĂč le valet enfonce la porte et trouve le corps dĂ©nudĂ© de Reixach. Page 99 et je me demandais s’il avait alors lui aussi cet air Ă©tonnĂ© vaguement offusqué  » l’évocation nous ramĂšne au moment de l’embuscade et de la mort de Wack ; mais insensiblement, au cours de la page 100, on passe de la mort de Wack Ă  celle de Reixach je suppose qu’en ce qui concernait son esprit il devait y avoir dĂ©jĂ  longtemps qu’il avait franchi le seuil au-delĂ  duquel plus rien ne pouvait le surprendre ou le dĂ©cevoir aprĂšs la perte de ses derniĂšres illusions dans le sauve-qui-peut d’un dĂ©sastre
 » Ici, la dĂ©sillusion ne peut guĂšre s’appliquer qu’à Reixach, Wack Ă©tant considĂ©rĂ© comme trop idiot pour avoir des illusions
 DĂšs lors, c’est la silhouette de Reixach avec son sabre qui s’impose p. 100-101, image hĂ©roĂŻque dĂ©truite par la comparaison grotesque avec les canards sans tĂȘte. Brusque passage aux haies qui cassent les ombres en escalier », avant la rencontre avec un groupe de paysans endimanchĂ©s qui leur disent de partir cette sĂ©quence, postĂ©rieure Ă  la mort de Reixach, prĂ©cĂšde immĂ©diatement le moment oĂč Georges et IglĂ©sia seront faits prisonniers. On est donc revenu en juin 1940. Cette sĂ©quence dure jusqu’à la page 105. Enfin, une brusque rupture intervient p. 105 Puis il se rendit compte que ce n’était pas Ă  Blum qu’il Ă©tait en train d’expliquer tout ça Blum qui Ă©tait mort depuis plus de trois ans maintenant
 » Cette rupture nous ramĂšne en 1945 ; sans doute le rĂ©cit est-il fait Ă  Corinne
 Mais l’ensemble des sĂ©quences antĂ©rieures, que l’on avait lues comme un rĂ©cit direct, se rĂ©vĂšle ĂȘtre un rĂ©cit aprĂšs-coup ! Ainsi, le statut mĂȘme de chaque rĂ©cit devient incertain. Le dĂ©sastre de la guerre dans la Route des Flandres Introduction Longtemps il a paru inconvenant de signaler la prĂ©sence de l’Histoire dans ce roman le dogme du Nouveau Roman » s’y opposait. Mais l’on est revenu heureusement Ă  une interprĂ©tation plus raisonnable de l’Ɠuvre de Claude Simon, qui n’est donc pas une simple combinatoire sans rĂ©fĂ©rent, pur jeu formaliste oĂč l’écriture ne parlerait que d’elle-mĂȘme. Le lecteur repĂšre des moments historiques prĂ©cis dans le roman La fin du XVIIIĂšme siĂšcle, avec l’influence de Rousseau sur l’aristocratie Ă©clairĂ©e l’ancĂȘtre De Reixach lisait toute l’Ɠuvre de Rousseau auprĂšs de sa cheminĂ©e, et la dĂ©sastreuse guerre en Espagne 1808-1814 qui s’acheva par une dĂ©faite française ; l’évolution de la bourgeoisie d’argent au XIXĂšme siĂšcle ; La dĂ©faite devant l’armĂ©e allemande, de l’hiver 1939 Ă  juin 1940. Trois pĂ©riodes cruciales Durant les deux guerres, en Espagne et en France, les protagonistes, les De Reixach, ont jouĂ© le rĂŽle que l’on attendait d’eux l’ancĂȘtre, conventionnel et rĂ©gicide, mais nĂ©anmoins aristocrate, a participĂ© comme cavalier Ă  la guerre NapolĂ©onienne qui visait Ă  exporter la RĂ©volution ; il a donc agi Ă  la fois en Noble en servant dans l’armĂ©e et rĂ©volutionnaire en luttant aux cĂŽtĂ©s de NapolĂ©on. Son descendant, le capitaine, s’est lui aussi engagĂ© dans la prestigieuse cavalerie ; sa mort sabre au clair est typiquement un geste de panache aristocratique mĂȘme s’il est totalement dĂ©placĂ© face aux armes modernes, en l’espĂšce une mitraillette. Quant Ă  la troisiĂšme pĂ©riode, moins importante sans doute, celle qui a vu le triomphe de la bourgeoisie capitaliste, elle a marquĂ© le dĂ©clin de l’aristocratie, au profit d’une nouvelle classe dirigeante. Une image dĂ©sastreuse de la guerre Claude Simon, brigadier durant la seconde guerre mondiale, a vu de ses propres yeux, Ă  la fois les erreurs stratĂ©giques et tactiques qui ont valu Ă  la France une humiliante dĂ©faite, et les souffrances qui en ont rĂ©sultĂ©. Une sĂ©rie d’erreurs et d’incomprĂ©hensions durant l’annĂ©e 1940. Les Français s’attendaient Ă  une attaque semblable Ă  ce qui s’était passĂ© durant la Grande Guerre », Ă  travers la Belgique ils n’avaient pas anticipĂ© une attaque plus Ă  l’Est, du cĂŽtĂ© de Sedan oĂč se tenait la IIĂšme armĂ©e. C’est le fameux plan Dyle », qui aboutit Ă  un dĂ©sastre. Le rĂŽle dĂ©cisif des blindĂ©s n’avait pas non plus Ă©tĂ© compris malgrĂ© les avertissements d’un certain colonel De Gaulle, dans son Memorandum sur l’avĂšnement de la force mĂ©canique adressĂ© dĂšs le 26 janvier Ă  80 personnalitĂ©s on continuait de privilĂ©gier l’infanterie, les blindĂ©s français Ă©tant alors dispersĂ©s, et non concentrĂ©s comme ceux des Allemands ; L’armement allemand, plus moderne et plus performant, permettait aux armĂ©es d’ĂȘtre plus mobiles et de jouer de l’effet de surprise ; Enfin, contrairement Ă  l’armĂ©e allemande, les AlliĂ©s privilĂ©giaient l’arrĂȘt, par exemple sur la ligne Maginot, sur le mouvement. DĂšs lors, ce sont les Allemands qui ont la maĂźtrise du temps attendus vers le 18 mai, l’ennemi arrive dĂšs le 12 mai Ă  la Meuse, Ă  travers les Ardennes. D’oĂč l’emploi absurde d’unitĂ©s Ă  cheval contre une armĂ©e allemande armĂ©e de blindĂ©s et de mitrailleuses ! La terrible expĂ©rience du brigadier Claude Simon. MobilisĂ© le 27 aoĂ»t 1939, il vit d’abord la drĂŽle de guerre ». Les Ă©vĂ©nements se prĂ©cipitent en mai 1940 Le 12 mai 1940, il subit sa premiĂšre attaque Ă  Lez Fontaine, prĂšs de la Meuse belge ; son escadron est dispersĂ©, bat en retraite, se regroupe Ă  Sart-Saint-Laurent ; le 14 mai, l’escadron est rĂ©duit de moitiĂ©. Les 14 et 15 mai, il livre de nouveaux combats et essuie un bombardement d’obus Ă  Tarcienne ; il dĂ©croche au milieu de la nuit. 17 mai Ă  l’aube, le rĂ©giment tombe dans une embuscade Ă  Cousolre ; Simon rejoint seul Solre-le-ChĂąteau oĂč il retrouve son colonel Rey, accompagnĂ© du colonel Cuny qui a lui aussi perdu son rĂ©giment, et d’un cavalier. Il les suit jusqu’à la route d’Avesne oĂč, prĂšs du village de Beugnies, Rey est abattu par un sniper. 18 mai Simon est fait prisonnier Ă  la lisiĂšre du bois de La Garde de la Villette. DĂ©tenu Ă  Avesne, puis Ă  Rance, il rejoint Ă  pied puis en camion Saint Vith, d’oĂč il est transfĂ©rĂ© en train, dans un wagon Ă  bestiaux, un stalag Ă  MĂŒhlberg sur Elbe. Le 27 octobre 1940, il s’évade et rejoint Perpignan. Tous ces Ă©vĂ©nements sont reproduits dans La Route des Flandres jusqu’à la topographie prĂ©cise des lieux, comme en tĂ©moigne ce dessin de Claude Simon La route des Flandres – © C. Simon. Pour agrandir, cliquez sur l’image. On comprend la colĂšre et l’amertume de Claude Simon, qui s’est senti sacrifiĂ© par les États-majors La mort du vieux gĂ©nĂ©ral qui a littĂ©ralement vu disparaĂźtre sa troupe et se tire une balle dans la tĂȘte, exprime symboliquement toute l’absurditĂ© de la guerre, jamais magnifiĂ©e, et toujours dĂ©crite comme un dĂ©sastre. Un mouvement incessant qui n’aboutit qu’à l’embuscade, Ă  la mort ou Ă  la captivitĂ©, symbolisĂ© par le bruit incessant des chevaux sur la route, p. 35-36 ou 42-44 par exemple ; un mouvement sans fin et parfaitement inutile tout le trajet d’IglĂ©sia et Georges aprĂšs la mort de Reixach aboutit Ă  nouveau au cheval mort ils ont tournĂ© en rond p. 114. Je savais parfaitement que c’était impossible qu’il n’y avait pas d’autre issue et qu’à la fin nous serions tous pris », dit Georges alors qu’il est dans le wagon qui l’emmĂšne en Allemagne p. 86. Un esprit chevaleresque » qui ne subsiste plus que sous la forme d’un geste grandiloquent et absurde, que C. Simon dĂ©crit comme un mannequin », ou qu’il compare Ă  des canards auxquels on a coupĂ© la tĂȘte p. 101 ; L’omniprĂ©sence de la boue, de la pluie qui dilue le paysage, du froid et de l’épuisement ; puis, dans le camp, c’est la faim qui devient une torture cf. p. 133. L’obsession de l’agonie et de la mort, notamment par la rĂ©currence du cheval agonisant p. 75, ; finalement, il finit par mourir et on l’enterre p. 304, puis du cheval mort p. 29-32, puis 114-118, 271 ; les hommes aussi meurent sans cesse, le Capitaine, Wack, Blum
 Les civils ne sont plus que de vagues silhouettes, les maisons et les villages sont dĂ©truits et n’offrent aucun refuge. Et tout repĂšre disparaĂźt Y a plus de front, pauvre con, y a plus rien ! » p. 123 Les hommes ne sont plus que des automates, tenant Ă  peine debout, rĂ©duits Ă  des rĂ©flexes Georges, dans la ferme oĂč il a pĂ©nĂ©trĂ©, au dĂ©but de la seconde partie, pour prendre des vĂȘtements civils, commence par pointer son arme sur le propriĂ©taire qui a fait irruption ; puis il s’assied, incapable de rĂ©agir p. 126-128. Et il ne peut que soliloquer ironiquement Dire que ç’aurait Ă©tĂ© mon premier mort. Dire que le premier coup de fusil que j’aurais tirĂ© dans cette guerre ça a failli ĂȘtre pour descendre ce
 » p. 127 ce qui en dit long sur l’impuissance de l’armĂ©e française en dĂ©route ! Par la suite, dans le wagon, il se sent mĂ©tamorphosĂ© en animal p. 112. Et il remarque, Ă  la mĂȘme page, que sa seule blessure dans cette guerre aura Ă©tĂ© celle infligĂ©e par un coup de poing dans le wagon bondĂ© ! Et tout cela est dĂ©pourvu du moindre sens. Une mise Ă  mort ironique de l’hĂ©roĂŻsme L’hĂ©roĂŻsme guerrier, l’exaltation de la guerre sont des sentiments qui suscitent chez Claude Simon une ironie fĂ©roce. Ainsi Ă©voque-t-il le temps de la mobilisation gĂ©nĂ©rale, en 1939 
 dans une lumiĂšre corrodante, des fantĂŽmes sanglĂ©s et bottĂ©s gesticulaient d’une façon saccadĂ©e commes s’ils avaient Ă©tĂ© mus non par leurs cerveaux de soudards brutaux ou idiots mais par quelque inexorable mĂ©canisme qui les forçait Ă  s’agiter, discourir, menacer et parader, frĂ©nĂ©tiquement portĂ©s par un aveuglant bouillonnement d’étendards et de visages qui semblait Ă  la fois les engendrer et les vĂ©hiculer, comme si les foules possĂ©daient une sorte de don, d’infaillible instinct qui leur fait distinguer en leur sein et pousser en avant par une espĂšce d’auto-sĂ©lection – ou expulsion, ou plutĂŽt dĂ©fĂ©cation – l’éternel imbĂ©cile qui brandira la pancarte et qu’elles suivront dans cette sorte d’extase et de fascination oĂč les plonge, comme les enfants, la vue de Le2 avril 2011 marquera la date du 37e anniversaire de la mort de Georges Pompidou, Au moment de l'annonce brutale du dĂ©cĂšs par le biais d'une interruption de programme tĂ©lĂ©visĂ©, les rumeurs les plus folles couraient sur son Ă©tat de santĂ© depuis plusieurs mois, suite Ă  la diffusion de photos particuliĂšrement alarmantes oĂč l'on pouvait voir l'homme Au dĂ©but des annĂ©es trente, au Quartier latin, une rencontre inattendue rĂ©unit Georges Pompidou et Claude Cahour. Ils se marient quelques annĂ©es plus... Lire la suite 19,90 € Neuf Poche ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 9,00 € Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 9,99 € Grand format ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 19,90 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours LivrĂ© chez vous entre le 25 aoĂ»t et le 30 aoĂ»t Au dĂ©but des annĂ©es trente, au Quartier latin, une rencontre inattendue rĂ©unit Georges Pompidou et Claude Cahour. Ils se marient quelques annĂ©es plus tard et forment un couple uni partageant le goĂ»t de la littĂ©rature, de la musique, du cinĂ©ma. TrĂšs vite, ils frĂ©quentent les galeries d'art et les artistes contemporains. DĂšs 1948, les Pompidou – comme on les appelle avec affection – font l'acquisition de leur premiĂšre toile abstraite signĂ©e d'un peintre alors peu connu Youla Chapoval. Par la suite, au fil des rencontres, leur collection se construit en relation Ă©troite avec les crĂ©ateurs. En 1958, Claude offre Ă  son mari un Nicolas de StaĂ«l. En 1962, l'accrochage d'un Soulages dans le bureau du Premier ministre surprend. Quand, en 1969, Ă  l'ElysĂ©e, le PrĂ©sident et son Ă©pouse font appel Ă  Pierre Paulin et Ă  Yaacov Agam pour la rĂ©novation et la dĂ©coration de leurs appartements privĂ©s, force est de constater que l'art reprĂ©sente pour eux une raison de vivre. Que la crĂ©ation du Centre Pompidou viendra couronner. C'est cette fusion artistique, ce sens innĂ© des oeuvres capables d'entrer dans l'Histoire, leurs rapports avec les artistes qu'Alain Pompidou et CĂ©sar Armand dĂ©voilent dans cet ouvrage biographique et intime, riche de souvenirs, de tĂ©moignages et d'illustrations. A travers le rĂ©cit de leur fils, les souvenirs de l'Ă©pouse de Jean Coural, directeur du Mobilier national, de MaĂŻa Paulin, Pierre Soulages, Jack Lang et bien d'autres, ce livre rĂ©vĂšle le parcours initiatique autant qu'affectif d'un couple pas comme les autres, mu par une insatiable curiositĂ©. Date de parution 09/11/2017 Editeur ISBN 978-2-259-25982-8 EAN 9782259259828 Format Grand Format PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 272 pages Poids Kg Dimensions 14,2 cm × 22,6 cm × 2,3 cm Biographie d'Alain Pompidou Alain Pompidou, fils de Claude et Georges Pompidou, passionnĂ© et collectionneur d'art, est professeur Ă©mĂ©rite de biologie mĂ©dicale – il rĂ©alise ses propres brevets dans le champ du diagnostic. AprĂšs la publication de la correspondance de son pĂšre et d'un livre sur sa mĂšre, il consacre son temps aux archives familiales. CĂ©sar Armand est un jeune journaliste Ă©conomique et politique, Ă©galement amateur d'art.
\n\n \n\n claude et georges pompidou l amour au coeur du pouvoir
aeOf.
  • d0ce7y06n0.pages.dev/355
  • d0ce7y06n0.pages.dev/977
  • d0ce7y06n0.pages.dev/285
  • d0ce7y06n0.pages.dev/886
  • d0ce7y06n0.pages.dev/848
  • d0ce7y06n0.pages.dev/749
  • d0ce7y06n0.pages.dev/310
  • d0ce7y06n0.pages.dev/919
  • d0ce7y06n0.pages.dev/893
  • d0ce7y06n0.pages.dev/234
  • d0ce7y06n0.pages.dev/501
  • d0ce7y06n0.pages.dev/750
  • d0ce7y06n0.pages.dev/90
  • d0ce7y06n0.pages.dev/215
  • d0ce7y06n0.pages.dev/806
  • claude et georges pompidou l amour au coeur du pouvoir